La raison militaire se soucie peu de l'histoire. Le projet de base aéronavale se situera sur les terres de la baronnie de Poulmic indissociable du comté de Crozon et effacerait le peu de vestiges qu'il en subsiste alors. Depuis la Révolution française (1789), le fief est en lente décrépitude, la ferme construite avec les pierres de l'ancien manoir, lui-même construit avec les pierres du château féodal, est le seul bien qui préserve le souvenir. La chapelle St Joseph, en bord de mer, est en ruines. En retrait, un grand étang dont le ruisseau coule vers un plus grand marais suivi d'une lagune qu'il faudrait combler pour installer une base d'hydravions constitue le point névralgique de la base aéronavale. Un moulin à eau au bord de l'étang fait le pendant avec un moulin à vent plus à l'Ouest. Ce dernier échappera à la destruction car il se situe sur les hauteurs en dehors du futur terrain militaire. Les possédants du cœur de l'ancienne baronnie changent régulièrement. Ce sont des investisseurs terriens qui espèrent tirer profit de la métairie. Ils résident souvent loin. Ainsi, c'est une Dame de Kermel qui en est la propriétaire en 1855 alors qu'elle vit dans les Côtes d'Armor. L'affermage (location) est consenti à une veuve, Mme Marguerite Bloas.
Genèse du projet de l'hydrabase de Lanvéoc-Poulmic avec
ballons captifs – ballons fixes reliés à la terre par un filin (câble).
Le terme de base aéronavale (BAN) n'est pas usité en 1919.
La première guerre mondiale déploie une aviation balbutiante qui signe
une révolution stratégique pour certains militaires et une évolution anecdotique
pour d'autres officiers d'état-major.
En parallèle, une autre révolution technologique apparaît, cette fois
sous la mer : celle des sous-marins.
Lors de ce conflit mondial (1914-1918), l'armée allemande déploie une
flottille de sous-marins qui s'approche des côtes françaises et particulièrement
des ports militaires dont fait partie Brest.
En 1916 est construit une hydrabase à La Ninon – Laninon (Brest)
ainsi qu'une autre à Camaret-sur-Mer : CAM-59.
L'hydravion est le seul appareil défensif contre les sous-marins qui permette
un bombardement relativement efficace.
En 1918, l'armée américaine améliore la base de La Ninon avec un slip-way
– plan incliné en béton allant à la mer pour lancer rapidement ses
hydravions en vue d'une chasse sous-marine plus efficace, l''usage des
grues portuaires étant lent.
Fort de cette expérience, dès 1919, l'armée française considère qu'elle
doit développer dans les meilleurs délais une procédure nationale pour
nuire aux sous-marins côtiers. Elle obtient deux faveurs gouvernementales
(27 mars et 6 mai 1919) déléguant au ministre de la marine de faire des
recherches de terrains en toute discrétion pour limiter la spéculation
foncière. Les mois passent... Projets certes, mais concrétisation absente.
L'hydrabase de Laninon est accidentogène, les deux hangars vieillissent
mal et le slip-way se désintègre par la houle. Les scènes de décollage
ou d'amerrissage deviennent acrobatiques. L'armée perd des avions. Pour
compliquer la situation, la zone maritime est constamment encombrée par
de la navigation de surface et des sous-marins français avec de surcroît
les navires au mouillage en usage pour l'école navale qui n'a pas de bâtiment
à terre. Quant à l'hydrabase de Camaret, elle nuit à la circulation portuaire
des langoustiers à l'âge d'or de cette pêche fructueuse, elle est donc
abandonnée définitivement.
La théorie militaire des années 1920 voudrait que la France disposât de
50 escadrilles de combat en 1938. En 1926, l'armée de l'air en compte
15. En 1927 : 18. En 1929 : 20, avec des rallonges budgétaires qui tardent
toujours et cette technologie en pleine évolution qui frappe d'obsolescence
les moindres dispositifs en quelques mois. L'Assemblée Nationale et le
Sénat délibèrent indéfiniment et ne parviennent pas à anticiper. Les ministres
concernés pataugent allègrement dans des décisions contradictoires coûteuses.
