La lunette à micromètre G de côte est une longue vue graduée
qui permet de calculer la distance d'un navire ennemi par rapport à la
batterie de canons de côte qui s'apprête à faire feu sur lui. Appareil
indispensable avant la généralisation des télémètres. Le calcul de mâture
ou le calcul de dépression pour apprécier cette distance étaient altérés
par les brouillards, les brumes, les marées, la houle non négligeables
dans le Goulet de Brest.
La lettre G désigne le matériel de côte de la Marine. Canon G, Affût G,
etc...
Ministère de la Guerre. Règlement d'artillerie de côte.
1re partie. Service des bouches à feu. Titre II. Description sommaire
et emploi des instruments en usage dans le tir de côte 1904 (Extrait)
:
La LUNETTE À MICROMÈTRE DE CÔTE est actuellement le télémètre réglementaire
dans les batteries basses de gros et de moyens calibres; elle est employée
transitoirement dans les batteries hautes de moyen calibre non encore
pourvues de télémètres d'une autre espèce.
Elle est installée dans un poste télémétrique et montée, soit sur un pied
spécial, soit sur un socle en maçonnerie, soit sur un support scellé dans
le mur du poste.
Il existe deux modèles de lunette : la lunette G et la lunette M.
DESCRIPTION ET FONCTlONNEMENT DE LA LUNETTE À MICROMÈTRE G DE CÔTE.
La LUNETTE comprend un corps de lunette portant à son extrémité antérieure
l'objectif protégé par un couvercle et un coulant portant à son extrémité
postérieure l'oculaire monté dans un bouchon d'œil et protégé par un obturateur.
Un garde-soleil est adapté à l'avant du corps de lunette.
Le coulant coulisse dans le corps de lunette et porte à l'intérieur un
micromètre dont les divisions vont de 0 à 100.
Le PIED comprend un support métallique et 3 branches en bois.
Le support est formé de deux plateaux, l'un fixe, et l'autre mobile, pouvant
tourner sur le premier, soit à la main, soit à l'aide de la vis de mouvement
horizontal.
Sur le plateau mobile est monté un bras muni de deux colliers destinés
à recevoir la lunette; l'un d'eux porte une vis de pression; tous deux
sont pourvus de crans de mire latéraux qui servent à amener rapidement
la lunette dans la direction approchée du but.
Le bras peut prendre autour de son axe d'articulation un mouvement dans
le sens vertical, par l'intermédiaire d'une vis commandée par l'écrou
moleté du mouvement vertical; un ressort antagoniste entoure la vis et
tend constamment à écarter le bras de l'écrou.
Le bras porte à l'avant un niveau articulé que l'on peut faire mouvoir
au moyen d'une vis de réglage à tête moletée; un masque peut se rabattre
devant la tête de la vis de réglage.
Le plateau fixe porte sur son pourtour une graduation azimutale le long
de laquelle se déplace un index porté par le plateau mobile.
Les douilles du plateau fixe s'engagent dans les 3 branches articulées
en bois. Ces branches sont terminées par des pointes métalliques. Dans
chacune d'elles est logée une boîte munie d'un couvercle et contenant
soit une réglette d'altitude, soit une réglette de mâture, soit les accessoires
pour tir de nuit.
Une clef spéciale, retenue par une chaînette, permet de modifier le serrage
des boulons qui réunissent les branches au plateau fixe.
Dans certaines batteries, les branches du pied sont supprimées, et le
support métallique est monté sur un socle en maçonnerie ou sur un support
fixe scellé dans le mur du poste.
EMPLOI DE LA LUNETTE.
Monter la lunette sur le support. — Introduire la lunette par son petit
bout dans le collier non muni de vis de pression et l'enfoncer jusqu'à
ce qu'elle force légèrement dans le collier; serrer alors modérément la
vis de pression.
Mettre au point. — Enlever le couvercle d'objectif, tirer le garde-soleil,
tirer le coulant à refus, ouvrir l'obturateur d'oculaire, et faire tourner
le coulant de manière à placer le micromètre dans le sens vertical, le
zéro en bas.
