Postes de projecteur du Goulet en 1897/1898.
• Humphry Davy, chimiste anglais (1778-1829),
invente la lampe à arc en 1811.
• La lentille à échelons est inventée par le physicien français
Augustin Fresnel (1788-1827) en 1822.
• Le lieutenant d'artillerie Werner von Siemens (1816-1892)
de l'armée prussienne, invente, en 1848, le déclenchement électrique de
mines. Un an après que son câble électrique souterrain soit jugé fiable.
En 1866, Siemens invente la dynamo... Cette dernière couplée à un moteur
à vapeur jusqu'en 1897 puis moteur à pétrole au-delà, produit de l'électricité.
• Le Colonel Alphonse-François-Eugène Mangin (1825-1885), officier
du Génie français, ajoute aux projecteurs un miroir double convexe concave
qui permet le réglage de la largeur du faisceau et réduit considérablement
les aberrations dans un foyer réglable à vis, possiblement en 1874.
• Adrien Bochet (1863-1922), officier de réserve français,
ingénieur en chef chez Sautter, adapte la lampe à arc pour projecteur
et invente un système de pointage du faisceau en 1894..
Les premières destinations des projecteurs dans le cadre de la marine
sont les éclairages des navires de guerre pour chasser l'ennemi nocturne
alentours. Projecteurs de recherche de 45 cm et 60 cm majoritairement
+ petits modèles pour transmissions en Morse. Pour la défense de côte,
le diamètre préférentiel est celui de 90 cm pour les projecteurs fixes
et 60 cm pour ceux de recherche. Viendra le temps des 120 cm et 150 cm
fréquents en 14-18.
En 1891, une première version harmonisée d'un dispositif d'éclairage du
Goulet est actif. Cependant, les marins vétérans torpilleurs de la défense
fixe sont submergés par les travaux d'entretien du matériel qui doivent
être effectués de poste en poste. Il y a un manque de compétence technique.
En 1897/1898, le Goulet
de Brest est éclairé par huit postes fixes de projecteurs Sautter-Harlé
à optique Mangin de 90 cm de 8000w ayant une portée de 3 kilomètres par
temps clair. Chaque projecteur est posé sur un chariot à quatre roues
pour voie ferrée de 60 cm de large. Hors de sa période d'usage, le projecteur
est dans un abri soit contigu à la casemate de vue, soit à l'écart dans
son abri de jour sous roc parfois.
De nombreuses manœuvres maritimes permettent régulièrement aux personnels
dédiés de s’entraîner à détecter la présence de navire de surface dans
le Goulet de Brest. Les premiers personnels employés sont d'anciens marins
de torpilleurs versés dans la défense fixe du port de Brest. Ces réservistes
connaissent les projecteurs embarqués sur navires et s'adaptent bien au
travail de surveillance sur ordre à terre. Les exercices se nomment «
forcement des passes du Goulet par l'escadre du Nord et les torpilleurs
de la défense mobile ». L'escadre du Nord défend l'Atlantique Nord et
les zones assimilées. La défense mobile est constituée des navires de
guerre de côte. Plusieurs niveaux d'exercices sont au programme dont le
plus simple est le départ du port de Brest d'un torpilleur (33 mètres
fréquemment, fin et bas comme un sous-marin) jusqu'à la Pointe Saint Mathieu
et retour immédiat à Brest avec les projecteurs qui doivent en déceler
les mouvements. Les réservistes sont disséminés dans les postes du Goulet
quelques heures avant l'exercice avec des couchages et quelques provisions
de bouche et de gosier ainsi que des lampes de rechange. A heure dite,
sur ordre du capitaine de frégate commandant la défense fixe de Brest
en observation au fort du Mengant, les projecteurs sont allumés dans leurs
casemates sans que les volets de celles-ci soient ouverts afin que le
Goulet baigne dans une nuit complète. Le commandant est en communication
téléphonique avec
tous les postes fixes. Dès qu'il y a suspicion d'une présence navigante,
le projecteur fixe concerné ouvre son volet et son homologue sur la côte
opposée du Goulet en fait de même. Les faisceaux des deux projecteurs
font un rayon lumineux complet au-dessus du niveau de la mer, que le navire
en déplacement doit franchir. Les petits projecteurs de recherche s'adjoignent
en fouillant les parages. Chaque poste est commandé par un maître (grade
maritime) vétéran qui en cas d'aperçu communique l'information à son commandement.