Il faut dire que le poste de ministre de la marine est sur siège éjectable,
les personnalités changent souvent, reviennent parfois, nous sommes dans
la 3ème république si sulfureuse.
Le premier projet officialisé propose de réutiliser l'hydrabase de Laninon
tout en créant des extensions côtières jusqu'à Brest pour une position
militaire uniforme. L'aérodrome de soutien devra être construit en retrait
à Milizac. Les expropriations à prix d'or commencent en 1922/1923 à 10fr
le m² ! Flaminius Raiberti, ministre de la marine n'est pas convaincu
par le projet.
Contrepied : le 18 décembre 1923, une expropriation légale est prononcée
en faveur des terres du Poulmic en presqu'île de Crozon. 138 hectares
49 ares concernant 1523 parcelles de 142 petits propriétaires doivent
être achetés par l'armée dont les caisses ne sont pas franchement pleines.
Pour financer, le ministre de la marine ordonne la rétrocession des acquisitions
de Milizac. Les premières terres du Poulmic sont acquises à 0.10fr le
m². Le prix dérisoire est à l'image de la considération de l'Etat à l'égard
de la presqu'île de Crozon.
1924.
Une enveloppe budgétaire en avril 1924 permet les premiers dédommagements
pour les parcelles de l'hydrabase de l'anse du Poulmic. La Marine parvient
à clore le premier volet de l'opération d'acquisition le 29 septembre
1924. L'ex baronnie du Poulmic est amputée mais sauve.
Année faste, il y a trois nominations de ministres de la marine.
Dans une superbe cabriole, l'administration rachète des terrains à Milizac...
Scandale à l'Assemblée Nationale ! Honte à la gabegie !
En cause, le ministre de la marine, Jacques Louis Dumesnil, ancien sous
secrétaire d'état de l'aéronautique, qui abandonne Lanvéoc-Poulmic fin
1924 après une visite à Brest et demande au capitaine de vaisseau Laborde,
chef du service central de l'aéronautique navale de trouver une autre
solution à Milizac pour avoir des communications plus proches avec l'état-major
de Brest.
Une étude de 1924 explique le désordre décisionnel. L'anse du Poulmic,
lieu prévu de l'hydrabase, donne sur un gigantesque marais qu'il va falloir
combler à grands moyens techniques et à un coût que certains jugent dispendieux.
La contradiction vient, inversement, discréditer l'implantation de l'aérodrome
à Milizac qui est jugée éloignée de 15 km de l'hydrabase de Laninon /
Portzic et la jonction côtière à Brest va être elle-aussi très coûteuse.
En 1924, il est préconisé de construire l'aérodrome sur le plateau de
Lescrozon proche du Poulmic (Ouest) et l'hydrabase à Laninon.
Le 27 novembre 1924, le ministre de la marine Dumesnil change à nouveau
de cap. Ordre est donné de suspendre les études et les expropriations
concernant Lanvéoc-Poulmic.
1925.
7 janvier, ordre est donné d'activer toutes les rétrocessions en presqu'île
de Crozon.
En 1925, le projet de Milizac, sous une forme plus réduite, revient en
force sous l'aspect d'un aérodrome de formation des pilotes. L'hydrobase
de Laninon est maintenue.
1926.
Une étude de faisabilité d'origine militaire valide ce projet.
1927.
Début de l'année, le ministre de la marine Georges Leygues (un revenant)
est informé du sous-dimensionnement de Milizac. Des expropriations continuent
à Milizac pendant que les rétrocessions du Poulmic se poursuivent. Le
ministre diligente une nouvelle étude ! Une commission de trois officiers
est chargée de faire une appréciation comparative in-situ, Lanvéoc-Poulmic
versus Laninon Milizac. La commission rend un rapport favorisant Lanvéoc-Poulmic
pour la liberté d'extension que le site propose, la proximité de l'hydrabase
avec l'aérodrome. Laninon risque d'encombrer l'extension probable du port
militaire de Brest et Milizac est excentré. Cette fois, on y est : le
ministre de la marine Leygues ne changera plus d'avis.
1928.
