Crozon Morgat Camaret Roscanvel Landévennec Telgruc Argol Lanvéoc

Brest Süd – Base aérienne allemande de Lanvéoc Poulmic

Le 19 Juin 1940, l'armée allemande prend possession de la base aérienne de Lanvéoc-Poulmic en "toute simplicité" mais en faisant des prisonniers des marins français non évacués et la renomme Brest Süd.
Quelques faits officiels qui masquent en partie la véritable histoire de la BAN sous l'occupation :
1940.
Juillet. Les ouvriers de la BAN – Base Aéronautique Navale – doivent se présenter au service des soldes à Brest pour percevoir leurs salaires au 5 rue Louis Pasteur. L'entreprise THEG porte plainte pour vols de matériels et de couchages dans le chantier. Les Lanvéociens ont pillé la base juste avant l'arrivée allemande, ceci explique cela. Sabotage pour les uns, résistance pour les autres.
Août. La solde est à percevoir à Brest.
Certains ouvriers qualifiés de Lanvéoc sont invités à se présenter au service de construction navale de Brest pour un emploi sous le commandement allemand.
Les villageois proches de la base doivent obturer leurs vitrages afin qu'aucune lumière électrique ne soit vue depuis des bombardiers alliés durant la nuit. La construction d'un abri est recommandée et deviendra obligatoire ultérieurement. Des Lanvéociens mourront dans leurs abris de fortune.
Septembre. Les ouvriers des entreprises de la BAN sont priés de faire valoir leurs congés payés entre le 1er septembre 1939 (début de la guerre) et le 18 juin 1940 (veille de l'occupation allemande de la BAN).
Octobre. Des familles s'inquiètent pour leurs militaires partis en Angleterre, elles passent des annonces « risquées » dans la presse. Les autorités allemandes n'apprécient guère.
6. Le courant électrique est coupé de 8h à 17 heures sur la presqu'île de Crozon y compris sur la base.
Novembre. Une réglementation française datant du 22 avril 1939, confirmée par une réglementation allemande du 19 septembre 1940, interdit la navigation civile de pêche ou autre à 1500 m de l'Anse du Poulmic avant 10 heures du matin.

1941.
Janvier.
Le comité d'aide aux prisonniers de Brest fait parvenir des vêtements, des sabots et des vivres aux prisonniers du Poulmic avec l'accord des autorités allemandes.
Recrutement de deux chauffeurs tous permis.
Mars. Un maçon de 21 ans de l'entreprise Tomine-Barbet fait une chute de 6 m d'un échafaudage et se brise le bras droit.
Les vapeurs Brestois (bateaux à vapeur) assurent la liaison Brest Poulmic à 8h et 16h30. Le service existera tout au long de la guerre mais sous haute surveillance allemande.
Avril. Le comité social de Châteaulin organise une messe dont les profits de la quête sont destinés aux prisonniers travaillant sur la base de Lanvéoc-Poulmic.
Le 20 avril 1941, 259 personnels civils numérotés sont dénombrés.
Mai. La THEG, entreprise principale de la construction de la base, demande à connaître les adresses des familles de ses anciens employés prisonniers.
Construction d'un aérodrome leurre à Perros Poullouguen.
Août. Un chauffeur expérimenté et mécanicien est demandé pour le Poulmic. Très bon salaire.
Trois camions de chantier de 5 tonnes en bon état sont à vendre.
Septembre. 1er. Les alentours de la base sont en accès restreints : Zone interdite entre le Fret Est. Crozon Nord. Tal ar Groas. Hirgars. Papiers d'identité obligatoires pour les habitants. Pour les transitaires : autorisations rouges. Pour les employés civils de la base : autorisations du bureau administratif. Des postes de police allemande sont installés sur les axes routiers et quelques bunkers abris complètent le dispositif. En réalité, ce dispositif va se resserrer. Les travailleurs de la base porteront un brassard blanc avec un numéro de matricule tandis que les habitants porteront un brassard rouge.
Recrutement de chauffeurs poids lourds.
Novembre. L'entreprise SIBE recrute charpentiers, menuisiers, cimentiers, briqueteurs, terrassiers, manœuvres pour ses chantiers de Brest mais aussi du Poulmic.
Décembre. Les autorités allemandes déplorent le non respect des zones de mouillage et de pêche de jour des pêcheurs de la rade de Brest. Les zones d'interdiction sont nombreuses. En ce qui concerne les abords de la BAN: navigation interdite ainsi qu'au dessus des câbles sous-marins reliant le Poulmic à Brest qui passent au pied du pont Albert Louppe. Les Allemands craignent des dragages qui nuiraient à la téléphonie militaire. La notion de jour est définie par 1 heure après le lever du soleil jusqu'à une heure avant le coucher du soleil. Les bateaux en difficulté doivent se signaler par pavillon de détresse et radio si possible.
Le marché noir devient monnaie courante. Les Allemands ferment les yeux s'ils y trouvent des avantages et deviennent répressifs quand les trafics de marchandises deviennent trop importants.
Les Anglais estiment à 230 avions allemands sur la base de Lanvéoc-Poulmic.

