Présence de l'armée britannique en 1945, 1946, 1947 en presqu'île de Crozon

La presqu'île de Crozon est libérée de l'occupation allemande le 19 septembre 1944. Ce sont essentiellement des troupes américaines avec un support de la résistance française, après des combats sporadiques modérés en dehors de la ligne de défense allemande de St Efflez, qui ont arrêté les soldats allemands, puis regroupés ceux-ci avant une évacuation par bus vers des camps de prisonniers brestois. L'avant garde américaine dégage vers Douarnenez et Audierne.

Une nouvelle occupation s'organise, une occupation américaine d'arrière garde qui pratique les méthodes allemandes de réquisitions des biens privés pour un logement décent, certes dans une moindre mesure. L'armée américaine va très rapidement avoir une réputation détestable auprès de la population et tout particulièrement à Roscanvel où les dégradations des biens immobiliers et mobiliers chez l'habitant font l'objet de plaintes répétées. S'il y a une reconnaissance, il y a aussi une rancœur car les bombardements en préparation de la Libération ont fait des victimes civiles et occasionnés de nombreuses destructions, alors quand des soldats américains s'autorisent, ivresses, conduites automobiles dangereuses – quelques soldats US en meurent, appropriations des biens au delà du simple usage de la nécessité de guerre... Les Français renâclent et le disent en mairie.

Malgré tout, le territoire est miné, les armes traînent partout, sabotées ou pas, les munitions abondent et les enfants s'amusent dans les zones dangereuses. Blessures et morts surviennent durant des mois. Des prisonniers allemands et quelques volontaires germaniques sont employés pour les déminages mais le travail est superficiel... Des stocks de mines prétendument neutralisés explosent et fond des victimes civiles, souvent des agriculteurs qui prêtent leurs charrettes pour le déplacement des explosifs.

L'administration française est représentée par le Comité Départemental de Libération créé par une ordonnance du 21 avril 1944 et qui se renforcera lors de la Libération effective mais fort heureusement maîtrisé par le préfet de la Libération Lecomte. Le comité pense épuration, emprisonnement des acteurs du marché noir, promet la justice...

Grande absente, l'armée française. Les militaires français sont 700000 mais un fort pourcentage va être démobilisé atteint par la limite d'âge. Une armée incapable de faire face, dénuée de moyens. Les officiers de la guerre ne disposent que de formations très partielles, incomplètes. L'armée de l'air est squelettique autant en hommes qu'en matériels et la marine est désorganisée, éparpillée. Jusqu'à l'armistice du 8 mai 1945, le matériel militaire est souvent anglais. Passé cette date, les Anglais limitent l'aide matérielle pour laisser place aux prodigalités américaines mais toute cette bienveillance politicienne ne comble pas le manque de formation des officiers français. Par exemple, pour assumer l'usage d'un radar américain, il n'y a pas de compétences françaises alors le gouvernement français d'après guerre signe des accords « d'aides mutuelles » pour que des soldats et personnels britanniques viennent en France pour enseigner les technologies nouvelles aux soldats français dont le matériel est inexistant ou obsolète. Les Anglais ont eu le temps durant des années d'apprécier le matériel américain dans les camps d'entraînement du Royaume-Uni.

En janvier 1946, ce sont 37500 militaires britanniques ou assimilés présents en France métropolitaine. Parmi les assimilés, 5000 Polonais. 18000 d'entre-eux ont des postes de transit ou d'itinérance, les autres sont incorporés dans une administration parallèle à la française dans les grandes villes dont la capitale principalement.

Le presqu'île de Crozon accueille aussi des personnels britanniques que des archives mentionnent en fonction des frais de location dans un milieu civil ou des casernements ainsi que les éventuels dégâts occasionnés. Loin de l'agitation américaine, les dégâts britanniques dans les réquisitions sont rares et peu conséquents et correspondent à des incidents domestiques ordinaires.

Exemple d'une présence britannique en presqu'île :
Référence Hirings
7/1946 Crozon
Tarifs 20I B de l'armée Britannique [prix d'intervention à caractère exclusivement militaire sans liens directs au civil]
Séjour du 24 au 26 juillet 1946 d'un montant de 4140 Frs
Aucun dégâts.

La facturation est enregistrée par le bureau français des réquisitions militaires de Vannes le 27 septembre 1947. La France semble clore les comptes des opérations « aides mutuelles » en cette année 1947. Destinataire final : Mr le ministre de la Guerre – Direction centrale de l'Intendance-Sous direction des pensions militaires et des réquisitions – Paris, ceci après une consignation à Rennes dans les bureaux de l'intendance régionale.

Pas de précision sur la nature de la mission itinérante qui vient du Relecq-Kerhuon et qui se poursuit à Morlaix. Compte tenu de la brièveté, on peut supposer une mission technique significative. Les derniers soldats allemands à disposition sont rapatriés début juin 1946. La visite britannique n'est donc sans-doute pas liée. A cause des prémices de la guerre froide, stratégiquement, la presqu'île de Crozon est sous le coup d'une mesure d'équipement anti-aérien que la France n'a pas ou peu... Peut-être est-ce le motif de la coûteuse visite ! Le prix moyen d'un hébergement civil formule 82 f pour un militaire britannique est de 42 fr la journée. Prix fixé par les autorités françaises.

L'adhésion à l'Otan du 4 avril 1949 active une présence américaine en presqu'île tout particulièrement les installations de réserves de carburant de Lanvéoc mais les navires américains sont si grands qu'à marée basse, l'accostage des pontons s'avère bien plus délicat que prévu... Cette fois, c'en est fini de la présence d'une armée étrangère en presqu'île de Crozon.



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