La chambre de commerce de Brest incite les autorités militaires à partager
le futur aérodrome de Lanvéoc-Poulmic entre les activités militaires et
les activités civiles bien que l'aéroport de Guipavas soit prévu pour
un usage civil. Lanvéoc-Poulmic serait dédié aux vols transatlantiques
en hydravions géants. Guipavas aurait le trafic intérieur pour des avions
commerciaux plus modestes mettant Brest à 2h50 de Paris.
Fin 1928, Charles Daniélou, ex-ministre, président de la commission marine
souhaite faire de Lanvéoc-Poulmic une base transatlantique avec hôtels,
commerces, hangars souterrains, pour ne pas empêcher le décollage des
mastodontes vers New-York.
La Marine réclame un phare d'aviation qu'elle verrait bien sur les hauteurs
de Locronan.
Le ministre s'engage à étudier les dossiers...
L'annonce officielle de la mise en chantier ne plaît pas aux pêcheurs
et aux collecteurs de maërl. Le dragage du banc du Poulmic pour ses huîtres
et ses algues parmi les hydravions et les navettes portuaires entre Brest
et le Poulmic inquiètent les pêcheurs professionnels.
1929.
Interdiction de survol aérien de Lanvéoc-Poulmic.
A l'aulne du démarrage des travaux ce sont 8 hameaux qui vont être privés
de terres agricoles indispensables : Keralann, Kergueréon, Kerborhel,
Kerderrien, Lescrozon, Pont Launay, Rosarc'h, Poulmic.
De nouvelles enveloppes budgétaires sont allouées de 1929 à 1939. Les
derniers paysans récalcitrants ont raison : les prix grimpent. Le m² triple
en moyenne entre 1924 et 1938. Les derniers tarifs moyens atteignent 1.10
franc pour les terres labourées. 0.90 franc pour les herbages. 0.40 franc
pour les landes.
1930.
Janvier. Adjudications des chantiers de la base amphibie de Lanvéoc-Poulmic
pour une durée de 40 mois.
Ces travaux comprennent notamment :
Pour les ouvrages non mis au concours :
Déblais de. terre, environ. 320 000 m3
Déblais de roc, à ciel ouvert, environ 32 000 m3
Déblais de roc en souterrain, environ 22 500 m3
Maçonneries de toute nature au mortier de ciment, environ 12 500 m3
Enrochement, environ 110 000 tonnes
Chaussées empierrées, environ 3.300 mètres
Pour les ouvrages mis au concours :
D'une jetée-abri accostable, de 150 mètres de longueur.
De trois slips de 100 mètres de longueur environ, allant de la cote +
8,50 à la cote -1,00
Des fondations de 2 grues Titan, de 16 tonnes et d'une grue Titan de 30
tonnes
La retenue de garantie cessera de croître quand elle aura atteint: 1 000
000 francs.
Il n'y aura pas de cautionnement provisoire. Le cautionnement définitif
sera fixé à 1/30ème environ du montant des dépenses à l'entreprise et
pourra être remplacé par une caution personnelle et solidaire choisie
parmi les établissements agréés à cet effet.
Les entrepreneurs désireux d'être appelés, à soumissionner devront en
faire la demande à M. le directeur des Travaux maritimes (arsenal de Brest),
avant le 22 février 1930, terme de rigueur, en joignant à cette demande
des pièces d'identité justifiant leur nationalité et une liste de références
des travaux exécutés par eux.
La liste des entrepreneurs admis à soumissionner, sera arrêtée par le
ministre de l'Air.
Quelques entreprises de Lanvéoc obtiennent des chantiers mais le gros
de l'affaire est confié à la THEG
qui a déjà travaillé pour la marine à Brest. Les travaux commencent dès
le printemps 1930. Elle construit une estacade dans la lagune du Poulmic
pour recevoir les matériaux de Brest par chalands. Un village technique
est construit à mi-pente en arrière. Une voie de chemin de fer est établie
pour transporter les gravas de l'aérodrome vers le bas de la base des
hydravions. Une centrale électrique de 300 chevaux est élevée.
Le projet initial ayant évolué avec l'évolution de l'aviation militaire.