1942.
Mars. Carte d'identité obligatoire sur les bateaux des services publics. A défaut, présentation des contrevenants à l'hafenkommandantur de Brest.
Avril. La Verwaltung F.P. Nr 33679 de la base recrute des manœuvres à 8fr de l'heure et un serrurier. Avantages sociaux : primes de bombardement, de déplacement, d'allocations familiales et repas à la cantine. D'un point de vue financier, la proposition est généreuse mais la mort par bombes est une éventualité non négligeable.
Mai. La Verwaltung F.P. Nr 33679 de la base recrute un menuisier.
Juin. L'entreprise Schmitt de Lanvéoc recrute des peintres en bâtiment.
Septembre. La Verwaltung F.P. Nr 33679 de la base recrute trois cordonniers aux tarifs ordinaires.
L'entreprise UEC recrute des manœuvres et des terrassiers.
Allongement de la piste principale de l'aérodrome et installation d'un nouveau radar.
Construction d'un casernement à Guernigenet pour recevoir des soldats en permission venant du front de l'Est. Ce regroupement de soldats ennemis va être connu des Anglais qui vont déclencher un bombardement meurtrier pour les fêtes de Noël.
Une piste de dégagement en terre de l'aérodrome vers le Hellen est réalisée pour y « ranger » des avions camouflés dans des paravents anti-éclats sous des filets de camouflage.
L'année du minage des sols sur des hectares entiers mais à y regarder de plus près, certains champs de mines, bien que des pancartes annoncent « Minen », sont factices faute de mines suffisantes.

1943.
Avril. La Verwaltung F.P. Nr 33679 de la base recrute deux jardiniers et une femme comptable parlant allemand et des femmes de ménage.
Juin. La Verwaltung F.P. Nr 33679 de la base recrute tourneur, ajusteur, manœuvre et femmes de ménage.
Novembre. La Verwaltung recrute des femmes de cuisine et de ménages et des manœuvres.
Tous les hameaux proches de la base doivent être évacués selon la volonté de la kommandantur du Poulmic et sur demande du sous-préfet et préfet du Finistère sachant que la convention de la Haye interdit la présence de civils dans une zone de combats intenses. Les bombardements alliés ont été sanglants. Refus des autorités allemandes de se défaire des personnels civils employés sur la base.
Décembre. L'office de placement allemand de Quimper recrute pour Lanvéoc-Poulmic des palefreniers, des charpentiers, des couvreurs, des manœuvres.
Les habitants de Lanvéoc sont invités à reboucher les trous de bombe partout où ils se trouvent. La tâche vire à l'absurde.
Les Anglais estiment à 190 avions allemands sur la base de Lanvéoc-Poulmic.

