Loi du 3 juillet 1877 relative aux réquisitions militaires.
Abrogée par Ordonnance n°2004-1374 du 20 décembre 2004 - art. 5 (V) Journal
Officiel République Française 21 décembre 2004
Création : Loi 1877-07-03 Bulletin des Lois, 12e S., B. 346, n° 6115
La loi connut plusieurs versions entre 1877... 1906... 1939... 2004, elle
concerne les conditions de réquisition de l'armée.
Titre Ier : Conditions générales dans lesquelles s'exerce le droit de
réquisition.
Article 1 — En cas de mobilisation partielle ou totale de l'armée, ou
de rassemblement des troupes, le ministre de la guerre détermine l'époque
où commence, sur tout ou partie du territoire français, l'obligation de
fournir les prestations nécessaires pour suppléer à l'insuffisance des
moyens ordinaires d'approvisionnement de l'armée.
En dehors des cas ci-dessus prévus, lorsque les circonstances l'exigent,
cette époque est déterminée par un décret, pris en conseil des ministres
sur la proposition du ministre de la guerre.
Titre II : Des prestations à fournir par voie de réquisition.
Titre III : Du logement et du cantonnement.
Titre IV : De l'exécution des réquisitions.
Titre V : Du règlement des indemnités.
Titre VI : Des réquisitions relatives aux chemins de fer.
Titre VII : Des réquisitions de l'autorité maritime et aérienne.
Titre VIII : Dispositions relatives aux chevaux, mulets et voitures nécessaires
à la mobilisation.
Article 39
Les animaux reconnus propres à l'un des services de l'armée sont classés
suivant les catégories établies au budget pour les rachats annuels de
la remonte, les chevaux d'officiers formant, dans chaque catégorie des
chevaux de selle, une classe à part.
Article 43
Un tableau certifié par le président de la commission mixte et par le
maire, indiquant pour chaque commune le signalement des animaux classés,
ainsi que le nom de leurs propriétaires, est adressé au bureau de recrutement
du ressort.
Un double de ce tableau reste déposé à la mairie jusqu'au classement suivant.
Il est dressé de la même manière un tableau de classement des voitures
en double expédition ; les numéros du tirage y sont inscrits.
Article 50
Les propriétaires des animaux, voitures ou harnais requis reçoivent sans
délai des mandats en représentant le prix et payables à la caisse du receveur
des finances le plus à proximité.
Article 52
Les maires ou les propriétaires de chevaux, juments, mulets ou mules,
de voitures ou de harnais, qui ne se conforment pas aux dispositions du
titre VIII de la présente loi sont passibles d'une amende de vingt-cinq
à mille francs (0,25 F à 10 F). Ceux qui auront fait sciemment de fausses
déclarations seront frappés d'une amende de cinquante à deux mille francs
(0,50 à 20 F).
Article 53
Lorsque l'armée sera replacée sur le pied de paix, les anciens propriétaires
des animaux requis pourront les réclamer, sauf restitution du prix intégral
de paiement et sous réserve de les rechercher eux-mêmes dans les rangs
de l'armée et d'aller les prendre, à leurs frais, au lieu de garnison
des corps ou de l'officier détenteur.
Titre IX : Dispositions spéciales aux grandes manœuvres et aux exercices
de tir.
Titre X : Des réquisitions relatives aux voies navigables.
Titre XI : Des réquisitions relatives aux mines de combustibles.
Titre XII : Des réquisitions relatives aux établissements industriels.
Titre XIII : Réquisitions des marchandises déposées dans les entrepôts
de douane et dans les magasins généraux, ou en cours de transport par
voie ferrée.
Titre XIV : Dispositions communes aux titres X à XIII.
Dispositions générales.
Exemple d'avis préfectoral annuel :
PRÉFECTURE DU FINISTERE.
RECENSEMENT
Des Chevaux et Mulets
A opérer en 1882.