Une base aéronavale ne suffit plus, il faut envisager un aérodrome purement
et simplement avec piste et hangars. Une deuxième expropriation de 140
hectares, sur le hameau de Lescrozon, est jugée le 24 juin 1930. Poulmic
est cerné.
1931.
Novembre. Un chaland de la THEG chargé de matériaux dérive jusqu'à la
rivière du Faou et est remorqué vers Lanvéoc.
Peu à peu, les travaux prennent du retard. La THEG cherchent des terrassiers.
Localement, ils sont introuvables. Le crash boursier de New-York (1929)
sonne l'économie mondiale. La rade de Brest est encombrée de cargos quasi
à l'abandon. Des travailleurs étrangers sillonnent la France et se présentent
à l'embauche. Ils sont portugais, espagnols, italiens... Les contrôles
d'identité sont vagues.
1932.
Des vols sont à déplorés dans le chantier et au bourg de Lanvéoc.
Les accidents se multiplient.
Organisation des bals pour les mineurs du Poulmic en Juillet.
Octobre. Un ouvrier français de 17 ans meurt écrasé sous un bloc de béton
de la THEG. Un autre ouvrier a le pied coupé par un wagonnet. Un ouvrier
français de 20 ans perd la tête par une poutrelle dans les souterrains
à munitions dans une colline du chantier...
Novembre. Un ouvrier portugais de 16 ans se blesse dans les souterrains
en construction en portant de la bourre pour mines.
Les chômeurs de la région affluent.
Toujours plus de charpentiers, de maçons... Toujours plus d'accidents,
les retards s'accroissent. Le comblement de la lagune est instable. L'ajustement
des bétons précontraints est approximatif. Caissons et poutres bougent.
L'instabilité du terrain ne sera jamais pleinement corrigée.
Une nouvelle expropriation est notifiée le 14 décembre 1932. Cette fois
l'ancien domaine de Poulmic, alors propriété de Laurent Jean Lespagnol,
devient une zone militaire. Les terrains considérés font la jonction entre
le projet initial du marais (Est - Hydrabase) et la piste de décollage
(Ouest - Aérodrome).
D'autres expropriations mineures donnent une cohésion au territoire définitivement.
L'armée ne veut pas être dérangée.
1933.
Des accidents à la pelle. Un polonais de 27 ans écrasé par un bloc de
pierre. Un ouvrier italien main écrasée entre deux wagonnets.
1er avril. Inspection du chantier par le contre-amiral Martin sous-chef
d'état major de l'aviation et le capitaine de vaisseau Lartigue. Visite
du camp du Poulmic.
Juin. Bagarre entre deux polonais qui se finit au tribunal pour un prix
de cordonnerie trop élevé.
Splendide : 27 septembre. L'attaché naval de l'ambassade d'Allemagne à
Paris, le capitaine de corvette Wever, est reçu à Brest pour une visite
des installations ainsi que le chantier de Lanvéoc-Poulmic. Très intéressant
pour la suite des événements : la future base deviendra un objectif prioritaire
dans moins de 7 ans.
A noter que des circulaires sont régulièrement mise à jour pour que les
personnes présentent sur le chantier ne puissent en aucun cas enfreindre
la sécurité nationale. Cependant, les futurs ennemis de la seconde guerre
mondiale y sont présents. Les italiens, les représentants militaires étrangers
dont des japonais...
Octobre. Un ouvrier italien naturalisé fait une chute de 13 mètres. Plusieurs
étrangers demandent à résider à Lanvéoc définitivement et fondent une
famille.
1934.
Avril. Mort d'un Crozonnais de 20 ans, la tête écrasée par une bétonnière.
Mai. Un ouvrier Crozonnais de 52 ans meurt écrasé sous des sacs de ciment
à cause d'un stockage en hauteur branlant.
1935.
Janvier. Vente aux enchères de bois, taillis, landes sur les terrains
de l'Etat du chantier du Poulmic. Les coupes doivent être immédiatement
emportées.
Avril. Le chef d'état major général de la marine, le vice amiral Durand-Viel,
visite le chantier du Poulmic avec le préfet maritime le vice amiral Laurent,
le contre amiral Ollive, l'ingénieur général des ponts et chaussées directeur
des travaux maritimes Thévenot, le lieutenant de vaisseau de Lesquen du
Plessis-Casso.