1944.
Depuis juin, après des mois de baisse des effectifs allemands, des détachements de soldats arrivent en presqu'île de Crozon et réalimentent les casernements. Ils viennent de Normandie et reculent face aux Américains. Les Allemands qui étaient sur place sont transportés par camions civils et chauffeurs français vers St Nazaire et Lorient. Les soldats creusent la terre pour créer des protections individuelles.
Juillet. Avions fusée Komet sur la base. Un des atouts technologiques d'Hitler.
Septembre. Plusieurs villas de Lanvéoc sont touchés par des obus américains provenant de Plougastel. Toutes avaient pour locataires, des officiers allemands...
A partir du 12 septembre, le feu est plus nourri autour du bourg de Lanvéoc. Il y a des victimes civiles.
L'avant garde américaine, le 2ème bataillon du 28e Régiment d'Infanterie US (8e division), se positionne dans les parages de Kergrigent Hirgars là où le bataillon Stalingrad FFI/FTP du lieutenant Marcel Siche « Equivalence  » avait cantonné sommairement.
13. Le bataillon FTP Le Roy-Sker relève le bataillon Stalingrad auprès des Américains.
14, 15, 16. Les combats de St Efflez stoppent l'avancée. Les Allemands résistent et tentent des contre-attaques.
17. Une compagnie FTP du bataillon Le Roy-Sker s'infiltre dans la base au petit matin et hisse le drapeau français sur le messe des officiers vers 10h30. Les Allemands ont quitté leurs postes dans la nuit pour se regrouper vers le Cap de la Chèvre et rejoindre le Général Rauch (343e DI) dans l'espoir d'une reddition globale. Vers 11h15, les Américains du 28e et la compagnie FTP Barbusse prennent les terrains et avancent vers le Fret. La prise officielle de la base revient aux 40 fusiliers marins français du Lieutenant de vaisseau Le Henaff vers 12h30. La compagnie Volant du bataillon Le Roy-Sker envahit l'hydrabase vers 14h30 puis revient au bourg pour déloger les derniers soldats Allemands apeurés. Progression vers le Fret. D'autres groupes de libération sont en presqu'île et avancent.
Ainsi le 17 septembre 1944, l'hydrobase retrouve les couleurs de la France, elle est en ruines, les Allemands l'ont sabotée. La baraque météo allemande est intacte pour le reste tout est désolation et désordre. Des munitions traînent partout... Des accidents avec quelques enfants trop curieux surviendront...

Dès les premiers jours de l'occupation, les services administratifs allemands contactent l'administration française pour avoir à disposition des ouvriers pour nettoyer la base aéronautique navale et la débarrasser de tous les gravas ou ferrailles gênants. Le recrutement s'avère plus difficile que prévu. Les ouvriers des entreprises françaises qui ont construit la base sont dispersés, démobilisés on ne sait où... L'entreprise majeure, la THEG, collaboratrice s'il en est, va enquêter pour le compte de l'Allemagne afin de retrouver ses anciens employés. Là encore les résultats sont maigres. L'utilisation de prisonniers va devenir la principale source de bras disponibles. Qui sont-ils ? Il y a des militaires français y compris des coloniaux, des militaires alliés, des déplacés plus ou moins politiques, des droits communs, des indésirables selon les critères nazis...

Premier trouble : leur nombre est estimé à quelques centaines. Quand la guerre s'intensifiera dans les mois qui vont venir, on apprendra que des exactions, des brimades et sans doute pire, ont été perpétrées à leur encontre. Les prisonniers auront la tâche de réparer les pistes sous les bombardements allemands, ils seront mal nourris... Bien des morts et peu de faits relatés, la volonté de dissimulation est évidente... Il fallut donc construire de nombreux baraquements pour loger la troupe d'infanterie allemande qui gardait la base et ses travailleurs volontaires ou pas. Une troupe qui va se faire connaître pour ses beuveries notoires car les journées sont longues et les bombardements nerveusement usants. La base va devenir une zone interdite, fermée sur elle-même, avec toujours plus de batteries antiaériennes construites dans sa périphérie Kertanguy - Lescrozon - Kersimon - Maison Blanche - Botsand - Grand Launay - Kerhontenant + les batteries mobiles. Le bétonnage n'aura de cesse de se propager, le nombre de canons d'augmenter et pourtant l'efficacité sera douteuse envers l'aviation anglaise et curieusement les incidents de tirs seront en constante progression. Des artilleurs ivres ont plusieurs fois pris pour cible des positions allemandes dont une fameuse nuit de tirs multiples sur la batterie de Kerbonn /Pen Hir faisant des blessés.

