Huîtrière de Landévennec.
Tuiles à naissains.
Vestige d'un parc à huîtres probable au Stivel Ber.
Les premières demandes de concessions de parcs à huîtres du 19ème siècle concernaient les abords du sillon.
Pêche d'huîtres sauvages dans une huîtrière.
Si les romains, militaires occupant la presqu'île de Crozon
il y a deux mille ans environ, appréciaient la consommation des huîtres
sauvages, les gaulois du cru n'en avaient cure apparemment.
On dit sinon, que le bon roi Henri IV était capable de gober 300 huîtres
!
Des textes anciens parlent des bancs d'huîtres de l'estuaire de l'Elorn
aussi fournis que ceux de la baie de Landévennec.
Cela n'empêche pas l'indifférence culinaire qui perdure jusqu'au 19ème
siècle. Hormis quelques élites bourgeoises et ecclésiastiques qui de temps
à autre se font servir des huîtres, les presqu'îliens n'en raffolent pas
et n'en mangent qu'en cas de creux à l'estomac et lors des pratiques religieuses
exigeants des collations maigres.
Au 18/19ème siècle, lors de l'essor des fours à chaux, les bancs de calcaire
côtiers manquant, le dragage des fonds marins de la rade de Brest est
intense et les huîtres sauvages recueillies sont portées dans les fours
directement pour en cuire les coquilles et fabriquer ainsi de la chaux
pour les nombreux chantiers militaires en consommant beaucoup. Bien qu'interdite,
la pratique est ordinaire.
Les huîtres de consommation se vendent deux sous le cent fin 18ème, début
du 19ème siècle.
Pendant la Restauration (1814-1830), des embarcations anglaises viennent
pêcher des huîtres dans la rade de Brest réputée pour son abondance.
Au 19ème siècle encore, si les dragages perdurent, voire s'intensifient,
les ventes d'huître à bon prix sur les marchés de Brest donnent des idées
à des pêcheurs...
Vers 1850, le Finistère compte 18 parcs comptant quarante millions d'huîtres.
Puis la consommation allant en s'accroissant vers le milieu du siècle,
des investisseurs demandent aux autorités maritimes le droit de construire
des parcs à huîtres sur le rivage de Landévennec (comme partout en Bretagne).
Les ponts et chaussées et le préfet maritime n'y voient pas d'inconvénients,
mais le maire de la commune en prend ombrage et veut défendre la cause
des pêcheurs de poissons et des goémoniers qui en cas d'occupation des
ostréiculteurs, peineraient à échouer, naviguer ou circuler sur la zone
selon les marées. L'argument est retenu par les autorités administratives
qui empêchent toute occupation du littoral. Pourtant, curieusement, le
maire parviendra à obtenir une concession gratuite mais révocable comme
il se doit quelques temps plus tard (1856)... La gratuité est de mise
pour ce genre d'implantation précaire.
Le scientifique Victor Coste (1807-1873), sur St Brieuc, enduit des tuiles
de chaux et les répartis sur des fonds propices au développement des naissains.
L'expérience est un succès et l'ostréiculture
devient une industrie.
L'investisseur connu en presqu'île, Aristide Vincent (ex-maire et ex propriétaire
des ruines de l'abbaye), mi-visionnaire, mi-opportuniste, ayant fait étude
des potentiels débouchés et s'inquiétant de la diminution de la ressource
naturelle, demande par courrier à l'administration une concession pour
deux parcs à huîtres au lieu-dit du Stivel Ber en 1861 et 1863 malgré
ses démêlés avec la municipalité en cours.
La douzaine d'huîtres est à 0,50 à 0,90 la douzaine en région, plus au
delà en 1890.
Les huîtres se vendent désormais à Paris à prix d'or et Landévennec s'égare
dans une opposition municipale frontale !
Il est constaté qu'après la perte de la ressource en rade par la faute
des dragages intensifs, les huîtrières reviennent peu à peu après la première
guerre mondiale.
Les prix sont de 2,5 frs à 5 frs la douzaine d'huître en 1935...
Projet de parc à huîtres de 2 hectares en terrain découvrant au sillon
des Anglais en 1989, combattu par le syndicat d'initiative par pétition.
Au final, entre les projets et les obstructions, les luttes bureaucratiques
et les intérêts divergents, rien n'est concluant et les huîtres sauvages
se multiplient allègrement, aujourd'hui encore... Désormais, la pêche
des huîtres sauvages sur les traces d'anciens parcs indéterminés est une
occupation que les enfants du pays pratiquent sans se soucier du moindre
aspect économique ou industriel. L'huître plate (Belon) et l'huître creuse
remplissent les paniers le temps des grandes marées. Les huîtrières débordent
sur les grèves et proposent des amas de coquillages qu'il faut apprendre
à décoller avec soin si l'on veut une consommation réussie... Attention
tout de même aux arrêtés sanitaires en cours.
Vestige du parc à huîtres
48° 17' 48.7" N
4° 16' 51.4" O
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