Maintenir le coulant d'une main, faire tourner avec l'autre main le bouchon
d'œil de manière à apercevoir aussi nettement que possible les traits
et les chiffres du micromètre ; cette opération de mise au point doit
être faite par chacun suivant sa vue (1).
Installation de la lunette dans le poste.
Le pied de la lunette est installé, dans le poste télémétrique, de façon
que ses trois branches prennent appui par leurs pointes sur les trois
dés en maçonnerie ou piquets en bois disposés à cet effet et creusés chacun
d'un petit godet pour repérer exactement la position de la pointe.
Les trois points d'appui sont numérotés, ainsi que les trois branches
du pied de la lunette et les trois douilles du plateau fixe; il faut avoir
soin de faire correspondre entre eux le point d'appui, la branche et la
douille de même numéro.
L'axe de la lunette en station est à 1m 50 au-dessus du sol, lorsque cette
lunette est disposée horizontalement.
L'altitude moyenne de cet axe est inscrite, pour chaque poste télémétrique,
sur la planchette de tir de la batterie.
Mesure des distances.
La mesure des distances au moyen de la lunette à micromètre G de côte
peut s'exécuter par deux procédés différents :
1° par la dépression. — Ce procédé consiste à évaluer au moyen du micromètre
l'angle de dépression du but; connaissant l'altitude de la station, on
en déduit la distance à l'aide d'une réglette de lecture appelée "RÉGLETTE
D'ALTITUDE".
2° par la hauteur de mâture. — Ce procédé consiste à déterminer le nombre
de divisions du micromètre compris entre la flottaison du but et un point
pris sur le but comme sommet d'une dimension verticale (en général mâts
ou cheminées); connaissant la valeur réelle de cette dimension, on en
déduit la distance à l'aide d'une réglette de lecture appelée "RÉGLETTE
DE MATURE".
Le procédé de la dépression ne peut s'employer que dans les postes télémétriques
dont l'altitude est comprise entre 10 et 40 mètres. Dans ces postes toutefois,
on emploie de préférence le procédé de la mâture lorsque la plus haute
dimension utilisable du but est supérieure aux 3/4 de l'altitude de la
lunette.
Le procédé de la mâture est seul applicable dans les postes dont l'altitude
est supérieure à 40 mètres ou inférieure à 10 mètres.
REGLETTES D'ALTITUDE ET DE MÂTURE.
La RÉGLETTE D'ALTITUDE porte sur son liane droit une graduation en altitudes
surmontée de la lettre A, et sur son flanc gauche une graduation en divisions
du micromètre repérée de même par la lettre N.
Entre ces deux graduations peut se mouvoir un coulisseau qui porte sur
son bord gauche une graduation en distances repérée par la lettre DA,
et sur son bord droit une graduation de correcteur où le chiffre 100 est
remplacé par une flèche.
Le coulisseau peut être immobilisé dans sa rainure au moyen d'une vis
de pression, placée sur la face arrière de la réglette.
Un curseur des altitudes avec vis de pression à droite, et un curseur
des divisions à gauche, peuvent glisser respectivement le long des graduations
A et N.
La RÉGLETTE DE MÂTURE est construite de la même manière; la graduation
en altitudes est remplacée par une graduation en hauteurs de mâture repérée
par la lettre H; la graduation en distances est repérée par la lettre
DH, et le curseur de droite prend le nom de curseur des hauteurs.
Les deux réglettes portent sur leur face arrière l'indication "ALTITUDE"
ou "MÂTURE" et l'explication des lettres gravées sur la face
avant.
MANIEMENT DES RÉGLETTES D'ALTITUDE ET DE MÂTURE.
Disposer la réglette d'altitude (ou de mâture) pour une altitude (ou une
hauteur de mâture) donnée.
— Desserrer la vis de pression du curseur des altitudes (ou des hauteurs);
déplacer ce curseur jusqu'à ce que son biseau affleure, sur la graduation
A (ou H), la division qui marque l'altitude (ou la hauteur de mâture)
choisie.
Donner le correcteur.
