Le sentier côtier passe sur la falaise quelle qu'elle soit.
Le développement intensif des dispositifs militaires à la fin du 19ème siècle interrompt le chemin des douaniers qui contourne les dispositifs derrières les bornes militaires de délimitation. Ici, le cas de la pointe du Toulinguet interdite à la marche !
« L'idée » de taxer les commerces des marchandises doit
sans doute dater des origines du commerce au cours de l'antiquité. Les
Romains taxaient, les seigneurs féodaux taxaient, les ecclésiastiques
taxaient... Y compris par des droits intérieurs aux régions concernées.
Le lin breton traversant ce qui n'est pas encore la France se voyait taxé
de régions en régions jusqu'à sa destination finale. Les marchandises
jugées déterminantes étaient interdites à l'exportation... Tous ces transferts,
ces interdictions, ces prélèvements étaient supervisés par des institutions
civiles plus ou moins honnêtement mais toujours au service des représentants
de l'autorité supérieure en fonction : un roi, un duc, une éminence...
La Bretagne étant un duché indépendant jusqu'en 1592, les réglementations,
les affermages, les traites ne manquaient pas sur la moindre marchandise
déplacée mais ceci à la mode bretonne et les prérogatives locales qui
en découlaient au bénéfice des élites laïques ou religieuses.
La surveillance des côtes évitait autant l'exportation de denrées ou de
biens non exportables (le grain par exemple hors période d'abondance),
aussi bien que la limitation de l'introduction de marchandises de contrebande
(souvent anglo-hollandaise) tel que le sel lourdement taxé notamment et
pas moins les alcools. Ces affaires n'ont que peu laissé de traces d'archives
par contre le pillage interdit des épaves, sous surveillance côtière lui
aussi, est fécond.
De plus, l'octroi était un prélèvement appliqué à chaque point d'échouage
connu de la côte (et d'entrée des villes en région terrienne) à défaut
de port ou de cale naturelle ou non. Avant que le mot douane n'existât,
des employés des baillis étaient sensés enquêter sur les allers et venues
maritimes aidés en cela par la milice garde-côte à vocation militaire
afin de prévenir des débarquements ennemis commerciaux ou armés.
La corruption était générale alors à savoir si le sentier littoral existait
au Moyen-âge, puis à la Renaissance, difficile d'affirmer quoique cela
soit. Qu'il y ait eu des chemins d'accès aux plages, aux abers, aux criques,
cela est probable ; que chacun de ces points aient été liés entre eux
par des chemins côtiers cela est moins sûr à l'exception de quelques points
hauts d'où l'on faisait des feux d'alerte en cas de navigation côtière
suspecte.
La nomination du ministre des finances Jean-Baptiste Colbert en 1661 donna
de nouvelles perspectives fiscales. En finir avec les taxes intérieures
et promouvoir les taxes d'importation tout en circonscrivant la contrebande,
telle fut la trajectoire officielle qui ne s'appliqua pas en Bretagne
en traite morte. Les familles nobles de Bretagne furent achetées pour
devenir françaises tout en conservant leurs privilèges ancestraux. Par
le fait, la demande de patrouille côtière de Colbert en 1664 et la publication
de son premier tarif douanier n'atteignirent pas la presqu'île de Crozon
qui conserva ses pratiques de circulation des marchandises par des traites
devenues illicites ou amendées au bon vouloir de la noblesse d'arme ou
de robe. Les envoyés des rois en colère ne parvinrent à aucune amélioration
malgré les menaces judiciaires.
Fin des Fermes générales, imposition unique ; au 1er mai 1791, la régie
nationale des douanes s'établissait. La Bretagne appliqua enfin les dispositions
et dès lors les chemins côtiers se multiplièrent tout en étant intégrés
officiellement aux dispositifs douaniers en vigueur. Ensuite, le code
napoléonien imposa des règles d'entretien des sentiers littoraux sans
pour autant être cadastrés. Les sentiers côtiers subirent cependant les
fluctuations de la politique parisienne : sous Napoléon III, son amour
pour le libre-échange économique réduisit considérablement l'impact des
douanes et donc l'utilité des sentiers côtiers. Puis vint une période
de protectionnisme qui engendra une rénovation des postes
des douanes au 19ème siècle. Période faste de courte durée. L'emballement
industriel de la fin du 19ème siècle rendit la surveillance côtière dérisoire.