Juin. Le ministre de la marine François Piétri visite le chantier avec
des officiels et les préfet et sous-préfet.
Un Telgrucien de 15 ans meurt le crâne et une jambe fracturés.
Le matériel de Laninon devait être versé au Poulmic en juillet. Les retards
du chantier ne le permettent pas.
Août. L'entreprise Oréfice recrute des chauffeurs de camions Dewald.
Décembre. Un nouveau jugement en vue d'expropriations à Lanvéoc-Poulmic
est en cours au tribunal de Châteaulin.
Le dundee Espérance fait des allers-retours entre Brest et Poulmic avec
du sable et du ciment. Dundee Azalée, vapeurs... une grande quantité de
caboteurs suit le mouvement.
Le capitaine de Frégate Robert, venu de Toulon, est nommé au Poulmic pour
l'achèvement des travaux avant d'être nommé commandant de la base aérienne
à terme, il deviendra le commandant de l'aéronautique de la région (2ème).
Hiver 35/36. Interruption des travaux à cause des précipitations abondantes.
Le chantier est bourbeux. Une piste d'aérodrome en béton va devenir un
impératif, ce sera la première pour la marine française.
1936.
Le sable de construction provient souvent de l'Aber-Ildut et est transporté
par des dundees motorisés. Les carrières de Crozon sont surexploitées.
Janvier. La THEG recrute des charpentiers et des ferrailleurs.
Février. Un ouvrier de 33 ans de Carhaix est grièvement blessé à la jambe
par une chute de pierres.
Avril. Le câble sous-marin de téléphonie est posé par un navire câblier
(Emile Baudot) entre Brest et Poulmic.
Charles Daniélou, député du Finistère pour un mois encore, se dit le père
de la base de Lanvéoc-Poulmic. Il y voit un avenir prometteur pour l'aviation
civile.
Grèves de 250 ouvriers du chantier pour contester la baisse des salaires
depuis l'hiver non travaillé. Ils vont rejoindre leur famille en attendant
des réponses des dirigeants qui ne veulent rien entendre.
Mai. 1er mai, tous les ouvriers ont travaillé.
La THEG recrute des charpentiers coffreurs.
Dès le 24 mai 1936, les premiers avions du porte-avions Béarn du capitaine
de corvette Lartigue arrivent. La base est inachevée, les travaux prennent
encore du retard. La base aérienne reçoit les formations E2, E4, E6, E8
(escadrilles d'explorations), 2.S.1, B.2 (escadrilles de surveillance).
Les effectifs vont varier selon les affectations qui suivront. Les avions
sont des hydravions de différents avionneurs qui sont en réalité inappropriés
à la guerre qui se prépare. Des officiers subalternes sont présents pour
accueillir les premiers matériels : Capitaine de Frégate Peyronnet, lieutenant
de vaisseau Cavellier de Cuverville, lieutenant de vaisseau Mouneyres.
La nouvelle BAN Base Aéro Navale est en état de fonctionnement en situation
minimale mais en totale disponibilité. La piste de l'aérodrome devait
faire 1000m, elle fait 600m.
Juillet. Deux ouvriers tombent d'un échafaudage (12m) des hangars d'hydravions.
L'un est du Relecq-Kerhuon 23 ans, l'autre de Pont-Labbé 28 ans.
Application des 40 heures par semaine au lieu des 48 heures. L'impact
est considérable sur les délais...
Des grèves surgissent sur le chantier. Les ouvriers de l'entreprise Daydé
de Paris, spécialiste des structures métalliques des hangars de l'hydrabase,
demandent une augmentation de salaire (0,75fr de l'heure au lieu de 0
,50fr) et une prime de risque de 50% au-dessus de 12m.
Grève des trois cents ouvriers de la THEG pour une augmentation de salaire
de 0,50fr par heure et d'une prime de 0,25fr par heure pour les ouvriers
mariés dont l'épouse n'habite pas sur le chantier. Augmentation horaire
des mousses (mineurs) de 2,35fr à 3,10fr. Le travail de nuit à marée basse
obtient une augmentation de 33%. Le directeur Leroy accepte à cause des
retards déjà constatés.