En exécution de la loi du 3 juillet 1877, sur les réquisitions militaires
(titre VIII. art. 37) et du décret du 2 août suivant portant règlement
d'administration publique pour l'exécution "de cette loi, il sera procédé
dans chaque commune avant le 16 janvier 1882, sur la déclaration obligatoire
des propriétaires et au besoin d'office par les soins des maires, au recensement
général des chevaux, juments, mulets et mules de tout âge. Les propriétaires
de chevaux, juments, mulets et mules, sont tenus d'en faire la déclaration
à la mairie de leur domicile ou de leur résidence avant le 1er janvier
1882, sous peine d'encourir les peines édictées par l'article 52 de la
loi du 3 juillet 1877, ainsi conçu ; « Les maires ou les propriétaires
de chevaux, juments, mulets ou mules, qui ne se conforment pas aux dispositions
du titre VIII de la présente loi, sont passibles d'une amende de vingt-cinq
à mille francs (25 à 1000 francs). Ceux qui auront fait sciemment de fausses
déclarations seront frappés d'une amende de cinquante à deux mille francs
(50 à 2000 francs).» Ce recensement, comme ceux qui ont eu lieu précédemment,
constitue une mesure d'intérêt général prescrit par la loi, et qui n'apporte
aucune restriction au droit de propriété, et aux transactions dont les
animaux peuvent être l'objet. La publication par affiche étant seule obligatoire,
les propriétaires sont prévenus que le défaut de tout autre mode de publicité
ne constituerait pas une excuse pour ceux qui ne feraient pas la déclaration
prescrite avant le 1er janvier. Le présent avis sera publié et affiché,
non-seulement à la porte de la mairie, mais aussi dans chacun des groupes
d'habitations les plus importants ou les plus éloignés du centre de la
commune.
A retenir :
Les réquisitions militaires donnèrent lieu à des indemnités amiables décidées
par l’autorité militaire, sur avis d’une commission administrative départementale
avalisée par le ministre de la guerre. En cas de contestation, un juge
de paix du canton ou un tribunal civil de l’arrondissement pouvaient être
sollicités selon la valeur du litige. Une nouveauté légale car précédemment
les litiges se basaient sur la jurisprudence des marchés exclusivement.
Pour les cultivateurs de la presqu'île de Crozon, la possession d'un cheval
était un signe extérieur de richesse différemment mis en avant selon la
mentalité du possédant afin, soit de susciter des jalousies ou de se soustraire
à celles-ci. Des voisins venaient quémander des prêts pour des labours
qu'ils fallaient parfois écarter selon les circonstances. Les conflits
n'étaient pas rares et les occasions de mariage
aussi. "Je te prête mon cheval si ton fils marie ma fille !".
Ainsi, chaque année, l'heure du recensement était vécue de manière plus
ou moins désagréable d'autant qu'il fallait parcourir, bien souvent, des
kilomètres de déplacement en chemins boueux pour venir faire sa déclaration
en mairie. Une journée de travail perdue.
La seconde guerre mondiale a usé des demandes de réquisitions de l'armée
d'occupation publiant des réglementations au niveau des lois du 3ème Reich,
au niveau gouvernemental collaborationniste de Vichy, au niveau départemental
et cantonal. Les exigences de proximité, in fine, prévalaient dans les
faits. Les chevaux servirent à tirer des citernes d'eau en presqu'île,
plusieurs fois par jour, jusqu'à l'épuisement de certaines bêtes. Des
plaintes de particuliers furent enregistrées dans les kommandanturs, certaines
archives le prouvent. L'eau courante n'existait pas. Certains officiers
Allemands cherchèrent des recours, d'autres allèrent jusqu'à la menace
de mort. Une batterie lourde étaient constituées de 300 hommes permanents.
Une batterie antiaérienne de 150 hommes. Cela correspondait à des mètres
cubes journaliers à fournir. Les indemnités étaient en fonction de l'état
d'esprit de la kommandantur de la commune concernée. En période de durcissement,
le cultivateur n'avait que ses yeux pour pleurer... Les humeurs militaires
des Allemands variaient en fonction des bombardements alliés, des actes
de résistance, des mutations pour le front russe et de la faim... Progressivement
les camions militaires et autres véhicules furent transférés à Paris pour
des défilés militaires au service de la puissance d'Hitler puis versés
sur le front de l'Est. Les chevaux, mules et mulets devinrent indispensables
dans les campagnes pour le transport de matériel, de troupe, de blessés,
etc... Certaines démarches administratives, après guerre, purent aboutir
à des versements de dommages de guerre mais là encore, tous les propriétaires
ne purent parvenir à des indemnisations.
Après le conflit mondial, la loi du 3 juillet 1877 reprit ses droits et
perdura dans les textes mais pas dans son application qui disparut progressivement.
