Sud de la plage de Trez Rouz.
Ornière dûe à l'usure de la roche par le cerclage de fer des roues des charrettes. Abrasion d'autant plus hardie qu'une charretée de goémon est excessivement lourde.
Les goémoniers avec la charrette et leur cheval qui peine
à tirer un attelage chargé de goémon devait trouver une bien agréable
facilité à emprunter des chemins taillés dans la roche. Un travail de
terrassier exécuté à la pioche et la barre à mine de la largeur nécessaire
à l'empattement de la charrette.
Ces chaussées furent creusées dans les siècles passés pour une circulation
à marée basse. Il est fort possible que d'autres types de chargements
aient pu profiter de cette aubaine sachant que les chemins terrestres
étaient en piteux état et à la charge d'entretien des paysans au nom du
seigneur propriétaire. Le domaine maritime quant à lui était sans possédant.
Ces voies
se retrouvent essentiellement sur les zones où abondaient les algues brunes
prévues pour amender les terres agricoles. Les roches sombres qu'il fallait
tailler était en schiste - une forme d'ardoise tendre que colonise aisément
les algues.
Dans le cas du Fret, l'utilité semble oubliée. Chemin d'une carrière ? Liaison pour Rostellec ? Passage de goémoniers ? Transport d'argile pour les briqueteries de Roscanvel... Le déroctage est une activité pénible et si cela fut choisi par des hommes, c'est que la prévision de circulation à marée basse était élevée.
Le 11 mars 1929, une coupe du goémon littoral est organisée par différentes municipalités de la presqu'île de Crozon – Argol et Roscanvel publient des encarts. Cette coupe annuelle est très encadrée et se trouve réservée aux propriétaires disposant d'un terrain de 15 ares minimum ainsi qu'aux résidents de la commune depuis plus de six mois. Par contre, les coupes de goémon de rive peuvent se faire en famille, voire par des aidants.