Construction en parpaings de mâchefer, solution économique des bâtiments civils et militaires du début du 20ème siècle.
C'est la loi du 14 décembre 1789, suite à un vote de l'assemblée
nationale, contresignée par le roi louis XVI (16) que les paroisses de
l'Eglise catholique sont reconverties en communes laïques. Le 20 septembre
1792, l'assemblée impose le transfert des registres de l'état-civil émanant
des cures vers les mairies concernées. L'officier d'état civil de la mairie
prend le relais administratif.
Les premières mairies rurales sont des biens loués dans le privé, les
municipalités ne peuvent pas assumer financièrement la construction d'un
bâtiment spécifique en tant que mairie. Le règne de la débrouille municipale
va perdurer partout en France.
En ce qui concerne la mairie de Landévennec, il en alla de même. Premier
maire « recensé », Jacques Salaün :1827-1829. 12 maires plus tard, voici
le mandat de Jacques le Goff : 1929-1935. Durant un siècle, les fameuses
archives sont un problème récurrent de par l'encombrement, le maintien
en ordre, et la conservation.
Dans le Bulletin du Syndicat d'Initiative de Landévennec n°5 datant de
janvier 1984, un feuillet signé de Roger Lars, lui-même maire, décrit
une période épique de l'administration municipale. En voici quelques traits
repris :
• En janvier 1881, le maire Victor Ely, en fin de mandat, s'exprime
par courrier postal à l'endroit du préfet pour l'informer qu'il garde
les archives à son domicile. Le préfet lui conseille par retour, de stocker
les dossiers à l'école.
• Amédée Planet, directeur de l'école des garçons, dispose
des archives dans le secrétariat de mairie qui n'est autre que son logement
de fonction ceci de 1897 (prise de ses fonctions de secrétaire de mairie)
jusqu'en 1920 où il souhaite se retirer. Les votes (élections diverses)
se font à l'école après déménagement des archives et installation des
isoloirs. Une manutention atreignante qui durera jusqu'en 1932.
• La commune de Landévennec, guère plus argentée que les autres
communes de la presqu'île, loue désormais un rez de chaussée chez l'habitant
entre 100 fr (1920) à l'année, jusqu'à 300 fr en 1930.
• Il faut donc attendre la mandature de Jacques Le Goff pour
l'acquisition d'un petit terrain en centre bourg. Un premier terrain privé
de 60m² (10 fr le m²) face aux Monument aux Morts est repéré depuis quelques
mois et fait l'objet d'une promesse de vente le 2 août 1930.
• L'expert Paul Richard propose au conseil municipal du 1er
juin 1930 un projet de construction de 16583,90 fr. La mairie s'emploie
à emprunter 17000 fr à la Caisse des Dépôts et Consignations sur 20 ans
avec un taux de 5%. La préfecture alloue une subvention de 1000 fr. Tout
semble en bonne voie quand un nouveau terrain plus central de 74m²40 (15
fr le m²) est proposé par Jean Borvon. Achat au 1er février 1931.
• Une adjudication (12 décembre 1930) est tentée auprès des
entreprises de construction mais le prix de l'expertise est trop juste.
L'entrepreneur local Pierre Laurent fait cependant un devis de 19213,90
fr qui sera finalement accepté avec pour conséquence l'obtention d'un
nouveau crédit complémentaire de 5000 fr sur 10 ans (taux 5%) auprès de
Jean-Marie Borvon.
• Travaux réalisé entre le 1er avril et le 31 octobre 1931,
comme convenu, à hauteur de 20102,75 fr.
Depuis la mairie, sur sa place éponyme, résiste aux évolutions administratives
aux transferts de compétences de la communauté de communes...
Il n'est pas rare d'entendre les édiles se plaindre des contraintes venues d'en haut. A la lumière de cette élévation « poussive » d'un local décent dédié à des fonctions légales imposées, sachant que les difficultés furent du même ordre quand il avait fallu construire les écoles obligatoires et normalisées, on comprend que l'autorité centrale, vive dans la décision, estime mal les répercussions de ses choix, hier comme aujourd'hui.
48° 17' 32.6" N
4° 16' 3.9" O
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