Parmi les efforts les plus rudes que les lavandières avaient
à effectuer, ceux de rester à genoux longuement, le dos courbé pour laver
le linge de la famille étaient incontournables durant des siècles. Les
sources et les points d'eau ainsi que les premiers lavoirs étaient au
niveau du sol, faire
la buée était éprouvant.
Bien tardivement dans un élan de modernité, bien souvent à l'époque des
branchements de l'eau de la ville, les bacs de lavage préfabriqués en
béton furent reçus comme une avancée bénéfique pour les femmes dont le
foyer avait pu s'offrir ce nouveau matériel indispensable.
L'eau courante permit d'installer ces bacs de lavage à la convenance des
utilisatrices. Cependant, l'eau courante n'étant venue que très progressivement
en presqu'île de Crozon, pour ne pas dire très en retard par rapport aux
villes et communes moins excentrées, certaines fermières avaient obtenu
les bacs de lessive proche d'un ruisseau. Plusieurs bacs de lavage et
de rinçage permettaient de faire la lessive debout, c'était mieux que
rien...
Il existait deux types de modèles au début du 20ème siècle. Un bac à deux
compartiments avec la paillasse ou le modèle simple bac avec paillasse...
Quelques-unes de ces « antiquités » subsistent en presqu'île, elles sont
le symbole d'une timide libération de la femme astreinte à la pénibilité
conjugale sans revenu depuis toujours...
L'objet en béton préfabriqué est moulé, démoulé au cours d'une fabrication à la chaîne. Le béton liquide est versé dans un moule dans lequel est souvent disposé du ferraillage pour éviter que le béton une fois séché ne se fende. Les objets produits sont identiques et leur coût diminue ainsi.
Bac béton de la Cam
59.
Grande consommatrice de bacs de lavage, l'armée, dont les casernements
sont équipés de bacs alignés sur plusieurs dizaines de mètres pour que
les soldats puissent faire leur toilette quotidienne et leur lavage...
Certains vestiges militaires en presqu'île de Crozon le prouvent encore.