Les différences entre une batterie de rupture et une batterie de bombardement

Une batterie de rupture consiste en l'usage d'au moins un canon et bien évidemment fréquemment de plusieurs canons installés sur la côte juste au-dessus du niveau de la mer. L'installation privilégiée durant des siècles fut sur une plateforme creusée à même la côte, souvent dans la falaise par déroctage (terrassement dans la roche). Le vaisseau ennemi qui passe à faible distance de la côte est perforé par les boulets jusqu'au 18ème siècle puis par des obus à partir du 19 ème siècle.

Les navires ont changé de structure durant cette évolution. Dans le temps en bois, puis progressivement en acier blindé. Depuis que l'artillerie de marine existe, le Goulet de Brest a été surarmé, Vauban fut le premier à rationaliser cette défense côtière concentrée.

Dans le Goulet de Brest ce sont 11 batteries de rupture qui furent installées entre 1883 et 1888 pour s'assurer que la moindre intrusion soit punie par des salves de tirs directs dit de plein fouet, ce fut l'ultime aménagement d'ampleur de la côte.

Si l'on prend l'exemple du canon de 32cm (320mm) d'une longueur de 8.5 mètres, d'un poids de 48 560 kg, il projetait un obus en acier de 338 à 392 kilos (obus dit de rupture) selon les versions et ceci à 650 mètres par seconde. La violence de l'impact au niveau de la ligne de flottaison du vaisseau créait une voie d'eau immédiate qu'il était impossible de colmater. Ces canons étaient mis en service par paire dans des galeries creusées dans la roche. Les canons étaient introduit côté mer puis on maçonnait l'embrasure au plus étroit possible pour assurer la sécurité des artilleurs à l'arrière de la pièce. L'affût était fixe et n'avait donc aucun réglage de pointage latéral possible. Le choix d'un projectile non-explosif s'explique par la difficulté de déplacer un obus explosif par wagonnet poussé manuellement sur des rails decauville dans un contexte accidenté.

Quand une batterie de rupture (dite batterie basse) est logée dans un local de protection (naturel ou construit par l'homme) ou par manque de place au pied de la falaise, on parle alors de batterie de rupture casematée.

D'autres batteries de rupture complémentaires développaient un alignement de canons de calibres beaucoup plus petits, à tirs rapides pour les versions fin 19ème début 20ème afin de mitrailler les petites embarcations ou les ponts des navires indésirables. Ces batteries avaient besoin de couvrir des angles de tir vastes et se trouvaient en plein-air avec bien souvent un simple parapet qui les masquait côté maritime.

Une batterie de bombardement a la même mission que la batterie de rupture, détruire l'ennemi et couler par le fond au plus vite les navires qui composent sa flotte. Seule la position de tir change. Les batteries de bombardement (dites batteries hautes) sont au sommet de la falaise, en plein-air ou sous casemate (abri en béton à partir du 20ème siècle).

Les canons de 32cm, par exemple, sont les mêmes. Change cependant leur pivôt (le pied - affût) qui opère des rotations les plus larges possibles pour suivre l'ennemi et tirer un obus cette fois explosif qui doit tomber sur le pont du navire et occasionner le plus de dégât possible en perforant celui-ci tout en explosant. Ce n'est plus la coque qui est visée mais la partie haute du navire. L'obus fait une courbe plongeante avant de toucher la cible.

Au 18ème siècle, les boulets étaient rougis au feu avant d'être tirés pour occasionner un incendie sur les coques en bois. Quoiqu'il en soit, le tir n'est plus direct, c'est un tir en courbe dit de bombardement.

Quelles que furent les périodes de forte activité d'artillerie, par ces deux « étages » de batteries, la place de Brest se devait d'être imprenable. Cet imposant dispositif de rupture et de bombardement s'amoindrit lors de la première guerre mondiale. Les pièces d'artillerie, notamment les canons de 320mm sont redéployés sur des wagons pour se positionner à l'arrière du front à l'Est de la France.

La multiplication des canons dans le Goulet s'achève, seul un service minimum est assuré entre les deux guerres. La technologie privilégie désormais des lance-torpilles surtout quand l'armée d'occupation allemande prend possession des lieux en 1940. L'armée française avait envisagé de remplacer les canons de 32cm de rupture (soit dans les batteries basses) par des tubes de lancement de torpilles dites automobiles. Idée abandonnée à cause de la faible puissance des moteurs face à la vivacité des courants marins dans le Goulet. Les torpilles avaient peu de chance d'atteindre leur but. L'artillerie de marine allemande, quant à elle y parviendra avec une puissance de feu jamais atteinte.