Dans la nuit du 10 au 11 avril 1941, un canon de défense antiaérienne tire un obus envoyé sur Camaret-sur-Mer. Un groupe de maisons est sérieusement touché sans faire de victime rue Alsace-Lorraine. Les artilleurs de la batterie étaient ivres cette nuit là, rentrer en Allemagne rapidement était un vain espoir. Ils le savent désormais. Ainsi à l'intérieur de la base, à l'extérieur de la base dans cette zone interdite, minée, barbelée, surveillée 24h/24, les soldats ne sont pas exemplaires. Des désertions sont à déplorer dont un groupe de dix hommes parti le même jour.

Les aviateurs ne se comportent pas mieux. Leurs missions sont commandées par l'état-major à Villacoublay (Etampes pour la météo) en région parisienne. La base de Guipavas reçoit la chasse allemande, l'élite de l'aviation. A Lanvéoc-Poulmic, les unités sont moins prestigieuses mais pas moins exposées aux dangers.

Après le nettoyage des sabotages de l'armée française et la réquisition de quelques matériels abandonnés, l'armée allemande réorganise durant des mois la base pour l'adapter à ses besoins spécifiques.

Une nouvelle piste est construite. Des hangars pour bombardiers et des baraquements supplémentaires sont élevés. L'ajout d'alvéoles de dispersion est le dernier aménagement majeur en dehors du dispositif de défense aérienne entourant la base.

Les unités de l'aviation allemande se décomposent en trois catégories  : les groupes de secours aériens de l'aviation côtière majoritairement équipés d'hydravions allemands et quelques français ; les groupes tactiques de bombardements légers, moyens et lourds ; le groupe de météo.

La liste des unités présentes durant la guerre est difficile à établir avec certitude entre les unités en transit, les unités renommées, celles affectées « en catastrophe » ou encore dissoutes. Voici quelques certitudes  :
• Jagdgeschwader III./JG53 - 3ème Groupe de l'escadre n°53 de chasseurs bombardiers Messerschmitt Me Bf 109
• Jagdgeschwader II./JG2 - 2ème Groupe de l'escadre n°2 de chasseurs bombardiers Messerschmitt Me Bf 109
• Wettererkundungsstaffel 2./O.b.d.L ou Wekusta 2 - Escadrille n°2 d'avions météo rattachée directement à l'état major de l'aviation, embarquée sur Junkers Ju 88 et Heinkel 111 H
• Küstenfliegergruppe 406 (Kü.Fl.Gr.406) - Groupe aérien côtier d'hydravions de secours en mer et de renseignements.
• Küstenfliegergruppe II./906 (Kü.Fl.Gr.906) - 2ème groupe aérien côtier d'hydravions de mouillage de mines et bombardiers torpilleurs de l'escadrille 906 sur Heinkel He 115
• Seenotstaffel 1 - Escadrille de sauvetage air-mer d'hydravions allemands et français. Le gouvernement de Vichy a vendu des hydravions français rescapés de la déroute de 1940 à l'armée de l'air allemande qui les testa avec des pilotes français avant de les repeindre aux couleurs allemandes et de les mettre en service au Poulmic en autres bases.
• Kampfgeschwader III./KG40 - 3ème groupe de l'escadre de bombardement n°40 sur Henkel 111
• Kampfgeschwader I./KG27 - 1er groupe de l'escadre de bombardement n°27 sur Henkel 111
• Zerstörergeschwader II./ZG 1 - 2ème groupe de l'escadre n°1 de chasseurs lourds sur Messerschmitt Bf 110. Le groupe est équipé du Messerschmitt Bf 110 (Me 110) surnommés Zerstörer – Destruteur. Le chasseur bombardier est polyvalent et plutôt complet dans ses performances avec une prédilection pour les combats rapides à faible altitude. Survient la problématique de la bataille d'Angleterre qu'Hitler doit gagner avant que le Royaume-Uni ne trouve des alliés et ne devienne une base arrière. Hitler redistribue ses forces aériennes sur les bases occupées qui peuvent faire décoller des avions vers l'Angleterre. Dans le cadre de ce redéploiement, la base de Lanvéoc reçoit l'escadron II de chasse lourde de la Zerstörergeschwader 1 (ZG1) d'août à novembre 1943. Les ordres sont simples de la part d'Hitler, affaiblir l'Angleterre par des survols destructeurs. En fait de destruction, l'unité de chasse II./ZG 1 va connaître les pires jours de son existence au Poulmic. Le jour le plus noir fut le 8 octobre 1943 durant lequel 9 avions sont tombés au large de Brest. Les corps des pilotes retrouvés ont été inhumés au "cimetière des héros" à Lanvéoc. Les chasseurs bombardiers sont abattus par la RAF et parviennent rarement sur les îles britanniques. Les pilotes allemands, petit à petit, évitent le combat. L'unité est redéployée en Autriche à Wels en tant que chasse de nuit, une sorte de rétrogradation. L'idée d'envahir l'Angleterre est abandonnée. Hitler fait mine de considérer le fait comme mineur, c'est pourtant le début de la fin.
• Zerstörergeschwader III./ZG1 - 3ème groupe de l'escadre n°1 de chasseurs lourds sur Messerschmitt Me 210 et Me 410. Des avions couleur sable arrivent sur la base en juillet/août 1943. Ils viennent d'Afrique du Nord après avoir combattu avec l'Afrikakorps en 1942. Avions modernes, pilotes chevronnés, la nouvelle de cette présence inquiétante se fait savoir en quelques jours à Londres. Les Anglais vont déclencher des raids aériens très agressifs en septembre et octobre. Le 8 octobre, une mission d'ampleur avec le « Groupe Lorraine » des forces françaises libres est accomplie. 7 avions Boston III dont à bord de l'un d'entre-eux, l'observateur bombardier Gary. L'auteur Romain Gary. Des dizaines de bombardiers, 77 chasseurs... Beaucoup de dégâts matériels militaires et civils. Lanvéoc a souffert. La III./ZG1 avait quitté la base le 25 septembre après une première attaque anglaise réussie. Bref retour en Allemagne avant de rejoindre Mérignac en France.
• Aufklärungsgruppe I./128 - 1er groupe aérien de reconnaissance à long rayon d'action sur Arrado Ar 196 A3 de l'escadrille n°128

