Pour un même fait historique, deux narrations vous sont proposées. Tout d'abord une version généralement admise et répétée côté historiens Français et une seconde version racontée à l'anglaise...
Le siège de Crozon version française
Officiellement la guerre de la Ligue met en confrontation
les Protestants (Huguenots) et les Catholiques (Ligueurs - Catholiques
ultra) pour des questions de prédominance religieuse au nom de Dieu lui-même...
La Bretagne est un enjeu stratégique non pas religieusement mais économiquement.
Les ports bretons font commerce avec l'Europe et cette tradition d'échange
est fructueuse. Elisabeth Ième, reine d'Angleterre (Protestante) et Philippe
II d'Espagne (Catholique) rêvent d'une position avancée en Bretagne pour
infléchir un royaume de France fragile. Durant ces décennies de troubles,
la Bretagne a une administration double, deux parlements (Nantes et Rennes),
deux cours de justice... Les Bretons des villes ne s'opposent pas au développement
du protestantisme. Les Bretons des champs sont loyaux à la couronne de
France et peu Ligueurs quoiqu'il advienne même s'ils peinent à reconnaître
Henri IV, monarque catholique anciennement protestant.
Brest aux mains des loyalistes soutenus par des protestants et des Anglais
est assiégé par des Léonards (habitants du Léon – Nord Finistère) en 1591.
Le Duc de Mercœur, chef de la Ligue en Bretagne, exerce un blocus
partiel (côté terre) sur Brest mais ne parvient pas à ses fins, il en
appelle à l'Espagne qui finance les Ultra-Catholiques. Brest est alimenté
par la mer par des navires marchands.
Un débarquement de la marine Espagnole se produit en mars 1594 dans l'anse
de Camaret-sur-Mer. 12 vaisseaux accostent. Troupes, ouvriers et matériels
débarquent et s'installent à l'extrême pointe Nord de la Presqu'île de
Crozon avec une vue plongeante sur le port de Brest. Un fort triangulaire
dont le seul accès est une porte de 25 pieds, est vite construit au sommet
de la falaise pour accueillir les 400 hommes. Si la navigation est empêchée
dans le goulet, Brest tombe par la famine sans combat.
Le gouverneur de Brest, Sourdéac, ne lance aucune attaque par crainte
d'affaiblir la garnison de Brest. Il demande de l'aide à la couronne de
France, qui sous l'égide d'Henri IV, est contre la Ligue Catholique et
provisoirement consensuelle avec les Huguenots. L'envoyé du roi, l'illustre
Maréchal d'Aumont (gouverneur de la Bretagne royaliste) se trouve devant
le fort dont les fossés dans la roche sont mal creusés, avec 3000 soldats
Français, 2000 Anglais, 300 arquebusiers à cheval et 400 gentilshommes,
le 15 octobre 1594. Les premières attaques échouent lamentablement, les
Espagnols parfaitement retranchés mitraillent avec succès d'autant qu'ils
disposent de quelques canons sur un terrain découvert.
Le 17 novembre (certaines sources parlent du 18), l'attaque de deux bataillons
est d'ampleur. La troisième vague parvient à ouvrir une brèche avant de
devoir sonner la retraite. Le commandant Espagnol de la place, Thomas
Praxède, meurt. Il faut agir vite, une flotte espagnole de renfort est
annoncée au large du golfe de Gascogne. Le Maréchal d'Aumont sent un flottement
chez les Espagnols et demande à son capitaine Rigonou de lancer un quatrième
assaut, cette fois victorieux mais c'est un carnage qui dure toute la
nuit jusqu'au lendemain. Le capitaine lui-même en meurt. Seuls 13 Espagnols
dont 4 déserteurs survivent et sont renvoyés en Espagne où ils ont failli
être lynchés parce que la population les considère comme des lâches et
des traîtres. En réalité bien des soldats Espagnols étaient malades et
sans force par manque de nourriture de qualité. Praxède et Rigonou bénéficient
d'une messe funéraire somptueuse dans une église de Brest. Le fort est
immédiatement démantelé pour éviter qu'il ne soit réutilisé. Côté franco-anglais,
le bilan est dramatique, plus de 3000 morts en un mois.
La ligue tombera en désuétude quelques années plus tard, un catholicisme
plus tolérant envers le protestantisme permettra un apaisement de façade
– Edit de Nantes. Le duc de Mercoeœur sera le dernier ligueur à se
soumettre à Henri IV contre une fortune.
La bataille dite du « fort de Crozon ou siège de Crozon » (à ne pas confondre
avec le fort français du 19ème siècle en Crozon) fut l'une des plus sanglantes
batailles durant l'influence de la Ligue. En mémoire de cet épisode sanglant,
la falaise s'appelle la Pointe des Espagnols. Il est rare qu'un ennemi
puisse laisser « sa marque » sur le lieu de sa défaite.
La bataille du Fort El Leon version Anglaise
Le fort espagnol El Leon à Crozon : esquisse de l'officier anglais John Norreys (1594). Après de nombreuses repousses, Martin Frobisher mena les troupes anglaises du côté droit de cette carte et fut blessé mortellement. Champlain (navigateur puis soldat royaliste, un des fondateurs de la colonie acadienne) et les Français ont attaqué depuis la gauche et ont remporté la victoire.