Les volumes d'échange se pratiquaient par cargos motorisés aux tonnages
substantiels qu'il était impossible d'échouer clandestinement sans dommages.
Le douanier
quitta la côte !
Plus de milice, plus de douaniers, les chemins empruntés par des paysans
pêcheurs de manière aléatoire se perdirent dans la broussaille et la lande
des terres vaines et vagues du littoral non agricole.
Entre les deux guerres mondiales, les régiments territoriaux installent
des mitrailleuses aux lieux cruciaux du sentier et pratique des rondes
dissuasives à l'encontre de l'ennemi germanique et de ses supposés espions.
A la fin des années 1960, le camping sauvage côtier est une déferlante
et les chemins de falaise connaissent une activité estivale, il s'agit
des premiers pas de la randonnée pédestre que certains élus locaux apprécient.
L'économie touristique intéresse désormais. La loi n°1285 du 31 décembre
1976 entérine la réalité du sentier côtier partout en France avec ses
règles dont la principale : une bande de terre de trois mètres littoraux
devient un bien commun inaliénable qu'aucune propriété privée ne doit
occuper... Dans la réalité, cette exigence est amoindrie par des propriétaires
qui n'aiment guère devoir reculer le grillage à chaque recul du trait
de côte ou plus simplement qui se sentent exemptés d'octroyer ce droit
de passage sur le domaine public maritime. Aujourd'hui encore la règle
des trois mètres minimaux n'est pas appliquée dans son intégralité.
Dorénavant, le GR 34, sentier de grande randonnée n°34, reprend le tracé
pour grande part du sentier des douaniers en presqu'île de Crozon avec
une surfréquentation croissante qui altère la biodiversité du littoral.
Un préjudice écologique minoré par les pouvoirs publics pour des raisons
de retombées financières quasi uniques puisque la presqu'île est dénuée
d'une économie autonome.
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Tradition
La coiffe du pays Rouzig • La coiffe Penn-Maout
Pierres
Abreuvoirs & auges • Four à pain traditionnel breton • Ardoises gravées • Murs en pierres sèches • Lettres inversées
Construction & équipement
Bac de lavage en béton • Pompe à bras • Puits • Pompage électrique • Borne incendie • Voies Decauville • Arrondir les angles • Fenêtre à traverse • Garde-corps de fenêtre en ferronnerie • Soubassement en faux-appareils • Clôture en béton armé sur mur bahut des années 1920-1930 • Devantures • Mosaïques et devantures • Aubette • Panneau indicateur • Panneau à l'envers • Panneaux électoraux • Palplanche • Gués • Carrières • Tessons de bouteille sur les murs • Radar pédagogique • Panonceau notaire • Chemin creux • Toilettes publiques • Bilinguisme routier • Ecluses routières • Maisons préfabriquées • Couleurs de façade • Maison traditionnelle : Penty • Gestion du patrimoine foncier communal • WC
Religieux
Niche votive • Echalier d'enclos paroissial • Tombe en ardoise • Tombe en fer forgé et fonte d'art • Croix celtique • Croix huguenote • Sablière sculptée • Tronc • Calice
Transports
Chemins des goémoniers • Maison bateau de Crozon : une caloge • Gares bigoudenes • Ponts ferroviaires • Voies Decauville • Garde-fou • Conteneurs SNCF • Hélicoptère Samu • Rando vélo • Sentier des douaniers - GR34
Marine
Cachoutage des voiles • Grand pavois • Embossage • Canon bollard • Mouillage forain • Balise de Basse Vieille • Espar • Balise Rocher du Mengant Mengam • Balise maritime de danger • Bouée métal
Nature
Brume et embruns - différence • Pourquoi pleut-il en Bretagne ? Tout le temps ? • Coup de vent et tempêtes • Ecume de mer • Mer • Soleil • Lune • Ruisseau du Kerloc'h • Ruisseau de l'Aber • Ganivelle • Bois de chauffage d'antan • Rade de Brest
Trouvailles
Vélo Anquetil • Moteur CLM - • Vieilles tiges • Publicités murales • Street-art • Container • Pot de chambre • Détecteur de métaux • Sirop Bailly • Vestiges à identifier • Matériels agricoles
Humeurs