— La réglette étant disposée pour l'altitude du poste (ou la hauteur de
mâture du but), desserrer la vis de pression du coulisseau; faire glisser
le coulisseau jusqu'à ce que la division de correcteur commandée affleure
le biseau du curseur des altitudes (ou des hauteurs), c'est-à-dire la
division qui marque l'altitude du poste (ou la hauteur de mâture du but);
resserrer la vis de pression.
Lire la distance correspondant à une division donnée du micromètre. —
La réglette étant disposée pour l'altitude du poste (ou la hauteur de
mâture du but) et marquant le correcteur commandé, faire glisser le curseur
des divisions de façon que son biseau affleure sur la graduation N le
trait marquant la division de micromètre annoncée ; lire la distance sur
la graduation DA ou DH du coulisseau, à hauteur de ce même biseau, c'est-à-dire
à hauteur du trait qui marque la division de micromètre annoncée.
MESURE DES DISTANCES PAR LA DÉPRESSION.
La mesure des distances par la DÉPRESSION exige le réglage préalable de
la lunette.
Réglage de la lunette de dépression.
Le réglage consiste à donner à la lunette une position déterminée et à
repérer cette position à l'aide du niveau qui servira alors de témoin,
dans les opérations télémétriques, pour rectifier la position du bras
du support avant de faire une lecture sur le micromètre.
Il est essentiel que la mise en station et la mise au point de la lunette
soient complètement terminées avant le réglage, afin qu'après cette opération
on n'ait plus à toucher ni au pied ni à la lunette, Le réglage se fait
sur repères éloignés.
A moins d'impossibilité, on se sert de repères fixes, dont l'emploi nécessite
la connaissance de la division de réglage correspondante; cette division
de réglage est indiquée pour chaque poste télémétrique et chaque repère
fixe dans le tableau F de la planchette de tir.
Si, dans certains cas exceptionnels, on ne peut disposer d'un repère fixe,
le réglage s'exécute à l'aide d'un repère de flottaison; il faut alors
connaître la distance de ce repère; elle est inscrite dans le tableau
G de la planchette de tir.
Pour régler la lunette à l'aide d'un repère fixe, ramener, une fois mise
au point, dans la direction du repère, et agir sur l'écrou du mouvement
vertical jusqu'à ce que la division de réglage coïncide avec la ligne
de foi horizontale du repère, en rectifiant au besoin la direction au
moyen de la vis du mouvement horizontal.
Relever le masque, agir sur la vis de réglage du niveau pour amener la
bulle exactement entre ses repères, et rabattre le masque, qui ne doit
plus être relevé.
Pour régler la lunette à l'aide d'un repère de flottaison , il faut d'abord
déterminer la division de réglage au moyen de la réglette d'altitude.
Pour cela, amener le trait 100 du correcteur en regard de la division
qui marque l'altitude du moment, et lire sur la graduation N la division
qui correspond à la distance du repère donnée par la planchette de tir.
Le réglage s'exécute ensuite comme sur repère fixe, en amenant la division
de réglage ainsi trouvée en coïncidence avec la ligne de flottaison du
repère.
A partir du moment où le réglage est terminé, on doit s'abstenir de toucher
à la lunette, ail niveau, ou à sa vis de réglage, sous peine de détruire
le réglage.
Les élèves-télémétristes sont exercés à régler eux-mêmes la lunette.
Exécution des mesures de distances par la dépression.
La mesure des distances par la dépression nécessite le concours d'un TÉLÉMÉTRISTE,
d'un AIDE-TÉLÉMÉTRISTE et d'un LECTEUR.
Les deux premiers sont employés à la lunette.
Le télémétriste, tenant l'œil à l'oculaire, suit le but en direction en
agissant sur la vis du mouvement horizontal et en évitant de s'y appuyer;
il lui est absolument interdit de toucher à l'écrou du mouvement vertical
ou à la lunette.
Pour placer rapidement la lunette dans la direction approchée du but,
il peut viser par les crans de mire des colliers du support.
L'aide-télémétriste, placé à gauche de la lunette, maintient la bulle
du niveau entre ses repères au moyen de l'écrou du mouvement vertical;
il fait l'indication : "PRÊT", dès que cette condition est réalisée,
et la répète aussi souvent qu'il est nécessaire.
