Une école construite en 2017.
Chaque année, paraît la carte scolaire pour la rentrée
suivante. En février 2023, le programme des fermetures de classes en presqu'île
de Crozon est étoffé. 2 classes prévues de fermeture et 1 classe en attente
de verdict.
L'école Marie-Rose-Le Bloch, à Telgruc-sur-Mer, avait été inscrite sur
la liste des suppressions mais après contestations syndicales et parentales,
la classe est maintenue. Recul de l'administration.
L'école Louise-Michel, à Camaret-sur-Mer. Une fermeture de classe confirmée.
L'école
Jean-Jaurès, à Crozon. Une fermeture de classe confirmée. Le conseil
municipal avait cependant délibéré le 22 février 2024 sur une motion contre
la fermeture de la classe élémentaire.
L'école
de Tal-ar-Groas, à Crozon est sur la sellette en espérant d'ultimes
inscriptions salvatrices.
En remontant la pyramide des chiffres, le constat est plus inquiétant
encore... Le département du Finistère prévoit 67 fermetures de classe
pour 18 ouvertures pour la rentrée 2024. Puis après contestations de l'intersyndicale
enseignante, 59 fermetures et 17 ouvertures sont arrêtées pour la rentrée
2024.
La région Bretagne, en 10 ans (2014-2024*), perd 389 958 élèves de moins
de 14 ans et le vieillissement de la population bretonne n'invite pas
à l'optimisme en vue d'un retournement de situation. La Bretagne est la
région française qui vieillit le plus avec son afflux de retraités. La
tranche d'âge des plus de 65 ans augmente de 3% environ chaque année.
Au final, le nombre des décès supplante le nombre des naissances inexorablement.
L'âge moyen est de 43 ans en 2023, en 2013 l'âge moyen était de 41 ans.
L'Education nationale (projection 2024) table sur une diminution des élèves
de primaire de 100 000 par an en France. Ayant comptabilisé 6 349 600
élèves du premier degré à la rentrée 2023 - 6 422 800 en 2022 - 6 481
500 en 2021... Assurément, la diminution du nombre d'élèves s'accélère.
Les "coupables" bienheureuses ! Les femmes de 20 à 40 ans, toujours moins
nombreuses, et moins enclines à l'exercice de la maternité. L'évitement
d'une vie de mère à temps complet au détriment d'une vie sociale ou d'une
vie personnelle, est une tendance concrète de l'émancipation en cours
; tendance échappée des carcans de la maternité** obligée d'antan. Le
schéma de la famille nombreuse est en désuétude de sorte que les écoles
se vident. Aujourd'hui, un enfant c'est bien ; deux, bonjour les dégâts...
Aucun ? Pourquoi pas !
Les enseignants souhaiteraient profiter de la diminution des effectifs
pour revenir à un enseignement plus personnalisé dans des classes de 19
élèves en moyenne. Le Ministère de l'Education nationale supprime des
postes d'enseignant pour des raisons comptables mais reste disposé à la
réouverture de classes en cas d'augmentation des effectifs ; autant dire,
si des familles avec enfants viennent s'installer dans des communes en
voie de "seniorisation" intensive... Des familles qui devraient supporter
une surcote du prix de l'immobilier en presqu'île de Crozon, une limitation
d'un panel de propositions professionnelles souvent peu qualifiées.
Le temps de l'enseignement distanciel viendra... Le manque d'anticipation
des municipalités y contribue sournoisement. A la lecture des contenus
des conseils municipaux, rien n'augure d'une appréciation des besoins
à venir d'une population vieillissante en attente d'une qualité de vie,
pour un bien vieillir aussi légitime qu'espéré. Une jeunesse formée sur
place, grâce aux stratégies anticipatives municipales, saurait être disponible
à une évolution sociale auprès des aînés. Cette jeunesse est non désireuse
d'une vie de mouroir dans les déserts ruraux fussent-ils en bord de mer
avec vue sur le soleil couchant.
Les fermetures de classes sont la partie visible des inerties rurales.
Quand on a 70 ans, qu'une classe de cours élémentaire ferme, ce n'est
pas une angoisse majeure mais l'indicateur que des services médicaux proposés
par de jeunes médecins parents ne s'installeront pas, par exemple... Le
dynamisme est basé sur une économie multigénérationnelle. L'équilibre
des générations est ainsi indispensable.
* Chiffres INSEE : 594654 en 2014, 555696 en 2024,
projection : 514124 en 2034.
** Chiffres INSEE : 723 000 naissances en 2022 (niveau 1946). 742 000
en 2021.
Constats :
La contestation qui s'affiche!
Taxe d'habitation des résidences secondaires tendues