Septembre. Visite du vice-amiral Castex qui accompagne le ministre de
la marine Gasnier-Duparc. L'hydrabase est inachevée mais utilisable. L'aérodrome
a deux hangars sur trois (en construction). La piste est plane et l'on
y fait circuler des camions en tous sens pour tasser le sol de manière
uniforme. Il va se poser un problème de revêtement.
Un décret est publié pour définir les commandements de l'armée de l'air
et ceux de la marine sur le site de Lanvéoc-Poulmic. Aérodrome = air.
Hydrabase = marine.
L'entreprise Balmain cherche des plâtriers, cimentiers, menuisiers...
L'hôtel de l'Aviation à Lanvéoc recrute du personnel pour faire face à
l'augmentation de fréquentation. Essentiellement des femmes pour des travaux
pénibles, elles seront nourries et couchées.
Août. Une classe provisoire est décidée au bourg de Lanvéoc pour pouvoir
instruire les enfants des ouvriers du chantier.
Novembre . Un ouvrier de 45 ans se blesse au genou droit. Entreprise Balmain.
Décembre. Le capitaine de corvette Pescher, commandant la flottille du
Béarn (porte-avions), prend le commandement de l'aérodrome le 28 décembre
1936.
Le capitaine de corvette Mottez du ministère de la marine (EMG aéro) est
désigné pour prendre les fonctions de commandant de l'hydrabase le 1er
janvier 1937 (jusqu'au 3 juin 1938).
1937.
Janvier. Importantes livraisons de galets par voie maritime.
Février. Une commission évalue les pilotes qui sont en stage au Poulmic
et qui ne sont pas des officiers.
Juin. Le commandant Bernard du torpilleur Typhon est désigné commandant
de l'escadrille E6 du Poulmic. à une date inconnue encore, en attendant
il sera au Poulmic pour suivre la fin des travaux.
Juillet. Manœuvres militaires d'envahissement de la base. Les agresseurs
gagnent ! Justificatifs officiels, la troupe de garde est insuffisante...
Août. Un ouvrier de la THEG de Spézet s'est blessé à la main.
Deux navettes portuaires pour le personnel sont affrétées aux traversées
entre Brest et la BAN. « Lanvéoc » et « Poulmic ».
Juillet. Le contre amiral Lacroix, chef du service aéronautique maritime
visite la BAN en compagnie du capitaine de vaisseau Lartigue commandant
l'aéronautique de la 2ème région et d'autres personnalités avant qu'un
premier contingent définitif de personnels militaires n'arrive. Les travaux
sont inachevés. Les chaînes pour amarrer le Béarn à des coffres
sont immergées.
Les hangars parapluie sont achevés. Vues du ciel, les toitures ressemblent
à un parapluie ayant quatre baleines.
Août. Un ouvrier de 22 ans, électricien de la société Subra, s'est blessé
au pied.
Octobre. Le 18, l'escadrille 2s.1 au complet a quitté Laninon pour s'installer
à la base de Lanvéoc-Poulmic. Le matériel a traversé la rade sur des vedettes.
Tous les bâtiments de la base ne sont pas encore achevés.
Un soudeur est demandé au centre diesel de la base.
1938.
L'actualité de la base consiste à recevoir les nouveaux personnels militaires
souvent venus de la marine embarquée. Des vols d'essai sont fréquemment
effectués. Les avions survolent Lanvéoc à différentes altitudes. La BAN
semble en « rodage ». Désormais, le terme de BAN est employé dans
les documents administratifs.
Augmentation des accidents de la route en presqu'île. Les nouveaux venus
de la BAN sont imprudents, la densité de circulation des véhicules augmente
sensiblement. Les routes sont étroites.
Des ouvriers quittent le chantier, les locaux ont toutes les peines à
reprendre les activités de pêche ou agricoles après avoir connu les salaires
réguliers. Des étrangers repartent dans leur pays d'origine, la guerre
menace. D'autres restent, certains le regretteront d'autres, au contraire,
en seront satisfaits...