Le télémétriste conserve le micromètre un peu en avant de l'objectif,
dans le sens de sa marche; à l'indication : "PRÊT", il attend
le passage de la flottaison du but sur le micromètre et lit la division
avec laquelle cette flottaison coïncide.
Cette lecture est faite à 1/4 de division près si le but est animé d'une
faible vitesse longitudinale, à 1/2 ou 1 division près si cette vitesse
est plus considérable.
Les élèves-télémétristes sont d'abord exercés à lire la division correspondant
à la flottaison d'un BUT FIXE, puis à lire la division correspondant à
la flottaison d'un BUT MOBILE, à l'indication, "PRÊT" faite
par l'instructeur.
Cette lecture, faite d'abord à intervalles éloignés, est ensuite répétée
aussi fréquemment que possible.
On n'exigera d'abord la lecture qu'à une division près même sur un but
peu rapide, et l'on arrivera progressivement à l'appréciation du quart
de division sur ce but, ensuite à l'appréciation de la demi-division ou
de la division sur un but aussi rapide que possible.
Les mêmes recommandations que pour l'appareil Deport doivent être faites
au sujet de la manière de prendre la ligne de flottaison quand la mer
est agitée.
Le contrôle de la régularité des visées peut se faire en remarquant que
les divisions doivent toujours augmenter ou diminuer suivant que le but
s'éloigne ou se rapproche.
Les exercices peuvent se faire d'abord sans que la lunette ait été préalablement
réglée. Ils sont ensuite répétés avec une lunette réglée, et avec le concours
de l'aide-télémétriste.
Il faut alors exiger une entente parfaite entre les deux hommes, et obtenir
de l'aide qu'il ne cesse sous aucun prétexte de faire l'indication "PRÊT"
quand il y a lieu.
La lunette doit arriver à donner une division toutes les 10 secondes sur
un but animé d'une vitesse quelconque.
Le lecteur est employé au maniement de la réglette d'altitude.
Il fait marquer sur la réglette l'altitude du moment de la lunette, et
a soin de ne plus toucher au curseur des altitudes.
L'altitude du moment de la lunette se détermine comme dans le cas du télémètre
Dévé.
Le lecteur donne ensuite le correcteur commandé ou, à défaut, le correcteur
100.
Puis, la réglette étant ainsi préparée, chaque fois qu'une division du
micromètre est annoncée, le lecteur lit le plus rapidement possible la
distance correspondante.
Cette lecture se fait à 5o mètres près, et elle est annoncée en multiples
de 50 mètres.
L'instructeur exerce d'abord les lecteurs à LIRE LA DISTANCE en leur annonçant
lui-même la division, qu'il donne d'abord sous forme entière puis sous
forme de fraction.
Lorsque le lecteur doit faire marquer une division ou lire une distance
dont le trait n'est accompagné d'aucun chiffre, il doit chercher d'abord
des yeux les 2 chiffres qui encadrent la division annoncée ou la distance
à énoncer; l'observation de cette prescription évitera bien des erreurs
et doit être rigoureusement exigée.
Les distances obtenues avec le correcteur 100 (marqué d'une flèche) sont
les distances réelles du but; celles qui sont obtenues avec des correcteurs
différents sont les distances corrigées pour les besoins du tir.
Les lecteurs sont exercés à CHANGER RAPIDEMENT LE CORRECTEUR, et à ANNONCER
DE SUITE LA DISTANCE qui résulte à la fois de la division annoncée et
de la correction ordonnée.
Les changements de correcteur sont annoncés sous la forme : CORRECTEUR
= TANT.
Avec un peu d'habileté, un lecteur doit arriver, pour gagner du temps,
à annoncer la nouvelle distance aussitôt le nouveau correcteur donné,
et avant de resserrer la vis de pression du coulisseau.
Lorsque chacun est suffisamment instruit des fonctions qu'il doit remplir,
l'instructeur organise un poste télémétrique complet.