Dans la première phase de la guerre, la Luftwaffe va accumuler les moyens techniques pour atteindre une effectif de quelques centaines de pilotes. Pour qu'un pilote puisse voler, il a besoin de cinq personnels au sol pour son intendance et l'entretien de son avion. Il faut ajouter les militaires de l'infanterie chargé de la défense extérieure, de la garde intérieure, les prisonniers, les personnels civils... La base est une petite ville qui vit dans l'angoisse du lendemain.

Le personnel au sol est menacé par les bombardements. Les pilotes météo et de reconnaissance survolent l'Angleterre jusqu'à l'Irlande et savent qu'une mission est une confrontation avec la RAF (aviation anglaise en surnombre).Les pilotes d'assistance en mer savent que leurs hydravions sont des enclumes volantes. Les bombardiers trop peu nombreux pour être efficaces sont des cibles pour la DCA anglaise... Les pilotes meurent par accident, au combat les uns après les autres, inexorablement. Les corps retrouvés sont enterrés au cimetière des héros, jouxtant le cimetière de Lanvéoc. Sans doute, être en permanence, en sous effectif, dans des missions suicidaires, cela s'en ressent dans les mentalités. Dysfonctionnements chroniques. L'armée de l'air allemande n'a que peu de contact radio avec l'armée de terre. Pire, la base de Guipavas n'a pas la même chaîne de commandement que la base de Lanvéoc. Un commandement de Lanvéoc qui au début de la guerre loge dans le manoir de St Pol Roux dans une aisance qui dérange la troupe qui vit sur la base dans des cabanes en bois avec le confort des camps de prisonniers bien gérés. Le commandement va devoir changer d'adresse car la batterie de Kerbonn fait l'objet d'attaques aériennes anglaises. Les officiers subalternes et les sous-officiers vivent chez l'habitant souvent à Lanvéoc. Les bombardements alliés débordant souvent de la base, ils sont aussi exposés que la population civile.