Les premiers mariages entre militaires et Lanvéociennes sont célébrés.
Le ministre de la marine Camille Campinchin inaugure la BAN le 29 juillet
1938. L'hydrobase et l'aérodrome sont un lieu désordonné où 1200 hommes
civils et militaires se côtoient pour des tâches diverses en journée et
s'ennuient le soir venu. On songe à aménager cinéma, théâtre, golf. On
se contente d'un French-Cancan dansé par des matelots et d'un cirque rudimentaire
dont l'attraction était une course de taureaux. Quelques concerts à fausses
notes pour les épouses d'officiers sur la base, et de l'ambiance de bistrot
dans les quartiers de Lanvéoc. Les commerçants sont aux anges, la commune
revit. Les civils se promènent sur la base sans être arrêtés. Des vaches
paissent. Des inconnus s'intéressent aux avions plus ou moins visibles
devant leurs hangars d'entretien. On prend des photos souvenirs... L'armée
n'a pas eu le temps d'installer une clôture.
Les compétitions de football entre groupes militaires sont la principale
détente raisonnable.
Des bâtiments et des soutes secondaires sont enfin élevés comme prévu
sur les plans. Un autre travail, bien plus discret est effectué aux abords
de la base : l'érection du système de surveillance acoustique du ciel
– Messibioc,
Pen
ar Vir – une station d'aide à la navigation aérienne, l'installation
de projecteurs
éparpillés, la mise en place de positions d'artillerie anti-aérienne –
DCA. Certains
bâtiments
subsistent.
Un hôpital est construit.
Le projet de pigeonnier est abandonné pour l'envoi de messages.
Juin.3. Prise de commandement de la base par le capitaine de frégate Lacroix.
Décembre. 13. Première panne officielle d'un hydravion de la base qui
se pose sur la rivière à Pont-Aven, ceci en catastrophe.
15. Un mécanicien militaire se blesse à la réparation d'un avion.
27. Un ouvrier de Crozon de 34 ans de la THEG se blesse à la cheville.
1939.
Recrutements militaires dans le domaine administratif et des transmissions.
De plus en plus de mariages entre militaires et presqu'îliennes ou avec
des fiancées qui viennent s'installer à Lanvéoc.
De nouveaux accidents de la circulation.
Des bagarres entre civils et militaires sur fond d'alcool après les bals
bondés.
La station météorologique n'est peut-être pas aussi performante que prévu.
Le dragage des huîtres étant interdit dans les parages de la base, on
espère que la ressource va se reconstituer et se diffuser dans la rade
appauvrie par la surpêche.
Janvier. Un hydravion s'écrase sur une grange de Plomodiern. Un seul rescapé
sur les quatre membres d'équipage. Le pilote défunt était de Plomodiern.
L'accident s'est produit à 200m de sa maison familiale.
Février. Chute d'un échafaudage de 7m d'un militaire.
Mars. Bal des charpentiers de la base au profit des écoles.
Quatre militaires de la base ont volé une voiture le 1er janvier. Ils
passent au tribunal maritime. 1 an avec sursis pour deux protagonistes.
Acquittement pour les deux autres.
Avril. Un matelot tombe d'un toit de hangar de 5m de haut.
Mai. Ouverture d'une agence postale à Lanvéoc-Poulmic à usage militaire
exclusivement.
Juin. Un ouvrier de 27 ans de la THEG se blesse. Conducteur de tracteur
Lanvéocien, il souffre d'une luxation de la colonne vertébrale.
Inspection du vice-amiral Traub, préfet maritime, en présence du capitaine
de frégate Robert, commandant l'aéronotique de la 2ème région et le capitaine
de frégate Lacroix, commandant la base.
Un hydravion fait un amerrissage forcé dans l'anse de Camaret, pas de
victimes.
La Société Offret de Lanvéoc recrute des électriciens ayant des connaissances
dans les tubes d'acier.
Août. Le ministre de la marine Campinchin visite la BAN pendant que son
épouse visite la colonie de vacances de Lagatjar (casernement
de Camaret), le soir même retour à Paris par avion.
1940.