Le télémétriste a soin d'annoncer les divisions assez haut pour que le
lecteur puisse les entendre distinctement. Celui-ci induit jamais laisser
annoncer une division nouvelle du micromètre sans énoncer la distance
corrigée correspondante; la durée des opérations du lecteur, corrections
comprises, doit être inférieure à 10 secondes.
Le poste télémétrique fonctionne en même temps qu'un tableau indicateur,
et le lecteur annonce les distances aux afficheurs.
MESURE DES DISTANCES PAR LA HAUTEUR DE MÂTURE.
La mesure des distances par la HAUTEUR DE MATURE exige la connaissance
au moins approximative de la grandeur de la base verticale choisie.
Ce procédé étant d'autant plus précis que la base est plus grande, il
y a intérêt à la choisir dans la mâture; de là le nom du procédé.
La mesure des distances par la hauteur de mâture nécessite le concours
d'un TÉLÉMÉTRISTE et d'un LECTEUR.
Le télémétriste est employé à la lunette; agissant de la main droite sur
la vis du mouvement horizontal et de la main gauche sur l'écrou du mouvement
vertical, et tenant l'œil à l'oculaire, il suit constamment le but en
direction et en hauteur, et maintient le zéro du micromètre sur la flottaison
à l'aplomb de la dimension verticale choisie.
Toutes les fois que cette condition est réalisée, il lit la division correspondant
au point indiqué comme sommet de la base choisie.
La lecture est faite, suivant la vitesse du but, à 1, 1/2, ou 0 division
près.
Les élèves-télémétristes sont d'abord exercés à lire la division correspondant
à une BASE VERTICALE FIXE quelconque, le zéro étant placé au pied de cette
base; ils exécutent ensuite le même exercice sur un NAVIRE IMMOBILE, puis
sur un NAVIRE EN MARCHE, en prenant comme sommet de la base verticale
le sommet d'un mât, d'une hune, d'une cheminée.
On n'exigera d'abord la lecture qu'à une division près, et on arrivera
ensuite progressivement à l'appréciation du quart de division.
L'instructeur n'oubliera pas de vérifier si la flottaison est bien prise
quand la mer est agitée.
Le lecteur est employé au maniement de la réglette de mâture.
Il fait marquer sur la réglette la hauteur de mâture indiquée, et a soin
de ne plus toucher au curseur des hauteurs, du moins tant que l'on conserve
la même hauteur de mâture. Il donne ensuite le correcteur prescrit (ou
à défaut le correcteur 100).
Puis, la réglette étant ainsi préparée, chaque fois qu'une division du
micromètre est annoncée, il lit le plus rapidement possible la distance
correspondante.
Cette lecture se fait à 50 mètres près, et est annoncée en multiples de
5o mètres.
La progression de l'instruction est la même que pour la mesure par la
dépression.
Déterminer la hauteur de mâture d'un objectif dont on connaît la distance.
Lorsque le poste télémétrique complet fonctionne correctement, il est
exercé à déterminer la hauteur de mâture d'un objectif dont on connaît
la distance..
Pour cela, le télémétriste opère sur la base choisie exactement comme
pour la mesure des distances par la hauteur de mâture; le lecteur, à l'annonce
d'une division du micromètre, fait glisser le coulisseau de manière à
amener en regard de cette division (graduation N) la division de la graduation
Du marquant la distance indiquée.
La division de hauteur (graduation H) qui se trouve alors vis-à-vis de
la flèche du correcteur représente la mesure en mètres de la base choisie
sur l'objectif.
Changer de hauteur de mâture.
Le poste télémétrique est aussi exercé à changer de hauteur de mâture.
En effet, à mesure que l'objectif se rapproche, la hauteur choisie occupe
une portion de plus en plus grande du micromètre, et son sommet peut arriver
à en sortir; on choisit alors sur l'objectif une autre dimension moindre,
qui ser- vira de nouvelle hauteur de mâture. Mais il faut d'abord en déterminer
la valeur en mètres.
Pour cela, lorsque le télémétriste voit le sommet de la hauteur employée
se rapprocher de la division 100, il choisit comme nouveau sommet un point
bien net situé plus bas, soit sur la même dimension verticale, soit sur
une autre, et il fait au lecteur l'indication : CHANGEMENT DE HAUTEUR.