Ce dernier prévient la paire de projecteurs suivante et ainsi de suite...
Sur la côte Nord, une compagnie du 6ème régiment d'infanterie de marine
contribue à la surveillance entre les postes de la passe Nord. Les directeurs
du Génie et de l'artillerie de côte supervise l'action au fort du Portzic.
Une fois le torpilleur ayant atteint la rade de Brest à son retour, il
allume ses feux. A la pointe de l'Armorique, une fusée bicolore blanche
et rouge lancée annonce la fin de l'exercice.
Les postes de projecteur sont couplés aux postes
de déclenchement de torpilles de fond tenus aussi par des marins de
la réserve. Quand un navire ennemi passe une zone torpillée, un marin
déclenche la torpille de fond la plus proche du navire pour qu'il explose.
L'expérience ne satisfera pas par son imprécision et son manque d'efficacité.
Les années passant, le Goulet de Brest accueillera des améliorations plus
ou moins judicieuses et verra la disparition progressive des marins réservistes
de la défense fixe au profit de marins de la défense mobile qui les remplaceront.
Une absence d'assentiment de la part des anciens hauts-gradés de la marine
argumentant sur la perte de savoir-faire se confrontera à l'opinion d'une
nouvelle génération d'officiers en prise directe avec les problèmes budgétaires
récurrents. L'écrémage commence vers 1905 et est presque définitif en
1910. De plus, les projecteurs fixes sont dédiés à l'artillerie directement.
Chaque batterie majeure dispose de son éclairage. Seuls les projecteurs
chercheurs ont des personnels variés, quelques vétérans encore et de la
marine mobile davantage.
En 1904, voire 1906, une mise à jour du dispositif des projecteurs fixes
est effectuée. La protection par bétonnage devient une norme plus ou moins
appliquée selon la disposition sur place.
Un incident de 1908, montre les failles des postes de la côte Nord. Des
graviers et des graisses inhabituelles sont trouvés dans la dynamo de
Toulbroc'h. On pense à un sabotage, une enquête militaire est ouverte.
Pendant les réparations, ce sont les quatre postes Toulbroc'h, Mengant,
Dellec, Portzic qui sont privés d'électricité car seul le fort de Toulbroc'h
dispose d'une usine électrique et distribue par câbles la ligne des postes.
Côté presqu'île de Crozon, les postes des Capucins
– Cornouaille
– Robert et
de la Pointe
des Espagnols sont autonomes. Chaque poste est juste au-dessus du
niveau de la mer en ce qui concerne les postes fixes pour créer des rideaux
de lumière réguliers et connaître la vitesse de progression des navires
hostiles. Les postes de projecteurs chercheurs sont variables et souvent
déplaçables.
Durant la première mondiale, pratiquement tout le matériel est versé dans
l'armée de terre sur le front de l'Est de la France.
Dans les faits, ce système d'aide à la défense côtière sera très insuffisant
à cause des brumes et des brouillards, des niveaux de la marée (marnage
+ de 7mètres aux grandes marées), des tempêtes. Fort heureusement ce déploiement
se fait en temps de paix. La menace viendra lors de la première guerre
mondiale par les sous-marins allemands combattus par la CAM
59. L'avènement de l'aviation rebat les cartes... Après guerre, il
faut penser projecteurs de DCA...
que la marine va éparpiller en presqu'île de Crozon sur des positions
en plein champ bien souvent !