Les mariages se poursuivent mais cette fois avec une arrière pensée de
pension pour les veuves de guerre qui mettrait l'épouse à l'abri. Le 11
juin, un quartier maître mitrailleur épouse une Brestoise. Le dernier
mariage avant l'occupation
de la base par la troupe allemande le 19
juin 1940. La base n'est pas complètement achevée. Le 248ème
RI (régiment d'infanterie) se devait de protéger la BAN mais la mission
n'avait plus de sens. Sabotages partiels... Prisonniers...
La base & l'école navale à partir de 1944/45
°°°
La défense côtière avant 1939
Lunette à micromètre G de côte
Les postes de télémétrie Audouard 1880 Rosvanvel : Kerviniou - Capucins Sud réemployé - Capucins Sud - Capucins - Capucins Nord - Stiff - Espagnols Sud - Espagnols.
Poste d'observation 1920 de Cornouaille Roscanvel
Batteries : Basse de Cornouaille Roscanvel - Batterie de Beaufort Roscanvel - Vieille Batterie Roscanvel - Haute de Cornouaille Roscanvel - Poul Dû Crozon - Mort Anglaise Camaret - Capucins Roscanvel - Kerbonn Camaret + projecteur Camaret - Kerviniou Roscanvel - Pen-Hir Camaret - Tremet Roscanvel - Ty-Du Morgat - Portzic Crozon - Stiff Roscanvel - Pourjoint Roscanvel - Haute Pointe des Espagnols Roscanvel - Petit Gouin Camaret - Sud des Capucins Roscanvel - Batteries hautes des Capucins Roscanvel - Batterie de rupture ou bombardement - Batteries haute et basse du Kador Morgat - Rouvalour Crozon - Batteries Est de Roscanvel Roscanvel - Batterie du Run / Pont-Scorff Roscanvel - Batterie de l'île de l'Aber Crozon - Batterie extérieure de la Tour Vauban Camaret - Batterie de Dinan Crozon
Cabines téléphoniques de batterie
Camp Sanitaire des Capucins Roscanvel
Casernement bas de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement haut de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Abri groupe électrogène Roscanvel
Fortifications de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement de Kerlaër Roscanvel
Casernement de Lagatjar Camaret
Camp d'internés de l'Île Longue
Corps de Garde 1846 / Fort : Aber Crozon - Camaret Camaret - Kador Morgat - Postolonnec Crozon - Roscanvel Roscanvel - Rulianec Morgat
Loi de déclassement des corps de garde 1846
Loi du 17 juillet 1874 - système Séré de Rivières
Loi du 3 juillet 1877 - réquisitions de l'armée
Caserne Sourdis & cale Roscanvel
Les forts : Fraternité Roscanvel - Landaoudec Crozon - Lanvéoc Lanvéoc - Toulinguet Camaret - Crozon Crozon
Lignes de Quélern Ouest Roscanvel
Pointe des Espagnols - Ligue Roscanvel
Poste d'inflammation des torpilles Roscanvel
Poudrière de Quelern Roscanvel
Repère d'Entrée de Port R.E.P. Roscanvel
Canon de 95mm Lahitolle Mle 1888
Histoire et évolution des calibres des canons
Abri du champ de tir de l'Anse de Dinan
L'arrivée de la téléphonie dans les postes d'observation
Les Ancres de Roscanvel Roscanvel
Château-fort de Castel bihan Poulmic Lanvéoc
La ligne d'artillerie terrestre de 1914
Les piliers des terrains militaires
Sous-marin Nautilus de Robert Fulton Camaret
1404 la chute de l'Anglais à Lam Saoz Camaret
La BAN de Lanvéoc-Poulmic Lanvéoc
La défense antiaérienne avant 1939
Position de DCA en presqu'île avant 1939
Batterie de DCA de Kerguiridic Crozon
Batterie de 100mm Pointe des Espagnols Roscanvel
Projecteur et écoute de Pen ar Vir Lanvéoc
Projecteur et écoute du Grand Gouin Camaret
Abri de projecteur de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Station d'écoute aérienne de Messibioc Lanvéoc
Autres positions françaises de projecteurs
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