Le citoyen porte son vote municipal tous les six ans puis
se détend jusqu'à la prochaine élection. Le conseil municipal libéré du
poids de l'élection incertaine, débat et se débat avec une incroyable
conviction à la majorité écrasante. En effet, le maire est entouré d'un
nombre significatif de conseillers municipaux convaincus et opposés à
l'opposition. Une opposition toujours minoritaire en opposition avec les
points de vue majoritaires, toujours incontestables puisque les votants
ont voté pour la majorité, majoritairement...
Le déséquilibre positionnel étant installé sur les sièges de la salle
de réunion du conseil municipal, il arrive parfois que la séance des opinions
opposables coule de source vers une unanimité républicaine. Parfois, l'opposition
joue de l'abstention face à une décision majoritaire embarrassante. Embarras
de tous ordres touchant souvent à l'intime conviction du positionnement
embarrassé de l'opposition. Néanmoins, la splendeur de l'opposition se
révèle dans les votes contre les propositions municipales majoritaires.
Dans un vertige que les contestataires minoritaires connaissent, les opinions
négatives se fracassent sur la positivité majoritaire qui, auto-satisfaite
du fait de sa supériorité numérique, apprécie l'échouage démocratique
d'une opposition minoritaire.
En effet, la raison est à la majorité décideuse ce qu'est l'inutilité
à la minorité soumise. Entre l'étalage de la proposition municipale et
la dérouillée de l'opposition, le temps des discussions présomptueuses
s'écoule rapidement, le temps d'un conseil municipal de 2 heures.
La majorité tente d'être toujours plus majoritaire qu'elle n'est, de sorte
qu'une razzia de votes dans l'opposition enorgueillit la liste électorale
victorieuse une fois de plus. La minorité espère toujours une séance en
territoire majoritaire afin que blêmisse le maire sûr de ses acolytes
disciplinés. Présomption versus présomption...
Le ton de la discorde se remonte comme un coucou d'antan. La clé est l'attaque
frontale, la mise à mort de l'argument d'en face, le revers tennistique
bluffant ; chaque parti se range dans la tranchée de son camp politique...
Quoiqu'il en soit, la majorité est convaincue de sa lucidité suprême adoubée
par le choix initial des électeurs et l'opposition est convaincue de l'aveuglement
extrême de cette majorité, selon elle, surfaite.
Ce que tout habitant doit savoir c'est qu'à l'issue du conseil municipal,
est publié un procès verbal de la réunion, soit un compte rendu relatant
les décisions et le déroulé de la séance. Le papelard est expurgé des
esclandres et de leurs dérivés plus ou moins vindicatifs. Au résultat,
le laconisme administratif bien pensé rend la copie fade comme un pain
sans sel et le citoyen doit se faire à l'idée du bienfait d'une municipalité
sage comme une image. Le procès verbal immaculé est envoyé à chaque conseiller
municipal avant le prochain conseil afin d'en approuver la rédaction.
Puis au jour J de la nouvelle réunion, le document, sous sa forme la plus
légale, doit être validé par les conseillers municipaux. le Code général
des collectivités territoriales exige qu'apparaisse la teneur des discussions
au cours de la séance mais épargne le PV de toutes les fioritures jugées
inutiles. Ne peuvent être estompées, les questions portées à la connaissance
du maire, pour le reste tout n'est qu'interprétation partisane. En définitive,
qu'est-ce que l'inutile dans le domaine du bien commun ? Pour la majorité,
l'inutile est ce qui lui fait de l'ombre ; pour l'opposition l'utile est
ce qui la met en lumière. Bon sens ou caviardage quand le PV ne reprend
pas l'intégralité des débats ?
La presse locale en charge des véracités communales retranscrit l'écueil
de la réunion du conseil municipal plutôt que la litanie des décisions
technocratiques. L'habitant politisé ou non découvre la teneur des humeurs
des élus en charge de l'amélioration de ses conditions de vie.
