Le 19 Juin 1940, l'armée allemande prend possession
de la base aérienne de Lanvéoc-Poulmic
en "toute simplicité" mais en faisant des prisonniers des marins
français non évacués et la renomme Brest Süd.
Quelques faits officiels qui masquent en partie la véritable histoire
de la BAN sous l'occupation :
1940.
Juillet. Les ouvriers de la BAN – Base Aéronautique Navale –
doivent se présenter au service des soldes à Brest pour percevoir leurs
salaires au 5 rue Louis Pasteur. L'entreprise THEG
porte plainte pour vols de matériels et de couchages dans le chantier.
Les Lanvéociens ont pillé la base juste avant l'arrivée allemande, ceci
explique cela. Sabotage pour les uns, résistance pour les autres.
Août. La solde est à percevoir à Brest.
Certains ouvriers qualifiés de Lanvéoc sont invités à se présenter au
service de construction navale de Brest pour un emploi sous le commandement
allemand.
Les villageois proches de la base doivent obturer leurs vitrages afin
qu'aucune lumière électrique ne soit vue depuis des bombardiers alliés
durant la nuit. La construction d'un abri est recommandée et deviendra
obligatoire ultérieurement. Des Lanvéociens mourront dans leurs abris
de fortune.
Septembre. Les ouvriers des entreprises de la BAN sont priés de faire
valoir leurs congés payés entre le 1er septembre 1939 (début de la guerre)
et le 18 juin 1940 (veille de l'occupation allemande de la BAN).
Octobre. Des familles s'inquiètent pour leurs militaires partis en Angleterre,
elles passent des annonces « risquées » dans la presse. Les autorités
allemandes n'apprécient guère.
6. Le courant électrique est coupé de 8h à 17 heures sur la presqu'île
de Crozon y compris sur la base.
Novembre. Une réglementation française datant du 22 avril 1939, confirmée
par une réglementation allemande du 19 septembre 1940, interdit la navigation
civile de pêche ou autre à 1500 m de l'Anse du Poulmic avant 10 heures
du matin.
1941.
Janvier.
Le comité d'aide aux prisonniers de Brest fait parvenir des vêtements,
des sabots et des vivres aux prisonniers du Poulmic avec l'accord des
autorités allemandes.
Recrutement de deux chauffeurs tous permis.
Mars. Un maçon de 21 ans de l'entreprise Tomine-Barbet fait une chute
de 6 m d'un échafaudage et se brise le bras droit.
Les vapeurs Brestois (bateaux à vapeur) assurent la liaison Brest Poulmic
à 8h et 16h30. Le service existera tout au long de la guerre mais sous
haute surveillance allemande.
Avril. Le comité social de Châteaulin organise une messe dont les profits
de la quête sont destinés aux prisonniers travaillant sur la base de Lanvéoc-Poulmic.
Le 20 avril 1941, 259 personnels civils numérotés sont dénombrés.
Mai. La THEG, entreprise principale de la construction de la base, demande
à connaître les adresses des familles de ses anciens employés prisonniers.
Construction d'un aérodrome
leurre à Perros Poullouguen.
Août. Un chauffeur expérimenté et mécanicien est demandé pour le Poulmic.
Très bon salaire.
Trois camions de chantier de 5 tonnes en bon état sont à vendre.
Septembre. 1er. Les alentours de la base sont en accès restreints : Zone
interdite entre le Fret Est. Crozon Nord. Tal ar Groas. Hirgars. Papiers
d'identité obligatoires pour les habitants. Pour les transitaires : autorisations
rouges. Pour les employés civils de la base : autorisations du bureau
administratif. Des postes de police allemande sont installés sur les axes
routiers et quelques bunkers abris complètent le dispositif. En réalité,
ce dispositif va se resserrer. Les travailleurs de la base porteront un
brassard blanc avec un numéro de matricule tandis que les habitants porteront
un brassard rouge.
Recrutement de chauffeurs poids lourds.
Novembre. L'entreprise SIBE recrute charpentiers, menuisiers, cimentiers,
briqueteurs, terrassiers, manœuvres pour ses chantiers de Brest mais aussi
du Poulmic.
Décembre. Les autorités allemandes déplorent le non respect des zones
de mouillage et de pêche de jour des pêcheurs de la rade de Brest. Les
zones d'interdiction sont nombreuses. En ce qui concerne les abords de
la BAN: navigation interdite ainsi qu'au dessus des câbles sous-marins
reliant le Poulmic à Brest qui passent au pied du pont Albert Louppe.