En 1594, la presqu'île de Crozon fut le théâtre de combats
sanglants. Un officier Espagnol réputé, Don Juan de Aguila, y conduisait
5 000 hommes. Ses ingénieurs ont construit un fort massif appelé El Leon,
avec un mur extérieur de 37 pieds d'épaisseur. Don Juan installa une batterie
qui commandait les approches de Brest et la protégea par une force d'infanterie
permanente.
La reine Elizabeth Ière d'Angleterre envoya une flotille pour soutenir
l'armée d'Henri IV dans une opération combinée contre les Espagnols à
Crozon. Une campagne difficile suivit qui marqua un témoin de renom, Samuel
Champlain.
L'armée française était commandée par le maréchal Jean d'Aumont. La flotte
anglaise de onze navires était dirigée par le grand explorateur Martin
Frobisher.
Les forces alliées ont tenté de prendre d'assaut le fort espagnol et ont
été rejetées plusieurs fois avec de lourdes pertes. Une tentative a été
réalisée pour creuser un tunnel sous le mur du fort et le détruire avec
une mine. Le 17 novembre, la mine a explosé et a ouvert une petite brèche.
Des troupes anglaises et françaises s'y précipitèrent, conduites par Frobisher
et d'Aumont et le second de ce dernier le maréchal Saint-Luc.
Les 400 défenseurs Espagnols se sont battus avec courage. Ils reculèrent
jusqu'au bord des falaises derrière eux et résistèrent presque au dernier
homme. Le chef britannique a écrit qu'ils «n'ont jamais demandé la pitié,
donc tous ont été mis à l'épée».
Après la bataille, cinq ou six soldats Espagnols ont été retrouvés vivants
dans les rochers. Ils ont été faits prisonniers et rendus avec honneur
à leur commandant espagnol, qui les a pendu pour ne pas avoir combattu
jusqu'à la mort.
Les Français, en hommage au courage des défenseurs, appelèrent le lieu
la Pointe des
Espagnols. Il porte toujours ce nom.
La défense côtière avant 1939
Postes de projecteur du Goulet Roscanvel
Lunette à micromètre G de côte
Les postes de télémétrie Audouard 1880 Rosvanvel : Kerviniou - Capucins Sud réemployé - Capucins Sud - Capucins - Capucins Nord - Stiff - Espagnols Sud - Espagnols.
Poste d'observation 1920 de Cornouaille Roscanvel
Batteries : Basse de Cornouaille Roscanvel - Batterie de Beaufort Roscanvel - Vieille Batterie Roscanvel - Haute de Cornouaille Roscanvel - Poul Dû Crozon - Mort Anglaise Camaret - Capucins Roscanvel - Kerbonn Camaret + projecteur Camaret - Kerviniou Roscanvel - Pen-Hir Camaret - Tremet Roscanvel - Ty-Du Morgat - Portzic Crozon - Stiff Roscanvel - Pourjoint Roscanvel - Haute Pointe des Espagnols Roscanvel - Petit Gouin Camaret - Sud des Capucins Roscanvel - Batteries hautes des Capucins Roscanvel - Batterie de rupture ou bombardement - Batteries haute et basse du Kador Morgat - Rouvalour Crozon - Batteries Est de Roscanvel Roscanvel - Batterie du Run / Pont-Scorff Roscanvel - Batterie de l'île de l'Aber Crozon - Batterie extérieure de la Tour Vauban Camaret - Batterie de Dinan Crozon
Cabines téléphoniques de batterie
Camp Sanitaire des Capucins Roscanvel
Casernement bas de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement haut de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Abri groupe électrogène Roscanvel
Fortifications de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement de Kerlaër Roscanvel
Casernement de Lagatjar Camaret
Camp d'internés de l'Île Longue
Corps de Garde 1846 / Fort : Aber Crozon - Camaret Camaret - Kador Morgat - Postolonnec Crozon - Roscanvel Roscanvel - Rulianec Morgat
Loi de déclassement des corps de garde 1846
Loi du 17 juillet 1874 - système Séré de Rivières
Loi du 3 juillet 1877 - réquisitions de l'armée
Caserne Sourdis & cale Roscanvel
Les forts : Fraternité Roscanvel - Landaoudec Crozon - Lanvéoc Lanvéoc - Toulinguet Camaret - Crozon Crozon
Lignes de Quélern Ouest Roscanvel
Pointe des Espagnols - Ligue Roscanvel
Poste d'inflammation des torpilles Roscanvel
Poudrière de Quelern Roscanvel
Repère d'Entrée de Port R.E.P. Roscanvel
Canon de 95mm Lahitolle Mle 1888
Histoire et évolution des calibres des canons
Abri du champ de tir de l'Anse de Dinan
L'arrivée de la téléphonie dans les postes d'observation
Les Ancres de Roscanvel Roscanvel
Château-fort de Castel bihan Poulmic Lanvéoc
La ligne d'artillerie terrestre de 1914
Les piliers des terrains militaires
Sous-marin Nautilus de Robert Fulton Camaret
1404 la chute de l'Anglais à Lam Saoz Camaret
La BAN de Lanvéoc-Poulmic Lanvéoc
La défense antiaérienne avant 1939
Position de DCA en presqu'île avant 1939
Batterie de DCA de Kerguiridic Crozon
Batterie de 100mm Pointe des Espagnols Roscanvel
Projecteur et écoute de Pen ar Vir Lanvéoc
Projecteur et écoute du Grand Gouin Camaret
Abri de projecteur de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Station d'écoute aérienne de Messibioc Lanvéoc
Autres positions françaises de projecteurs
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