Par un mois de novembre tempétueux, dans une édition de presse, le citoyen
lecteur découvre l'ampleur de la zizanie communale au travers d'une évocation
épurée de la tension entre la majorité de Droite et l'opposition de Gauche
suite à une limitation de bon sens d'un propos de Gauche dans le PV, jugée
par la Gauche comme une censure de la démocratie. La validation du PV
en a tremblé !
La thématique se portait sur l'augmentation de la taxe
d'habitation sur les maisons secondaires. La majorité étant favorable
à l'augmentation maximale autorisée, la minorité y étant opposée à quelques
nuances près, la Gauche réclamant que soit éditée sa conception inestimable
tant l'argumentaire était lumineux, la Droite estimant que le déclaration
est une sombre élucubration surfaite dont le PV n'a pas à pâtir.
Les étendards des amours-propres flottant dans un air hystérique ; les
protagonistes en viennent aux épanchements personnels en appelant à l'essentiel
respect des êtres. On souffre en mairie, qu'on se le dise !
Dans le fameux PV tant controversé, on peut lire que la majorité souhaite
la présence d'un architecte pour l'attribution des couleurs des façades
des maisons et immeubles de la commune dans le cadre d'une subvention
d'état. La minorité propose la liberté d'expression des propriétaires
aux couleurs vives de la créativité. Il en découle alors un face à face
bleu républicain et rouge contestataire. Face à face du badigeonnage encadré
au nom de la cohérence droitière et de la peinturlure libératrice gauchère,
enregistré dans le cadre du PV fâcheux.
Pendant ce temps là, la presse locale mentionne la difficulté des jeunes
actifs presqu'îliens, il y en a, qui ne parviennent pas à faire leur vie
sur place faute d'un logement à l'année et sachant que les demandes de
logements sociaux
en attente sont couverts par des logements prévisionnels dont les couleurs
de façade restent à définir d'ici quelques années. Habiter dans un immeuble
non construit laisse du temps pour mûrir la couleur d'apparence, au pire,
on ressortira le blanc de la concorde nationale.
Jeunes actifs, âmes courageuses en attente d'un avenir professionnel,
d'un service de santé complet, d'une qualité de vie digne d'une société
avancée non isolée, d'accès à des formations variées et innovantes, vont-ils
aller voter pour des émotifs dont la susceptibilité coule à flot dans
les manchettes ?
Pour mémoire les canaux de l'opposition en novembre 2023 :
Dans une revue communale annuelle, par mesure d'économie, quelques lignes
d'indignations possibles. Une fois par an, la majorité encaisse le choc
post-traumatique des effets de la contestation. Il faut espérer que l'opposition
ait un esprit de synthèse suffisamment éclairé pour être révélateur tant
l'espace est limité.
La version bimestrielle ultra mince de la revue, compliment dédié à la
municipalité méritante, n'étant pas disposée à imprimer la moindre opposition
par manque de place, la municipalité laisse l'opposition s'exprimer à
mots comptés dans la rubrique du site internet de la mairie quatre fois
par an avec pour répartie un communiqué municipal de proportion identique,
cela laisse du temps pour soigner la rédaction du pamphlet et du contre-pamphlet.
Copié-collé de la page « Expressions politiques » de la mairie (consultation
au 29/11/2023 17h21) Vous avez obtenu l'erreur 404 non trouvé
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L'erreur 404 annonce que le contenu espéré n'existe pas au regard des
internautes. Après plusieurs semaines d'indisposition, la page s'ouvre
avec un contenu de "Bonne année" de chaque groupe politique
du conseil municipal. Pour le maire, seul, 706 mots soit 4325 caractères.
Pour le second groupe, 358 mots 2305 caractères. Pour le troisième groupe,
310 mots 1934 caractères. Pour le quatrième groupe, 442 mots 2263 caractères.
Une page Internet toujours éditée après deux mois de datation. Sachant
que les personnes âgées peinent dans le domaine numérique et que les jeunes
peinent en politique, la page « Expressions politiques » est de pure forme.
S'opposer en démocratie est un exercice fastidieux surtout quand il s'adresse
au plus grand nombre et non pas au culte de l'opposant contrarié.
Constats :
La contestation qui s'affiche!
Taxe d'habitation des résidences secondaires tendues