Maintenant le zéro du micromètre sur la flottaison du but, il lit en même
temps les divisions correspondant à l'ancien et au nouveau sommet, et
les annonce successivement au lecteur en commençant par celle de l'ancien
sommet, qui est la plus forte.
Le lecteur lit d'abord comme d'habitude la distance correspondant à la
division de l'ancien sommet, énoncée la première; puis, faisant marquer
au curseur des divisions la division correspondant au nouveau sommet,
énoncée la seconde , il fait descendre le coulisseau de façon à mettre
en regard du biseau du curseur la distance trouvée.
A ce moment la hauteur qui se trouve vis-à-vis du correcteur employé représente
la mesure en mètres de la nouvelle dimension.
Le lecteur fait donc descendre le curseur des hauteurs jusqu'à ce que
son biseau affleure le correcteur du moment : puis il serre la vis de
pression de ce curseur.
La mesure des distances s'effectue à partir de ce moment avec la nouvelle
hauteur comme avec l'ancienne.
PASSER DE LA MESURE PAR LA DEPRESSION À LA MESURE PAR LA HAUTEUR DE MÂTURE
ET INVERSEMENT.
Le poste télémétrique est aussi exercé à passer de la mesure par la dépression
à la mesure par la hauteur de mâture.
Il peut arriver en effet que, les distances étant mesurées par la dépression,
le but se rapproche au point que sa flottaison descende au-dessous du
zéro du micromètre. Il est alors impossible de continuer la mesure par
ce procédé, et on lui substitue le procédé de la hauteur de mâture.
A cet effet, lorsque le télémétriste voit la flottaison se rapprocher
du zéro, il choisit un sommet bien net sur une dimension verticale du
but; et, aussitôt après avoir annoncé une division de dépression, il fait
l'indication : PAR LA MATURE.
A cette indication, l'aide-télémétriste abandonne l'écrou du mouvement
vertical; le télémétriste saisit cet écrou de la main gauche, amène rapidement
le zéro du micromètre à la flottaison du but, et annonce aussitôt la division
correspondant au sommet choisi.
Le lecteur prend rapidement la réglette de mâture dans sa boite; des l'annonce
de la division de mâture, il fait correspondre à cette division la distance
trouvée sur la réglette d'altitude avec la dernière division de dépression
annoncée, et détermine ainsi la hauteur de mâture de l'objectif dont il
connaît la distance.
A partir de ce moment la mesure des distances s'effectue par la hauteur
de mâture.
Si l'on veut revenir à la mesure par la dépression, le télé-métriste fait
l'indication : PAR L'ALTITUDE.
L'aide-télémétriste reprend alors sa place et agit sur l'écrou du mouvement
vertical pour ramener la bulle du niveau entre ses repères.
Le lecteur reprend la réglette d'altitude et les mesures s'exécutent comme
il est prescrit plus haut. Si la lunette a été dérangée de ses colliers,
le réglage est recommencé.
EMPLOI PENDANT LA NUIT.
L'emploi de la lunette à micromètre G de côte pendant la nuit nécessite
l'adaptation d'un dispositif spécial. Ce dispositif comprend un collier-guide,
qui reste en place pendant le jour, et deux index de lecture que l'on
ne met en place que pour la nuit, et qui sont contenus dans la boîte des
accessoires pour tir de nuit, placée dans l'une des branches du pied de
la lunette.
Le collier-guide, formé de deux demi-colliers assemblés à charnière, est
monté sur le coulant autour duquel il est maintenu par une vis à tête
moletée; il porte deux gaines, qui sont normalement fermées par des opercules,
et que l'on dispose en regard de deux fenêtres rectangulaires diamétra-
lement opposées, pratiquées dans le coulant contre la face arrière du
micromètre.
Pour s'assurer que le collier est bien placé, on prend dans h boîte aux
accessoires un mandrin, que l'on fait pénétrer dans une des gaines, et
que l'on enfonce à fond à travers te coulant. On le laisse en place, pour
serrer la vis du collier, et on le retire ensuite.