Les Allemands craignent des dragages qui nuiraient à la téléphonie militaire.
La notion de jour est définie par 1 heure après le lever du soleil jusqu'à
une heure avant le coucher du soleil. Les bateaux en difficulté doivent
se signaler par pavillon de détresse et radio si possible.
Le marché noir devient monnaie courante. Les Allemands ferment les yeux
s'ils y trouvent des avantages et deviennent répressifs quand les trafics
de marchandises deviennent trop importants.
Les Anglais estiment à 230 avions allemands sur la base de Lanvéoc-Poulmic.
1942.
Mars. Carte d'identité obligatoire sur les bateaux des services publics.
A défaut, présentation des contrevenants à l'hafenkommandantur de Brest.
Avril. La Verwaltung F.P. Nr 33679 de la base recrute des manœuvres à
8fr de l'heure et un serrurier. Avantages sociaux : primes de bombardement,
de déplacement, d'allocations familiales et repas à la cantine. D'un point
de vue financier, la proposition est généreuse mais la mort par bombes
est une éventualité non négligeable.
Mai. La Verwaltung F.P. Nr 33679 de la base recrute un menuisier.
Juin. L'entreprise Schmitt de Lanvéoc recrute des peintres en bâtiment.
Septembre. La Verwaltung F.P. Nr 33679 de la base recrute trois cordonniers
aux tarifs ordinaires.
L'entreprise UEC recrute des manœuvres et des terrassiers.
Allongement de la piste principale de l'aérodrome et installation d'un
nouveau radar.
Construction d'un casernement à Guernigenet pour recevoir des soldats
en permission venant du front de l'Est. Ce regroupement de soldats ennemis
va être connu des Anglais qui vont déclencher un bombardement meurtrier
pour les fêtes de Noël.
Une piste de dégagement en terre de l'aérodrome vers le Hellen est réalisée
pour y « ranger » des avions camouflés dans des paravents anti-éclats
sous des filets de camouflage.
L'année du minage des sols sur des hectares entiers mais à y regarder
de plus près, certains champs de mines, bien que des pancartes annoncent
« Minen », sont factices faute de mines suffisantes.
1943.
Avril. La Verwaltung F.P. Nr 33679 de la base recrute deux jardiniers
et une femme comptable parlant allemand et des femmes de ménage.
Juin. La Verwaltung F.P. Nr 33679 de la base recrute tourneur, ajusteur,
manœuvre et femmes de ménage.
Novembre. La Verwaltung recrute des femmes de cuisine et de ménages et
des manœuvres.
Tous les hameaux proches de la base doivent être évacués selon la volonté
de la kommandantur du Poulmic et sur demande du sous-préfet et préfet
du Finistère sachant que la convention de la Haye interdit la présence
de civils dans une zone de combats intenses. Les bombardements alliés
ont été sanglants. Refus des autorités allemandes de se défaire des personnels
civils employés sur la base.
Décembre. L'office de placement allemand de Quimper recrute pour Lanvéoc-Poulmic
des palefreniers, des charpentiers, des couvreurs, des manœuvres.
Les habitants de Lanvéoc sont invités à reboucher les trous de bombe partout
où ils se trouvent. La tâche vire à l'absurde.
Les Anglais estiment à 190 avions allemands sur la base de Lanvéoc-Poulmic.
1944.
Depuis juin, après des mois de baisse des effectifs allemands, des détachements
de soldats arrivent en presqu'île de Crozon et réalimentent les casernements.
Ils viennent de Normandie et reculent face aux Américains. Les Allemands
qui étaient sur place sont transportés par camions civils et chauffeurs
français vers St Nazaire et Lorient. Les soldats creusent la terre pour
créer des protections individuelles.
Juillet. Avions
fusée Komet sur la base. Un des atouts technologiques d'Hitler.
Septembre. Plusieurs villas de Lanvéoc sont touchés par des obus américains
provenant de Plougastel. Toutes avaient pour locataires, des officiers
allemands...
A partir du 12 septembre, le feu est plus nourri autour du bourg de Lanvéoc.
Il y a des victimes civiles.
L'avant garde américaine, le 2ème bataillon du 28e Régiment d'Infanterie
US (8e division), se positionne dans les parages de Kergrigent Hirgars
là où le bataillon Stalingrad FFI/FTP du lieutenant Marcel Siche « Equivalence
» avait cantonné sommairement.
