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Batterie du Stiff – batterie lourde puis batterie légère

L'abri daté 1886 détient une particularité que la plupart des soutes de surface n'ont pas en presqu'île, la double paroi. Situé au sommet du ravin du Stiff, traversé par un ruisseau, l'abri est sans protection naturelle sur son versant maritime. Les ingénieurs ont doublé les murs séparés par un couloir voûté périmétrique. L'obus ennemi pouvait atteindre le mur extérieur bien que recouvert de terre mais il est peu probable qu'il ait pu occasionner des dégâts sur le mur intérieur. Par contre, les lieux sujets aux inondations, la soute en elle-même fut équipée d'un plancher surélevé en bois épais ce qui laisse à penser que des poudres étaient manipulées. Deux grandes ventilations cheminées sont présentes et un créneau de lampe éclairait à la fois la pièce et le couloir de sécurité.

48°20' 15.4" N
4°32' 46.5" O

Un ponceau de construction militaire sur le ravin du Stiff.

48°20' 14.9" N
4°32' 45.3" W

La fontaine et le lavoir du  ruisseau Stiff dont l'usage fut autant militaire que civil date de la fin du 19ème siècle et se trouvent donc être contemporains de la batterie du ravin du Stiff. Il se dit que bien des amourettes se lièrent entre les lavandières de Kergadiou et de Penaros et les beaux artilleurs de marine ! Lors de l'occupation allemande, les soldats y venaient aussi.

Poste de commande de l'installation photoélectrique

Accrochage 3 points au mur servant à la tablette téléphonique type 1901.

Poste de commande de l'installation photoélectrique de détection de navigation dans le Goulet. Une installation novatrice qui ne sera jamais construite. Subsiste donc une construction qui fit office de poste d'observation supplémentaire de la batterie de canons de 65mm TR.  Deux pièces : une "grande" salle d'observation fermée à l'origine par des volets métalliques côté mer; une "petite" pièce arrière de transmission téléphonique.

48° 20' 18.5"N
4° 32' 58.3" O

Poste de télémétrie Audouard de la batterie du ravin du Stiff

Poste de télémétrie du ravin du Stiff avec son toit galvanisé normé pour télémètre à dépression Audouard.

Plans de batterie

Poste de commandement et cabine téléphonique

Plan de la batterie de canons de 65mm.

Aménagement du poste de commandement (1) aérien sur le tertre (2) de la batterie au nivesau des canons. Abri de commandement (3) avec un aménagement ajouté d'une cabine téléphonique normée (4). Le passage du niveau bas de la batterie vers le poste d'observation aérien se fait par un escalier courant sur un versant de l'abri 3. Les escaliers (5) permettent de monter sur les plateformes. Chaque plateforme (6) servait 2 canons de 65mm. Abri en 7. Cette disposition est validée en 1900 et 1913 sur plans d'état-major. Les postes télémétriques sont à l'écart de la batterie pour une meilleure triangulation.

La batterie du ravin du Stiff en Roscanvel, en presqu'île de Crozon est un dispositif de défense côtière secondaire installé entre la batterie de Fort Robert et les batteries de la Pointe des Espagnols qui sont quant à elles majeures. Son statut de batterie complémentaire va asseoir une vie stratégique brève.

La date du premier déploiement de la batterie varie selon les sources. On parle ici d'une batterie datant de 1892-1893, et ailleurs d'une batterie antérieure à 1892 sans plus de précision. Il est vrai qu'un abri soute porte la date de 1886.

La batterie s'articule sur l'usage de deux canons de 320mm modèle 1870-1881 sur affûts M (Marine – pointage latéral possible) modèle 1882 PA (pivot antérieur) pour un usage de tir direct au ras des flots sur les navires cuirassés (blindés) qui forceraient le Goulet avant d'atteindre Brest. Ces tirs de plein fouet sont guidés par un télémètre au moins, souvent « perché » en hauteur sur la falaise dans des postes d'observation dédiés.

Cette batterie de rupture selon le vocabulaire militaire de l'époque n'est qu'une des batteries de rupture du Goulet utilisant une paire de canons de 320mm. Le fort des Capucins, fort Robert, Pourjoint, la pointe des Espagnols en sont pourvus mais étant sous casemate par sécurité, les munitions ne sont pas explosives et le tir est perpendiculaire à la côte uniquement.

Côté côte Brestoise des équipements similaires sont installés. La batterie du Stiff qui est à ciel ouvert utilise des obus explosifs récents et les canons s'orientent dans les limites du ravin.

Le 20 février 1889, la batterie est maintenue en activité à la Chambre par le projet de loi portant classement et déclassement des ouvrages de défense en France et en Algérie, sur avis du comité de défense et du conseil supérieur de la guerre.

Avant 1913, les canons de 32 cm sont redistribués.

La batterie est remaniée de fond en comble pour percevoir 6 canons de 65 mm TR (tir rapide). Ceux-ci doivent pilonner rapidement les petites embarcations d'intrusion, de débarquement, susceptibles de se déplacer à vive allure. La batterie est classée parmi les batteries légères. Selon les sources, la dénomination des canons varie :
• plateforme de tir échancrées pour 6 canons de 65 mm TR modèle 1888/1891, anciens canons embarqués sur des navires et réemployés en batterie de côte. En 1915 ou 1916, la batterie est démantelée, le matériel récupéré et envoyé sur le front Est. Le canon envisagé serait le Hotchkiss de 65 mm ou un modèle proche.
• plateforme de tir échancrées pour 6 canons de 65 mm TR modèle 1904 affût G, du capitaine Houberdon, soit un canon spécifique de côte de conception "récente". Le canon n'est construit qu'à cinq exemplaires au lieu des 45 prévus car son tube s'use bien trop vite et s'encrasse tout autant. Usage de l'obus G modèle 1904 de rupture dont la vitesse initiale a été ramenée à 760 m/s pour un poids de 4,580 kg (au lieu de l'obus initial de 4,450 kg à 850 m/s), la modification ne sauvera pas le canon. Dans ce cas, la batterie du Stiff n'a jamais vu sur place de canons de 65 mm pas plus que le Goulet n'en a vu alors que quatre batteries étaient prévues et qu'un poste de commandement fut construit proche du fort du Dellec (côte brestoise), inusité en définitive. La batterie aurait donc été à l'abandon prématurément avant la première guerre mondiale.
Un resencement de 1913 stipule la disposition de 6 canons de 65 TR sans précision.
La batterie du Stiff ne sera jamais réactivée quoiqu'il en soit. La batterie est construite dans un ravin qui fait office de protection naturelle. Quelques bâtiments de service sont élevés et une fontaine est mise à disposition des artilleurs. La batterie comporte deux postes de télémétrie Audouard.

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