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La défense côtière avant 1939
Motte féodale de Rozan Crozon • Château-fort de Castel bihan Poulmic Lanvéoc • Bataille de Trez Rouz Camaret • Milice garde-côte • 1404 la chute de l'Anglais à Lam Saoz Camaret • L'Hermione • Batterie de Dinan Crozon • Vieille Batterie Roscanvel • Sous-marin Nautilus de Robert Fulton Camaret • Corvette Chevrette • Garde-pêche • Tours modèle 1811
Corps de Garde 1846 / Fort : Aber Crozon • Camaret Camaret • Kador Morgat • Postolonnec Crozon • Roscanvel Roscanvel • Rulianec Morgat • Loi de déclassement des corps de garde 1846
Circulaire du 31 juillet 1846 • Loi du 17 juillet 1874 - système Séré de Rivières • Loi du 3 juillet 1877 - réquisitions de l'armée
Goulet de Brest • Postes de projecteur du Goulet Roscanvel • Lunette à micromètre G de côte • Télémètre Audouard • Les postes de télémétrie Audouard 1880 : Kerviniou • Capucins Sud réemployé • Capucins Sud • Capucins • Capucins Nord • Stiff • Espagnols Sud • Espagnols • Poste d'observation 1920 de Cornouaille Roscanvel
Batteries : Basse de Cornouaille Roscanvel • Batterie de Beaufort Roscanvel • Haute de Cornouaille Roscanvel • Poul Dû Crozon • Mort Anglaise Camaret • Capucins Roscanvel • Kerbonn Camaret + projecteur Camaret • Réduit de Kerbonn Camaret • Kerviniou Roscanvel • Pen-Hir Camaret • Tremet Roscanvel • Ty-Du Morgat • Portzic Crozon • Stiff Roscanvel • Pourjoint Roscanvel • Haute Pointe des Espagnols Roscanvel • Petit Gouin Camaret • Sud des Capucins Roscanvel • Batteries hautes des Capucins Roscanvel • Batterie de rupture ou bombardement • Batteries haute et basse du Kador Morgat • Rouvalour Crozon • Batteries Est de Roscanvel Roscanvel • Batterie du Run / Pont-Scorff Roscanvel • Batterie de l'Eglise Roscanvel • Batterie de Bégéozû Roscanvel • Batterie de l'île de l'Aber Crozon • Batterie extérieure de la Tour Vauban Camaret
Cabines téléphoniques de batterie • Camp Sanitaire des Capucins Roscanvel • Casernement bas de la Pointe des Espagnols Roscanvel • Casernement haut de la Pointe des Espagnols Roscanvel • Abri groupe électrogène Roscanvel • Fortifications de la Pointe des Espagnols Roscanvel • Casernement de Kerlaër Roscanvel • Casernement de Lagatjar Camaret • Baraquement Adrian • Carrière • Ile Trébéron et île aux Morts • Les piliers des terrains militaires • Île Longue avant 1939 • Camp d'internés de l'Île Longue • Borne • Chemins de service Roscanvel • Créneau à lampe • Créneau de tir • Réduit de Quélern Roscanvel • Lignes de Quélern Roscanvel • Caserne Sourdis & cale Roscanvel • Fort Robert Roscanvel • Ilot du Diable Roscanvel • Lignes de Quélern Ouest Roscanvel • Mât à pavillon • Tirs à la mer pavillon rouge • Niche pareclats • Pointe des Espagnols - Ligue Roscanvel • Postes de Douane • Poste d'inflammation des torpilles Roscanvel • Poudrière de Quelern Roscanvel • Sémaphore • Station TSF Roscanvel • L'arrivée de la téléphonie dans les postes d'observation • Repère d'Entrée de Port R.E.P. Roscanvel • Les Ancres de Roscanvel Roscanvel
Les forts : Fraternité Roscanvel • Landaoudec Crozon • Lanvéoc Lanvéoc • Toulinguet Camaret • Crozon Crozon • Caponnière
Canon de 47mm TR Mle 1885-85 • Canon de 65mm TR Mle 1888-91 • Canon de 75mm Mle 1908 • Canon de 95mm Lahitolle Mle 1888 • Canon de 100mm TR • Canon de 32 cm Mle 1870-84 • Canons de siège et place • Histoire et évolution des calibres des canons • Four à boulets • Abri du champ de tir de l'Anse de Dinan • Les boulets • La poudre B • Tir à ricochets • Munition calibre 12.7mm SF • Les pierres de guerre
Cam 59 Camaret • La BAN de Lanvéoc-Poulmic Lanvéoc • La ligne d'artillerie terrestre de 1914 • Flotte Tardieu
Position de DCA en presqu'île avant 1939 • Batterie de DCA de Kerguiridic Crozon • Batterie de 100mm Pointe des Espagnols Roscanvel • Projecteur et écoute de Pen ar Vir Lanvéoc • Projecteur et écoute du Grand Gouin Camaret • Abri de projecteur de la Pointe des Espagnols Roscanvel • Station d'écoute aérienne de Messibioc Lanvéoc • Autres positions françaises de projecteurs
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Avant 1939 • 1940-1944 • Après 1945 • Destins de guerre