13. Le bataillon FTP Le Roy-Sker relève le bataillon Stalingrad auprès
des Américains.
14, 15, 16. Les combats de St Efflez stoppent l'avancée. Les Allemands
résistent et tentent des contre-attaques.
17. Une compagnie FTP du bataillon Le Roy-Sker s'infiltre dans la base
au petit matin et hisse le drapeau français sur le messe des officiers
vers 10h30. Les Allemands ont quitté leurs postes dans la nuit pour se
regrouper vers le Cap
de la Chèvre et rejoindre le Général Rauch (343e DI) dans l'espoir
d'une reddition globale. Vers 11h15, les Américains du 28e et la compagnie
FTP Barbusse prennent les terrains et avancent vers le Fret. La prise
officielle de la base revient aux 40 fusiliers marins français du Lieutenant
de vaisseau Le Henaff vers 12h30. La compagnie Volant du bataillon Le
Roy-Sker envahit l'hydrabase vers 14h30 puis revient au bourg pour déloger
les derniers soldats Allemands apeurés. Progression vers le Fret. D'autres
groupes de libération sont en presqu'île et avancent.
Ainsi le 17 septembre 1944, l'hydrobase retrouve les couleurs de la France,
elle est en ruines, les Allemands l'ont sabotée. La baraque météo allemande
est intacte pour le reste tout est désolation et désordre. Des munitions
traînent partout... Des accidents avec quelques enfants trop curieux surviendront...
Dès les premiers jours de l'occupation, les services administratifs
allemands contactent l'administration française pour avoir à disposition
des ouvriers pour nettoyer la base aéronautique navale et la débarrasser
de tous les gravas ou ferrailles gênants. Le recrutement s'avère plus
difficile que prévu. Les ouvriers des entreprises françaises qui ont construit
la base sont dispersés, démobilisés on ne sait où... L'entreprise majeure,
la THEG, collaboratrice s'il en est, va enquêter pour le compte de l'Allemagne
afin de retrouver ses anciens employés. Là encore les résultats sont maigres.
L'utilisation de prisonniers va devenir la principale source de bras disponibles.
Qui sont-ils ? Il y a des militaires français y compris des coloniaux,
des militaires alliés, des déplacés plus ou moins politiques, des droits
communs, des indésirables selon les critères nazis...
Premier trouble : leur nombre est estimé à quelques centaines. Quand la
guerre s'intensifiera dans les mois qui vont venir, on apprendra que des
exactions, des brimades et sans doute pire, ont été perpétrées à leur
encontre. Les prisonniers auront la tâche de réparer les pistes sous les
bombardements allemands, ils seront mal nourris... Bien des morts et peu
de faits relatés, la volonté de dissimulation est évidente... Il fallut
donc construire de nombreux baraquements pour loger la troupe d'infanterie
allemande qui gardait la base et ses travailleurs volontaires ou pas.
Une troupe qui va se faire connaître pour ses beuveries notoires car les
journées sont longues et les bombardements nerveusement usants. La base
va devenir une zone interdite, fermée sur elle-même, avec toujours plus
de batteries antiaériennes construites dans sa périphérie Kertanguy
- Lescrozon - Kersimon - Maison Blanche - Botsand
- Grand Launay - Kerhontenant + les batteries mobiles. Le bétonnage n'aura
de cesse de se propager, le nombre de canons d'augmenter et pourtant l'efficacité
sera douteuse envers l'aviation anglaise et curieusement les incidents
de tirs seront en constante progression. Des artilleurs ivres ont plusieurs
fois pris pour cible des positions allemandes dont une fameuse nuit de
tirs multiples sur la batterie de Kerbonn
/Pen Hir faisant des blessés.
Dans la nuit du 10 au 11 avril 1941, un canon de défense antiaérienne
tire un obus envoyé sur Camaret-sur-Mer. Un groupe de maisons est sérieusement
touché sans faire de victime rue Alsace-Lorraine. Les artilleurs de la
batterie étaient ivres cette nuit là, rentrer en Allemagne rapidement
était un vain espoir. Ils le savent désormais. Ainsi à l'intérieur de
la base, à l'extérieur de la base dans cette zone interdite, minée, barbelée,
surveillée 24h/24, les soldats ne sont pas exemplaires. Des désertions
sont à déplorer dont un groupe de dix hommes parti le même jour.
Les aviateurs ne se comportent pas mieux. Leurs missions sont commandées
par l'état-major à Villacoublay (Etampes pour la météo) en région parisienne.