L'échec dans les combats, les rares victoires aériennes, ce sentiment d'enlisement de la guerre, l'abandon de l'envahissement de l'Angleterre et enfin le front l'Est qui devient un bourbier, cela n'aide pas les Allemands de la base à se tenir rigoureusement en sirotant le discours officiel qui parle de retraite nécessaire à une nouvelle offensive. Des détachements et des officiers venus en permission en presqu'île de Crozon, bien qu'il leur soit interdit de communiquer avec la troupe de garnison sur place, laisse derrière eux des traces de déconfiture et d'amertume. Le coup de grâce, dans le moral des troupes de la base de Lanvéoc-Poulmic viendra des mutations vers le front russe. Chaque semaine une liste vient sonner le glas. Chacun sait que l'on revient rarement de Russie. Des courriers privés, des discussions avec la population locale démontrent l'immense désarroi de l'armée allemande à Lanvéoc-Poulmic. 1943, l'année trouble par excellence. Les personnels civils venant travailler chaque jour à la base laissent, au péril de leur vie, filtrer des rumeurs de tortures, de maltraitances sur des personnes que l'ont voit qu'une fois et que l'on ne revoit jamais plus. On parle de suicides dans les rangs allemands, d'actes de désobéissance... Des rumeurs aussi à propos de l'inefficacité de certaines batteries qui tirent peu sur l'ennemi... La rumeur que la base de Lanvéoc-Poulmic est relativement préservée par la RAF pour être en état lors d'un parachutage massif lors du débarquement en Bretagne est récurrente... Le Général de Gaulle y est favorable. Des rapports anglais publiés après guerre prouveront que les alliés considéraient la base de Lanvéoc comme un objectif secondaire face aux bases sous-marines allemandes, dont celle de Brest. Les sous-marins coulaient les navires d'approvisionnement et retardaient la contre-offensive. Avant toute chose, les bombardements alliés avaient pour vocation de faire peser une pression tactique sur les occupants. L'avenir de la base, selon l'optique des Anglais a varié selon le déroulé de la guerre. Il fut envisagé que cela devienne une base anglaise définitive. Dès que les Allemands se ressaisissaient, des missions d'intimidation étaient ordonnées. Certains bombardiers britanniques revenant de mission de Lorient, faisaient un détour par la base pour vider leurs dernières bombes avant de revenir en Angleterre.

La base aérienne fait l'objet de bombardements anglais durant la guerre puis les Américains parachèveront l'œuvre de destruction avant la libération de 1944. Le village de Lanvéoc a été bombardé à cause de sa proximité avec les installations militaires allemandes. Les Lanvéociens déplorent 45 morts et se terrent dans des abris sommaires dans leurs jardins, mais face à une bombe, quand l'heure est venue... Le petit village compte 46 maisons détruites et des terrains façonnés par des trous de bombe.

Le 14 juin 1944, les autorités allemandes minent les pistes et dynamitent les hangars pour éviter que les alliés ne se servent des installations pour renforcer les attaques en France et accentue ainsi la débâcle germanique. Un vol de reconnaissance photographique allié, le 18 juin, informe la RAF que l'aérodrome est inutilisable.

La BAN va renaître lentement de ses cendres avec l'insertion de l'école navale sur la base à partir de 1944/45.



Mur de l'Atlantique

Garde de côte Allemand 1940

Saint Efflez Lanvéoc

Capitulation Roscanvel

Wn Cr6 Abris de Kersiguenou Crozon

Appontement pte des Espagnols Roscanvel

Batterie antiaérienne de Cornouaille Roscanvel

Poste de tir des mines de Cornouaille Roscanvel

Batterie antiaérienne pointe des Espagnols Cr332 Roscanvel

Batterie antiaérienne de Botsand Lanvéoc

Batterie antiaérienne de Kertanguy Lanvéoc

La BAN sous occupation allemande Lanvéoc

Flakartillerie légère et mobile

Batterie du Menez Caon Telgruc

Station radar du Menez Luz Telgruc

Détails de mission du bombardement du 3 septembre 1944

Bombardement du 25-26 août 1944

Missions RAF 1940

Missions RAF 1941

Missions RAF 1942

Missions RAF 1943

Missions RAF USAAF 1944

Administration des bombardements

Cr 42 ex batterie de rupture Roscanvel

Cr43 Pourjoint ex batterie de rupture Roscanvel

Cap de la Chèvre Crozon

Gouin Camaret

Aber Crozon

Bunker Blockhaus Casemate ?