Chaque index est formé d'une lame d'acier, repliée de Ihcun à former un
ressort à pince à branches inégales.
Pour mettre en place un index dans la lunette, rapprocher les deux branches
jusqu'au contact, introduire l'index dans la gaine du collier-guide, la
petite branche du côté de l'oculaire, et l'abandonner.
Pour retirer un index, opérer d'une façon inverse.
Pendant les mesures, les index sont manœuvres à la main sans qu'il soit
nécessaire de rapprocher les deux branches l'une de l'autre; ils s 'arrêtent
le long du micromètre à la hauteur à laquelle on les abandonne. Leurs
mouvements doivent être assez doux pour ne pas occasionner le déplacement
de la lunette dans les colliers du support.
Ils sont arrêtés, au contact du tube de la lunette, par des saillies ménagées
sur les deux branches.
La mesure des distances pendant la nuit se fait comme pendant le jour,
par l'un des deux procédés de la dépression ou de la mâture, avec les
modifications ci-après :
1° Mesure par la dépression.
On introduit un index dans la lunette par la fenêtre supérieure.
Le télémétriste, tout en suivant constamment le but en direction, amène
le burd inférieur du biseau de la grande: branche sur la flottaison du
but.
L'aide-télémétriste, muni d'une lanterne dont il a soin de cacher la lueur
au télémétriste, éclaire le niveau pour maintenir la bulle entre ses repères,
et fait l'indication : "PRÊT", toutes les fois que cette condition
est réalisée.
A l'indication "PRÊT", le télémétriste, dès qu'il a amené l'index
sur la flottaison du but, fait l'indication : "ÉCLAIREZ".
L'aide porte alors sa lanterne devant l'objectif; le télémétriste lit
la division à laquelle l'index est arrêté, et l'annonce au lecteur, qui
opère comme pendant le jour.
Le réglage de la lunette est exécute avant la nuit et le plus tard possible.
2° Mesure par la hauteur de mâture.
On introduit les deux index dans la lunette, chacun par une fenêtre; l'index
inférieur est placé à demeure de manière que le bord supérieur de son
biseau affleure la division 10.
Le poste télémétrique est augmenté d'un auxiliaire tenant une lanterne.
Le télémétriste suit constamment le but en direction, en agissant avec
la main droite sur la vis de mouvement horizontal, et agit avec la main
gauche sur l'écrou du mouvement vertical pour amener le biseau de l'index
inférieur sur la flottaison du but; à ce moment il lâche la vis de mouvement
horizontal, et, sans quitter l'oculaire, amène avec la main droite le
biseau de l'index supérieur sur le sommet de la dimension verticale choisie.
Il fait alors l'indication : "ÉCLAIREZ".
L'auxiliaire porte sa lanterne devant l'objectif; le télémétriste lit
la division à hauteur de laquelle l'index supérieur est arrêlé, retranche
mentalement de cette division le nombre 10, et annonce la division résultante
au lecteur, qui opère comme pendant le jour.
DESCRIPTION ET FONCTIONNEMENT DE LA LUNETTE A MICROMÈTRE M DE COTE.
La lunette à micromètre M diffère de la précédente par les points suivants
: le collier arrière n'a pas de vis de pression ; le mouvement vertical
est obtenu par l'intermédiaire d'une vis sans fin comme pour le mouvement
horizontal; le bras ne porte pas de niveau; il est muni à l'arrière d'une
poignée pour donner les grands déplacements en direction.
EMPLOI DE LA LUNETTE À MICROMÈTRE M DE COTE.
La lunette à micromètre M ne peut servir à mesurer les distances que par
la hauteur de mâture. On se sert pour cela de la réglette de mâture.
___________________
(1) Lorsque, pour des exercices intérieurs, on veut observer des objets
à une distance inférieure à 600 mètres, on doit dévisser le ressort du
coulant, disposer les 2 anneaux du ressort de manière que la rainure hélicoidale
soit ouverte, puis revisser le ressort. On fait alors la mise au point
en amenant l'arrêt du coulant dans cette rainure, et en tournant le coulant
de droite à gauche de façon à obtenir un tirage tel que l'objet paraisse
le plus net possible. Il peut se faire que la lunette employée dans ces
conditions soit restée en l'état; si donc, au moment de s'en servir pour
la mesure des distances, l'instructeur a des doutes sur le tirage complet
du coulant, il dévissera le ressort du coulant et s'assurera que la rainure
hélicoïdale est fermée.