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La défense côtière avant 1939

Motte féodale de Rozan CrozonChâteau-fort de Castel bihan Poulmic LanvéocBataille de Trez Rouz CamaretMilice garde-côte1404 la chute de l'Anglais à Lam Saoz CamaretL'HermioneBatterie de Dinan CrozonVieille Batterie RoscanvelSous-marin Nautilus de Robert Fulton CamaretCorvette ChevretteGarde-pêcheTours modèle 1811

Corps de Garde 1846 / Fort : Aber CrozonCamaret CamaretKador MorgatPostolonnec CrozonRoscanvel RoscanvelRulianec MorgatLoi de déclassement des corps de garde 1846

Circulaire du 31 juillet 1846Loi du 17 juillet 1874 - système Séré de RivièresLoi du 3 juillet 1877 - réquisitions de l'armée

Goulet de BrestPostes de projecteur du Goulet RoscanvelLunette à micromètre G de côteTélémètre Audouard • Les postes de télémétrie Audouard 1880 : KerviniouCapucins Sud réemployéCapucins SudCapucinsCapucins NordStiffEspagnols SudEspagnolsPoste d'observation 1920 de Cornouaille Roscanvel

Batteries : Basse de Cornouaille RoscanvelBatterie de Beaufort RoscanvelHaute de Cornouaille RoscanvelPoul Dû CrozonMort Anglaise CamaretCapucins RoscanvelKerbonn Camaret + projecteur CamaretRéduit de Kerbonn CamaretKerviniou RoscanvelPen-Hir CamaretTremet RoscanvelTy-Du MorgatPortzic CrozonStiff RoscanvelPourjoint RoscanvelHaute Pointe des Espagnols RoscanvelPetit Gouin CamaretSud des Capucins RoscanvelBatteries hautes des Capucins RoscanvelBatterie de rupture ou bombardementBatteries haute et basse du Kador MorgatRouvalour CrozonBatteries Est de Roscanvel RoscanvelBatterie du Run / Pont-Scorff RoscanvelBatterie de l'Eglise RoscanvelBatterie de Bégéozû RoscanvelBatterie de l'île de l'Aber CrozonBatterie extérieure de la Tour Vauban Camaret

Cabines téléphoniques de batterieCamp Sanitaire des Capucins RoscanvelCasernement bas de la Pointe des Espagnols RoscanvelCasernement haut de la Pointe des Espagnols RoscanvelAbri groupe électrogène RoscanvelFortifications de la Pointe des Espagnols RoscanvelCasernement de Kerlaër Roscanvel Casernement de Lagatjar CamaretBaraquement AdrianCarrièreIle Trébéron et île aux MortsLes piliers des terrains militairesÎle Longue avant 1939Camp d'internés de l'Île LongueBorneChemins de service RoscanvelCréneau à lampeCréneau de tirRéduit de Quélern RoscanvelLignes de Quélern RoscanvelCaserne Sourdis & cale RoscanvelFort Robert RoscanvelIlot du Diable RoscanvelLignes de Quélern Ouest RoscanvelMât à pavillonTirs à la mer pavillon rougeNiche pareclatsPointe des Espagnols - Ligue RoscanvelPostes de DouanePoste d'inflammation des torpilles RoscanvelPoudrière de Quelern RoscanvelSémaphoreStation TSF RoscanvelL'arrivée de la téléphonie dans les postes d'observationRepère d'Entrée de Port R.E.P. RoscanvelLes Ancres de Roscanvel Roscanvel

Les forts : Fraternité RoscanvelLandaoudec CrozonLanvéoc LanvéocToulinguet CamaretCrozon CrozonCaponnière

Canon de 47mm TR Mle 1885-85Canon de 65mm TR Mle 1888-91Canon de 75mm Mle 1908Canon de 95mm Lahitolle Mle 1888Canon de 100mm TRCanon de 32 cm Mle 1870-84Canons de siège et placeHistoire et évolution des calibres des canonsFour à bouletsAbri du champ de tir de l'Anse de DinanLes bouletsLa poudre BTir à ricochetsMunition calibre 12.7mm SFLes pierres de guerre

Cam 59 CamaretLa BAN de Lanvéoc-Poulmic LanvéocLa ligne d'artillerie terrestre de 1914Flotte Tardieu

Position de DCA en presqu'île avant 1939Batterie de DCA de Kerguiridic CrozonBatterie de 100mm Pointe des Espagnols RoscanvelProjecteur et écoute de Pen ar Vir LanvéocProjecteur et écoute du Grand Gouin CamaretAbri de projecteur de la Pointe des Espagnols RoscanvelStation d'écoute aérienne de Messibioc LanvéocAutres positions françaises de projecteurs

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Avant 1939 • 1940-1944Après 1945Destins de guerre



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