Il fallut néanmoins en venir à l'année 2004 pour parvenir à une abrogation.
D'autres recensements animaliers se font désormais mais cette fois dans
le cadre des élevages et des contraintes sanitaires inhérentes. La loi
de 1877 avait été votée dans un climat de hantise : celui de la défaite
de 1870. On voulut alors avoir une armée imbattable et donc une intendance
irréprochable. Les habitants de la presqu'île de Crozon connurent depuis
des siècles le mot "réquisition" dans ce pays hautement militarisé
y compris la réquisition de leurs propres personnes dans la milice
garde-côte.
La défense côtière avant 1939
Postes de projecteur du Goulet Roscanvel
Lunette à micromètre G de côte
Les postes de télémétrie Audouard 1880 Rosvanvel : Kerviniou - Capucins Sud réemployé - Capucins Sud - Capucins - Capucins Nord - Stiff - Espagnols Sud - Espagnols.
Poste d'observation 1920 de Cornouaille Roscanvel
Batteries : Basse de Cornouaille Roscanvel - Batterie de Beaufort Roscanvel - Vieille Batterie Roscanvel - Haute de Cornouaille Roscanvel - Poul Dû Crozon - Mort Anglaise Camaret - Capucins Roscanvel - Kerbonn Camaret + projecteur Camaret - Kerviniou Roscanvel - Pen-Hir Camaret - Tremet Roscanvel - Ty-Du Morgat - Portzic Crozon - Stiff Roscanvel - Pourjoint Roscanvel - Haute Pointe des Espagnols Roscanvel - Petit Gouin Camaret - Sud des Capucins Roscanvel - Batteries hautes des Capucins Roscanvel - Batterie de rupture ou bombardement - Batteries haute et basse du Kador Morgat - Rouvalour Crozon - Batteries Est de Roscanvel Roscanvel - Batterie du Run / Pont-Scorff Roscanvel - Batterie de l'Eglise Roscanvel - Batterie de Bégéozû Roscanvel - Batterie de l'île de l'Aber Crozon - Batterie extérieure de la Tour Vauban Camaret - Batterie de Dinan Crozon
Cabines téléphoniques de batterie
Camp Sanitaire des Capucins Roscanvel
Casernement bas de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement haut de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Abri groupe électrogène Roscanvel
Fortifications de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement de Kerlaër Roscanvel
Casernement de Lagatjar Camaret
Camp d'internés de l'Île Longue
Corps de Garde 1846 / Fort : Aber Crozon - Camaret Camaret - Kador Morgat - Postolonnec Crozon - Roscanvel Roscanvel - Rulianec Morgat
Loi de déclassement des corps de garde 1846
Loi du 17 juillet 1874 - système Séré de Rivières
Loi du 3 juillet 1877 - réquisitions de l'armée
Caserne Sourdis & cale Roscanvel
Les forts : Fraternité Roscanvel - Landaoudec Crozon - Lanvéoc Lanvéoc - Toulinguet Camaret - Crozon Crozon
Lignes de Quélern Ouest Roscanvel
Pointe des Espagnols - Ligue Roscanvel
Poste d'inflammation des torpilles Roscanvel
Poudrière de Quelern Roscanvel
Repère d'Entrée de Port R.E.P. Roscanvel
Canon de 95mm Lahitolle Mle 1888
Histoire et évolution des calibres des canons
Abri du champ de tir de l'Anse de Dinan
L'arrivée de la téléphonie dans les postes d'observation
Les Ancres de Roscanvel Roscanvel
Château-fort de Castel bihan Poulmic Lanvéoc
La ligne d'artillerie terrestre de 1914
Les piliers des terrains militaires
Sous-marin Nautilus de Robert Fulton Camaret
1404 la chute de l'Anglais à Lam Saoz Camaret
La BAN de Lanvéoc-Poulmic Lanvéoc
La défense antiaérienne avant 1939
Position de DCA en presqu'île avant 1939
Batterie de DCA de Kerguiridic Crozon
Batterie de 100mm Pointe des Espagnols Roscanvel
Projecteur et écoute de Pen ar Vir Lanvéoc
Projecteur et écoute du Grand Gouin Camaret
Abri de projecteur de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Station d'écoute aérienne de Messibioc Lanvéoc
Autres positions françaises de projecteurs
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