Souvenir de la guerre au passage de Térénez. Des tétraèdres anti-débarquement avaient pour vocation d'empêcher l'arrivée d'embarquations indésirables reliant la route du Faou à la presqu'île de Crozon durant les marées hautes. Le passage était gardé par l'armée allemande d'occupation.
A marée basse, une mer de vase. La cale côté Rosnoen - La maison du passeur devenue restaurant.
Les deux cales du passage, en fond côté Argol.
Le passage de Térénez n'est pas le plus ancien des passages
de l'Aulne, sans-doute était-ce celui de Tibidy - Landévennec, mais il
est le plus pérenne et actif.
Les passeurs doivent verser une redevance annuelle pour bénéficier d'une
concession, liberté leur est accordée de choisir les lieux de la traversée.
Les départs de la rive droite, côté hameau de Térénez se circonscrivent
sur cent mètres environ par contre rive gauche, les échanges s'effectuent
des berges du Folgoat au Sud du Moulin-Mer et de Poulbechen au Nord. L'affermage
est réclamé soit par les moines de Landévennec, soit par le seigneur de
Rosnoën selon les époques. Les frais de construction et d'entretien des
bacs ou des chalands sont à la charge de l'adjudicataire qui doit se débrouiller
pour sortir un bénéfice des passages qu'il effectue et ceci dans un danger
constant à cause des courants, des marées, des vents...
Les frères Thomas qui exploitent le passage de 1630 paient 18 livres.
Le dernier passeur, Jean Marie Capitaine débourse pour la concession de
1907 525 francs, le prix le plus élevé de tous les temps d'exploitation.
Le plus grand des chalands a une capacité de 20 chevaux. Le bac le plus
petit n'est qu'une barque à fond plat. Les grands chalands naviguent avec
trois rameurs, les barques nécessitent une seul marin... L'accostage avant
la construction des cales se fait par échouage sur la vase ou des galets
glissants, au choix, selon les marées qui remontent l'Aulne.
Accidents à répétition : installer des chevaux sur un bac qui tangue à
la moindre vaguelette provoque énervements et gestes malheureux entre
l'animal qui rue et le propriétaire qui fouette. L'un et l'autre sont
susceptibles de tomber à l'eau et de s'y noyer, ce qui se produisit à
plusieurs reprises. Des noyades et des repêchages in extremis jalonnent
l'histoire du passage de Térénez. Le matériel mal entretenu n'arrange
rien.
Toutes les marchandises sont transportées : goémon, céréales, matériels,
bestiaux, et toutes les personnes aussi, pèlerins, soldats, voyageurs,
paysans avec le courrier et les journaux...
Après la révolution, les passages deviennent propriété de la République
dont l'administration ne manque pas de percevoir des taxes sans pour autant
investir dans le moindre aménagement. Il est recommandé aux passeurs de
prélever des droits de passage en fonction de la valeur des marchandises
transportées pour rentabiliser l'entreprise.
En 1828, une maison de passeur est enfin construite côté Térénez. L'idée
vient au passeur d'ajouter un service de débitant à la halte. La vente
de boissons alcoolisées permet enfin quelques bénéfices mais génère des
états d'ébriété autant chez certains passagers que chez les passeurs ce
qui multiplie les accidents. Le débit de boissons est interdit par arrêté
préfectoral en 1885.
Les dernières années avant l'élévation du pont de Térénez (1925), voient
passer l'été, 30 voitures automobiles, une à une ou deux par deux, chaque
jour. La fermeture du passage est variable selon l'état du pont. Durant
des travaux d'entretien et après son dynamitage le 24 août 1944 par des
soldats Alemands, le passage est remis en fonction provisoirement.
48° 16' 30.5" N
4° 16' 59.1" O
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