Pas de vent, temps calme mais une fraîcheur envahit l'atmosphère et la brume grimpe sur les pentes de l'anse Saint Nicolas en diffusant une lumière nouvelle de fin du monde...
La brume avance lentement.
Sur le plateau du Cap de la Chèvre, la brume peine à s'étendre car un léger vent a tendance à la disperser.
Mer bleue, ciel bleu, néanmoins une nappe de brume de mer pénètre dans les terres de Kersiguénou.
Château de Dinan sous la brume.
Camaret envahi par la brume en quelques minutes.
Les alignements de Lagatjar sous la brume couvrante.
La brume de mer est un brouillard léger souvent localisé et aléatoire sous les effets des microclimats. La brume se forme dans une situation anticyclonique particulièrement calme dont l'air stable vient souvent du Nord. Une « langue » de fraîcheur d'un ou deux degrés plus froide que la surface de la mer suffit à ce que l'évaporation de celle-ci soit empêchée de monter en altitude. De fines particules d'eau en suspension ne sachant où aller lèchent les côtes et débordent provisoirement sur les terres. Au-dessus des terres, l'humidité perd de sa densité, la visibilité revient. Il suffit aussi que le vent se lève un peu, que l'air redevienne plus doux que la mer pour qu'en quelques minutes la brume de mer disparaisse.
Les embruns marins sont constitués exclusivement de gouttelettes d'eau de mer en suspension dans l'air, pas de pluie donc. Eau salée garantie qui asperge la végétation du littoral. Le sel modifie l'évolution de la végétation en réduisant la croissance de la plante. Le sel brûle les feuillages et sale la terre. Une plante s'alimente en eaux grâce à ses sels minéraux qui attirent l'eau du sol. Si ce sol est plus salé que la plante elle-même, cette dernière n'est plus en mesure d'attirer l'eau, elle meurt de soif au pays des pluies fréquentes. Le littoral dispose donc d'une flore spécifique – plante halophyte – qui parvient à gérer les excès de sel apportés par les embruns. Des embruns qui sont le fait d'une mer agitée. Un vent fort venant de l'océan vient caresser les crêtes des vagues qui sont emportées vers la côte. On parle alors d'effet aérosol comme un brumisateur...
Un brouillard terrestre tout ce qu'il y a de plus ordinaire s'étend au-delà des vallées et tombe sur la mer. Au large, aucune brume.