La base de Guipavas reçoit la chasse allemande, l'élite de l'aviation.
A Lanvéoc-Poulmic, les unités sont moins prestigieuses mais pas moins
exposées aux dangers.
Après le nettoyage des sabotages de l'armée française et la réquisition
de quelques matériels abandonnés, l'armée allemande réorganise durant
des mois la base pour l'adapter à ses besoins spécifiques.
Une nouvelle piste est construite. Des hangars pour bombardiers et des
baraquements supplémentaires sont élevés. L'ajout d'alvéoles de dispersion
est le dernier aménagement majeur en dehors du dispositif de défense aérienne
entourant la base.
Les unités de l'aviation allemande se décomposent en trois catégories
: les groupes de secours aériens de l'aviation côtière majoritairement
équipés d'hydravions allemands et quelques français ; les groupes tactiques
de bombardements légers, moyens et lourds ; le groupe de météo.
La liste des unités présentes durant la guerre est difficile à établir
avec certitude entre les unités en transit, les unités renommées, celles
affectées « en catastrophe » ou encore dissoutes. Voici quelques certitudes
:
• Jagdgeschwader III./JG53 - 3ème Groupe de l'escadre n°53 de chasseurs
bombardiers Messerschmitt Me Bf 109
• Jagdgeschwader II./JG2 - 2ème Groupe de l'escadre n°2 de chasseurs
bombardiers Messerschmitt Me Bf 109
• Wettererkundungsstaffel 2./O.b.d.L ou Wekusta 2 - Escadrille n°2
d'avions météo rattachée directement à l'état major de l'aviation, embarquée
sur Junkers Ju 88 et Heinkel 111 H
• Küstenfliegergruppe
406 (Kü.Fl.Gr.406) - Groupe aérien côtier d'hydravions de secours
en mer et de renseignements.
• Küstenfliegergruppe II./906 (Kü.Fl.Gr.906) - 2ème groupe aérien
côtier d'hydravions de mouillage de mines et bombardiers torpilleurs de
l'escadrille 906 sur Heinkel He 115
• Seenotstaffel 1 - Escadrille de sauvetage air-mer d'hydravions
allemands et français. Le gouvernement de Vichy a vendu des hydravions
français rescapés de la déroute de 1940 à l'armée de l'air allemande qui
les testa avec des pilotes français avant de les repeindre aux couleurs
allemandes et de les mettre en service au Poulmic en autres bases.
• Kampfgeschwader III./KG40 - 3ème groupe de l'escadre de bombardement
n°40 sur Henkel 111
• Kampfgeschwader I./KG27 - 1er groupe de l'escadre de bombardement
n°27 sur Henkel 111
• Zerstörergeschwader II./ZG 1 - 2ème groupe de l'escadre n°1 de
chasseurs lourds sur Messerschmitt Bf 110. Le groupe est équipé du Messerschmitt
Bf 110 (Me 110) surnommés Zerstörer – Destruteur. Le chasseur bombardier
est polyvalent et plutôt complet dans ses performances avec une prédilection
pour les combats rapides à faible altitude. Survient la problématique
de la bataille d'Angleterre qu'Hitler doit gagner avant que le Royaume-Uni
ne trouve des alliés et ne devienne une base arrière. Hitler redistribue
ses forces aériennes sur les bases occupées qui peuvent faire décoller
des avions vers l'Angleterre. Dans le cadre de ce redéploiement, la base
de Lanvéoc reçoit l'escadron II de chasse lourde de la Zerstörergeschwader
1 (ZG1) d'août à novembre 1943. Les ordres sont simples de la part d'Hitler,
affaiblir l'Angleterre par des survols destructeurs. En fait de destruction,
l'unité de chasse II./ZG 1 va connaître les pires jours de son existence
au Poulmic. Le jour le plus noir fut le 8 octobre 1943 durant lequel 9
avions sont tombés au large de Brest. Les corps des pilotes retrouvés
ont été inhumés au "cimetière des héros" à Lanvéoc. Les chasseurs bombardiers
sont abattus par la RAF et parviennent rarement sur les îles britanniques.
Les pilotes allemands, petit à petit, évitent le combat. L'unité est redéployée
en Autriche à Wels en tant que chasse de nuit, une sorte de rétrogradation.
L'idée d'envahir l'Angleterre est abandonnée. Hitler fait mine de considérer
le fait comme mineur, c'est pourtant le début de la fin.
