"L'article 73 de la loi n° 2022-1726 du 30 décembre
2022 de finances pour 2023 a étendu la définition des communes situées
en « zone tendue », sur le territoire desquelles peuvent s'appliquer différentes
impositions liées à la vacance d'un logement ou au caractère secondaire
d'une résidence...
… Un décret fixe la liste des communes intégrées dans le zonage. Sur le
territoire des communes situées en zone tendue, une taxe sur les logements
vacants (TLV) est appliquée dans les conditions prévues à l'article 232
du code général des impôts, dont l'État est affectataire. Sur le territoire
de ces communes, le conseil municipal peut, en outre, dans les conditions
prévues à l'article 1407 ter du code général des impôts, instituer une
majoration de taxe d'habitation sur les résidences secondaires (THRS)
à un taux compris entre 5 % et 60 % de la cotisation du redevable."
Extraits du JO Sénat du 30/03/2023 - page 2191
A chaque problème sa taxe ! Le problème du logement en
presqu'île de Crozon vient d'être taxé d'une augmentation de la taxe d'habitation
des maisons secondaires et assimilées. Du moins les maires de chaque commune
de la presqu'île de Crozon (à l'exception de Lanvéoc mis à l'écart car
jugé détendu du logement) a la possibilité d'augmenter la part communale
de la taxe d'habitation des maisons secondaires de 5 à 60% au 1er janvier
2024. Les édiles enthousiastes y voient une rentrée d'argent utilisable
pour un investissement immobilier locatif pour les habitants permanents
en recherche d'un logement salubre... Les édiles mitigés y voient des
fonds qui couvrent quelques chantiers de voirie. Les édiles soupçonneux
conçoivent que les propriétaires de maisons secondaires en bord de mer
ont largement de quoi faire face à cette augmentation de la taxe d'habitation
sans qu'ils n'aient l'intention de se priver d'agréables séjours familiaux
sachant que leur bien est aussi un placement financier.
Certains maires s'imaginent que les propriétaires stressés vendent leur
maison secondaire et que des résidents locaux en sont les acquéreurs...
Au prix du m² ambiant, les postulants se contentent de s'offrir un rêve
douloureux. Une nouvelle vague d'acheteurs plus aisés de résidences secondaires
rachète les biens en vente ce qui a pour conséquence d'augmenter le prix
de l'immobilier en presqu'île de Crozon.
Le décret parisien qui liste les communes tendues du domicile permet à
quelques communes de mettre du beurre dans les épinards des finances communales.
A ce jour, la crise du logement n'a pas souhaité commenter le décret gouvernemental
mais n'en penserait pas moins selon des sources proche du dossier.
Crozon, en 2023, dénombre 2437 maisons secondaires
ou logements apparentés soit 43% du parc immobilier de cette commune.
La municipalité de Crozon, lors du conseil municipal du 21 septembre 2023,
entérine l'augmentation de la part communale de la taxe d'habitation au
taux le plus élevé de 60%. Valeur locative médiane de 3 339€ dans la commune
jusqu'à 18 989€ à la plus élevée. Hausse de 25€ par mois de la taxe d’habitation
pour les résidences ayant une valeur locative médiane et de 10€
par mois pour la valeur la plus basse constatée soit 1523€. Une recette
communale estimée à 800 000€ en 2024. Le maire déclare vouloir investir
dans le foncier, le social, une crèche...
Telgruc-sur-Mer, vote le même taux de 60% d'augmentation de la part communale
de la taxe d'habitation des résidences secondaires au nombre de 353 sur
le territoire de la commune , le 20 septembre 2023. Recette attendue en
2024 : 90 000€.
Camaret en fait de même le 27 septembre 2023 avec une intention de réduire
de 6,63 % les taux des impôts communaux suite à l'augmentation de
7,1% (imposée par la législation) des bases cadastrales en 2023 corrélées
à la hausse des prix et des taux locatifs.
Landévennec enchaîne le 29 septembre 2023 après son conseil municipal
favorable à une augmentation de 60% qui concernera 173 maisons secondaires
qui équivalent au 173 logements principaux de la commune. Bénéfices espérés
30 000€. Une taxe sur les logements vacants est dans l'air comme la loi
le permet. La TLV revient à l'état.
Dès le mois d'octobre 2023, dans la presse fleurissent
des analyses du dispositif de relèvement de la taxe d'habitation sur la
part communale des agglomérations classées zone tendue et manquant donc
de logements locatifs à l'année. Les élus reconnaissent que ce n'est pas
l'enveloppe récoltée qui va accroître le potentiel des logements permanents.
Certaines personnes estiment que les propriétaires de maisons secondaires
font vivre la commune souvent sans réel tissu économique en dehors du
tourisme et des vacanciers réguliers et argentés.
Il ne faut pas oublier que certaines maisons secondaires sont des biens
familiaux transmis de générations en générations...
D'autres maires se refusent à jouer avec la taxe comme le cas particulier
de l'île de Sein exempte de cette taxe depuis Louis XIV...
Au plus large de la réflexion, des acteurs des milieux sociaux dénoncent
que les inégalités permettent à des personnes d'avoir deux maisons pendant
que d'autres ne parviennent pas à se loger... La décision gouvernementale
donne bonne conscience aux pouvoirs publics sans pour autant répondre
aux attentes des locations à l'année.
De nombreuses communes bretonnes ont un taux de résidences secondaires
supérieur à 60%... Sans pour autant souscrire à l'esprit taxe...
Le conseil communautaire de la CCPCAM du 25 mars 2024 entérine une hausse de la part communauté de commune de la taxe d'habitation des résidences secondaires à 14,59%.
Constats :
La contestation qui s'affiche!
Taxe d'habitation des résidences secondaires tendues