Programmes et normes des bunkers

Bunker 501 et 502

Bunker 515

Bunker 601

Bunker 621

Bunker 627

Bunker 633

Bunker 634

Bunker 636a

Bunker 638

Bunker 667

Bunker 668

Bunker 669

Bunker 671

Bunker VF2a

Bunker tobrouk Vf25

Bunker tobrouk Vf8 58 c & d

Mg-stand multi-créneaux

Bunker wellblech - tôle métro Vf1b

Kabelbrunnen - puits à câbles

Marquages bunkers

Bunker aux croisements

Portes et créneaux de bunker

Tranchées

Blockhauss Crozon Crozon

Goulien Crozon

Wn Cr7 Kersiguénou Sud Crozon

Wn Cr? Pointe de Trébéron Crozon

Wn Cr? Le Marros Argol

Infirmerie Crozon Crozon

Kergalet Lanvéoc

La Palue Crozon

Penaros Roscanvel

Wn Cr5 Kerloch Camaret

Wn Cr323 Batterie antiaérienne Saint Jean Crozon

Wn Cr324 Batterie antiaérienne Île Longue

Wn Cr330 Batterie antiaérienne Pont-Scorff Roscanvel

Wn Cr354 Batterie antiaréienne de Trébéron Crozon

Wn Cr507 Station radio Kervenguy Crozon

Kriegsfischkutter

Morgat Morgat

Pointe du Menhir Crozon

Porte de Crozon Roscanvel

Rulianec Morgat

Bunkers de Telgruc Telgruc

Défense allemande de Telgruc Telgruc

Défense allemande de Morgat Morgat

Les caissons du Fret Crozon

Canon 164.7mm

Canon antichar 47mm belge

Vestige de canon

Cantine allemande Roscanvel

Cartouche 12.7mm

Duc d'albe de Lanvéoc Lanvéoc

Encuvement 2cm flak

Encuvement fl243a

Encuvement fl307

Torpedobatterie Pointe Robert Roscanvel

Torpedobatterie de Cornouaille Roscanvel

Baril

Mkb Kerbonn Camaret

Moulins de Kerret Crozon

Munitions historiques

Piquets

Poutrelles

Stutzpunkt de Roscanvel Roscanvel

Tetraedre

Asperges de Rommel

Obstacles anti-débarquement en bois

Porte belge - porte Cointet

Les citernes

Le Fret quartier sanitaire allemand Crozon

Vedette fluviale - Flugbebriebsboot

Patrouilleur d'avant-poste - Vorpostenboot

Escadrille E6 ou 6e et hydravions Latécoère 521-522-523

Hydravion Do26 : vol transatlantique

Küstenfliegergruppe 406

Spitfire Mk Ia PR P9385

Avion fusée Messerschmitt 163 Komet

Aérodrome leurre Crozon

Stations de radio guidage allemandes

Position d'un projecteur de 60cm Flak-Sw 36

Mines allemandes

Radar et écoute acoustique

Embase béton de canon Flak 2cm

5e Panzerdivision

Une entreprise française participe au Mur de l'Atlantique

Collaboration économique

Tonne ou coffre d'amarrage

Goulet de Brest

Exercice aérien sur Pierre Profonde

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MILITARIA de Vauban, 14-18, à nos jours

L'insupportable CharançonLitage sédimentaireTerres vaines et vagues Chapelle St Nicolas bâtiment militaire – Cale de St Nicolas, symbole de misère – Le détecteur de métaux : usages et interdictions – Un agave envahissant ou pas ? – Intégration des résidences : urbanisme – La visite de la presqu'île de Crozon par Camille VallaudSaint Norgard oublié – Pierre Profonde bombardée – Hagiotoponymes de la presqu'île de Crozon – Risque de pollution bactériologiquePorte-conteneurs à l'ancre – Le bilinguisme routier plein de surprises – Lister les boiteux et les idiots ! – Les inquiétudes de la carte scolaire – 1944 US + FFI/FFL contre les postes avancés allemands – Le canon belge antichar de "carrefour" – Toul ar Stang le hameau des orphelins – Munition FX – WW2 : Russes blancs à Toul ar Stang – La chapelle St Michel de Tromel – La station météo de la BAN – La chapelle de Trovéoc – La Route Neuve – Usages de la prière prônale – Le cimetière de Crozon – Les pierres tombales de noblesse – Les troncs des pauvres – Temples druidiques – Un tronçon d'un ancien Grand Chemin en Argol – Kergoff : vie et mort d'un hameau oublié

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