• Zerstörergeschwader III./ZG1 - 3ème groupe de l'escadre n°1 de
chasseurs lourds sur Messerschmitt Me 210 et Me 410. Des avions couleur
sable arrivent sur la base en juillet/août 1943. Ils viennent d'Afrique
du Nord après avoir combattu avec l'Afrikakorps en 1942. Avions modernes,
pilotes chevronnés, la nouvelle de cette présence inquiétante se fait
savoir en quelques jours à Londres. Les Anglais vont déclencher des raids
aériens très agressifs en septembre et octobre. Le 8 octobre, une mission
d'ampleur avec le « Groupe Lorraine » des forces françaises libres est
accomplie. 7 avions Boston III dont à bord de l'un d'entre-eux, l'observateur
bombardier Gary. L'auteur Romain Gary. Des dizaines de bombardiers, 77
chasseurs... Beaucoup de dégâts matériels militaires et civils. Lanvéoc
a souffert. La III./ZG1 avait quitté la base le 25 septembre après une
première attaque anglaise réussie. Bref retour en Allemagne avant de rejoindre
Mérignac en France.
• Aufklärungsgruppe I./128 - 1er groupe aérien de reconnaissance
à long rayon d'action sur Arrado Ar 196 A3 de l'escadrille n°128
Dans la première phase de la guerre, la Luftwaffe va accumuler les moyens
techniques pour atteindre une effectif de quelques centaines de pilotes.
Pour qu'un pilote puisse voler, il a besoin de cinq personnels au sol
pour son intendance et l'entretien de son avion. Il faut ajouter les militaires
de l'infanterie chargé de la défense extérieure, de la garde intérieure,
les prisonniers, les personnels civils... La base est une petite ville
qui vit dans l'angoisse du lendemain.
Le personnel au sol est menacé par les bombardements. Les pilotes météo
et de reconnaissance survolent l'Angleterre jusqu'à l'Irlande et savent
qu'une mission est une confrontation avec la RAF (aviation anglaise en
surnombre).Les pilotes d'assistance en mer savent que leurs hydravions
sont des enclumes volantes. Les bombardiers trop peu nombreux pour être
efficaces sont des cibles pour la DCA anglaise... Les pilotes meurent
par accident, au combat les uns après les autres, inexorablement. Les
corps retrouvés sont enterrés au cimetière des héros, jouxtant le cimetière
de Lanvéoc. Sans doute, être en permanence, en sous effectif, dans des
missions suicidaires, cela s'en ressent dans les mentalités. Dysfonctionnements
chroniques. L'armée de l'air allemande n'a que peu de contact radio avec
l'armée de terre. Pire, la base de Guipavas n'a pas la même chaîne de
commandement que la base de Lanvéoc. Un commandement de Lanvéoc qui au
début de la guerre loge dans le manoir
de St Pol Roux dans une aisance qui dérange la troupe qui vit sur
la base dans des cabanes en bois avec le confort des camps de prisonniers
bien gérés. Le commandement va devoir changer d'adresse car la batterie
de Kerbonn fait l'objet d'attaques aériennes anglaises. Les officiers
subalternes et les sous-officiers vivent chez l'habitant souvent à Lanvéoc.
Les bombardements
alliés débordant souvent de la base, ils sont aussi exposés que la
population civile.
L'échec dans les combats, les rares victoires aériennes, ce sentiment
d'enlisement de la guerre, l'abandon de l'envahissement de l'Angleterre
et enfin le front l'Est qui devient un bourbier, cela n'aide pas les Allemands
de la base à se tenir rigoureusement en sirotant le discours officiel
qui parle de retraite nécessaire à une nouvelle offensive. Des détachements
et des officiers venus en permission en presqu'île de Crozon, bien qu'il
leur soit interdit de communiquer avec la troupe de garnison sur place,
laisse derrière eux des traces de déconfiture et d'amertume. Le coup de
grâce, dans le moral des troupes de la base de Lanvéoc-Poulmic viendra
des mutations vers le front russe. Chaque semaine une liste vient sonner
le glas. Chacun sait que l'on revient rarement de Russie. Des courriers
privés, des discussions avec la population locale démontrent l'immense
désarroi de l'armée allemande à Lanvéoc-Poulmic. 1943, l'année trouble
par excellence. Les personnels civils venant travailler chaque jour à
la base laissent, au péril de leur vie, filtrer des rumeurs de tortures,
de maltraitances sur des personnes que l'ont voit qu'une fois et que l'on
ne revoit jamais plus. On parle de suicides dans les rangs allemands,
d'actes de désobéissance... Des rumeurs aussi à propos de l'inefficacité
de certaines batteries qui tirent peu sur l'ennemi... La rumeur que la
base de Lanvéoc-Poulmic est relativement préservée par la RAF pour être
en état lors d'un parachutage massif lors du débarquement en Bretagne
est récurrente... Le Général
de Gaulle y est favorable. Des rapports anglais publiés après guerre
prouveront que les alliés considéraient la base de Lanvéoc comme un objectif
secondaire face aux bases sous-marines allemandes, dont celle de Brest.