La défense côtière avant 1939
Postes de projecteur du Goulet Roscanvel
Lunette à micromètre G de côte
Les postes de télémétrie Audouard 1880 Rosvanvel : Kerviniou - Capucins Sud réemployé - Capucins Sud - Capucins - Capucins Nord - Stiff - Espagnols Sud - Espagnols.
Poste d'observation 1920 de Cornouaille Roscanvel
Batteries : Basse de Cornouaille Roscanvel - Batterie de Beaufort Roscanvel - Vieille Batterie Roscanvel - Haute de Cornouaille Roscanvel - Poul Dû Crozon - Mort Anglaise Camaret - Capucins Roscanvel - Kerbonn Camaret + projecteur Camaret - Kerviniou Roscanvel - Pen-Hir Camaret - Tremet Roscanvel - Ty-Du Morgat - Portzic Crozon - Stiff Roscanvel - Pourjoint Roscanvel - Haute Pointe des Espagnols Roscanvel - Petit Gouin Camaret - Sud des Capucins Roscanvel - Batteries hautes des Capucins Roscanvel - Batterie de rupture ou bombardement - Batteries haute et basse du Kador Morgat - Rouvalour Crozon - Batteries Est de Roscanvel Roscanvel - Batterie du Run / Pont-Scorff Roscanvel - Batterie de l'Eglise Roscanvel - Batterie de Bégéozû Roscanvel - Batterie de l'île de l'Aber Crozon - Batterie extérieure de la Tour Vauban Camaret - Batterie de Dinan Crozon
Cabines téléphoniques de batterie
Camp Sanitaire des Capucins Roscanvel
Casernement bas de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement haut de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Abri groupe électrogène Roscanvel
Fortifications de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement de Kerlaër Roscanvel
Casernement de Lagatjar Camaret
Camp d'internés de l'Île Longue
Corps de Garde 1846 / Fort : Aber Crozon - Camaret Camaret - Kador Morgat - Postolonnec Crozon - Roscanvel Roscanvel - Rulianec Morgat
Loi de déclassement des corps de garde 1846
Loi du 17 juillet 1874 - système Séré de Rivières
Loi du 3 juillet 1877 - réquisitions de l'armée
Caserne Sourdis & cale Roscanvel
Les forts : Fraternité Roscanvel - Landaoudec Crozon - Lanvéoc Lanvéoc - Toulinguet Camaret - Crozon Crozon
Lignes de Quélern Ouest Roscanvel
Pointe des Espagnols - Ligue Roscanvel
Poste d'inflammation des torpilles Roscanvel
Poudrière de Quelern Roscanvel
Repère d'Entrée de Port R.E.P. Roscanvel
Canon de 95mm Lahitolle Mle 1888
Histoire et évolution des calibres des canons
Abri du champ de tir de l'Anse de Dinan
L'arrivée de la téléphonie dans les postes d'observation
Les Ancres de Roscanvel Roscanvel
Château-fort de Castel bihan Poulmic Lanvéoc
La ligne d'artillerie terrestre de 1914
Les piliers des terrains militaires
Sous-marin Nautilus de Robert Fulton Camaret
1404 la chute de l'Anglais à Lam Saoz Camaret
La BAN de Lanvéoc-Poulmic Lanvéoc
La défense antiaérienne avant 1939
Position de DCA en presqu'île avant 1939
Batterie de DCA de Kerguiridic Crozon
Batterie de 100mm Pointe des Espagnols Roscanvel
Projecteur et écoute de Pen ar Vir Lanvéoc
Projecteur et écoute du Grand Gouin Camaret
Abri de projecteur de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Station d'écoute aérienne de Messibioc Lanvéoc
Autres positions françaises de projecteurs
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