Les sous-marins coulaient les navires d'approvisionnement et retardaient
la contre-offensive. Avant toute chose, les bombardements alliés avaient
pour vocation de faire peser une pression tactique sur les occupants.
L'avenir de la base, selon l'optique des Anglais a varié selon le déroulé
de la guerre. Il fut envisagé que cela devienne une base anglaise définitive.
Dès que les Allemands se ressaisissaient, des missions d'intimidation
étaient ordonnées. Certains bombardiers britanniques revenant de mission
de Lorient, faisaient un détour par la base pour vider leurs dernières
bombes avant de revenir en Angleterre.
La base aérienne fait l'objet de bombardements anglais durant la guerre
puis les Américains parachèveront l'œuvre de destruction avant la libération
de 1944. Le village de Lanvéoc a été bombardé à cause de sa proximité
avec les installations militaires allemandes. Les Lanvéociens déplorent
45 morts et se terrent dans des abris sommaires dans leurs jardins, mais
face à une bombe, quand l'heure est venue... Le petit village compte 46
maisons détruites et des terrains façonnés par des trous de bombe.
Le 14 juin 1944, les autorités allemandes minent les pistes et dynamitent
les hangars pour éviter que les alliés ne se servent des installations
pour renforcer les attaques en France et accentue ainsi la débâcle germanique.
Un vol de reconnaissance photographique allié, le 18 juin, informe la
RAF que l'aérodrome est inutilisable.
La BAN va renaître lentement de ses cendres avec l'insertion de l'école
navale sur la base
à partir de 1944/45.
Mur de l'Atlantique
Wn Cr6 Abris de Kersiguenou Crozon
Appontement pte des Espagnols Roscanvel
Batterie antiaérienne de Cornouaille Roscanvel
Poste de tir des mines de Cornouaille Roscanvel
Batterie antiaérienne pointe des Espagnols Cr332 Roscanvel
Batterie antiaérienne de Botsand Lanvéoc
Batterie antiaérienne de Kertanguy Lanvéoc
La BAN sous occupation allemande Lanvéoc
Flakartillerie légère et mobile
Batterie du Menez Caon Telgruc
Station radar du Menez Luz Telgruc
Détails de mission du bombardement du 3 septembre 1944
Bombardement du 25-26 août 1944
Administration des bombardements
Cr 42 ex batterie de rupture Roscanvel
Cr43 Pourjoint ex batterie de rupture Roscanvel
Programmes et normes des bunkers
Bunker wellblech - tôle métro Vf1b
Wn Cr? Pointe de Trébéron Crozon
Wn Cr323 Batterie antiaérienne Saint Jean Crozon
Wn Cr324 Batterie antiaérienne Île Longue
Wn Cr330 Batterie antiaérienne Pont-Scorff Roscanvel
Wn Cr354 Batterie antiaréienne de Trébéron Crozon
Wn Cr507 Station radio Kervenguy Crozon
Défense allemande de Telgruc Telgruc
Défense allemande de Morgat Morgat
Torpedobatterie Pointe Robert Roscanvel
Torpedobatterie de Cornouaille Roscanvel
Stutzpunkt de Roscanvel Roscanvel
Obstacles anti-débarquement en bois
Le Fret quartier sanitaire allemand Crozon
Vedette fluviale - Flugbebriebsboot
Patrouilleur d'avant-poste - Vorpostenboot
Escadrille E6 ou 6e et hydravions Latécoère 521-522-523
Hydravion Do26 : vol transatlantique
Avion fusée Messerschmitt 163 Komet
Stations de radio guidage allemandes
Position d'un projecteur de 60cm Flak-Sw 36
Embase béton de canon Flak 2cm
Une entreprise française participe au Mur de l'Atlantique
Exercice aérien sur Pierre Profonde
Spitfire P9385 : 1ère mission de reco
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