La corvette Chevrette va suivre la destinée de la plupart
des corvettes françaises post-révolutionnaires : la capture par la Royal
Navy à une période où les Anglais sont persuadés que l'armée française
va débarquer dans les îles Britanniques pour y exporter la révolution
française et y instaurer la république même si depuis 1798, l'envahissement
souhaité par le Directoire est abandonné et que la campagne d'Egypte se
dessine.
La classe des corvettes est constituée de navires de guerre légers et
rapides mais faiblement armés, 20 canons en moyenne. Hors conflit naval,
ces navires font le travail d'une gabare : le transport de marchandises
protégé par l'armement du bord.
La corvette de seconde classe Chevrette revient d'un long périple entre
les ports du Sénégal, puis de la Guadeloupe et croise au large de la Pointe
Saint Mathieu (Finistère). Elle parvient à forcer discrètement le blocus
de Brest de la marine anglaise. Le capitaine choisit un mouillage sous
la batterie côtière du Grand
Gouin à l'entrée de l'anse de Camaret, le port de Brest est alors
trop encombré de navires pour se mettre à quai directement. Les Anglais
n'apprécient guère la manœuvre qui laisse à penser que le blocus est une
passoire. Trois frégates, les Beaulieu, Doris, Uranie (ex navire français
capturé) et le navire de ligne Robust de 74 canons se regroupent et délèguent
quelques barques d'abordage pour attaquer la Chevrette à portée de rames
dans la nuit du 20/21 juillet 1801. L'attaque est timide et incertaine,
c'est un échec. Les officiers de la Chevrette font alors appel à de l'infanterie
de marine cantonnée sur les hauteurs de Camaret pour renforcer l'équipage
en cas d'un nouvel assaut. Ce renfort porte l'effectif à 339 pour défendre
la Corvette.
Les Anglais recommencent l'assaut avec 15 barques chargées de 180 soldats
et volontaires inexpérimentés le 22 juillet vers une heure du matin. 6
barques se perdent dans le Goulet momentanément sous les canonnades, les
9 autres se présentent à tribord et à l'avant. Les batteries ne peuvent
faire feu sans détruire la corvette. L'abondance de soldats Français a
profité à l'ennemi qui a pu aborder. Des marins Français se jettent à
l'eau par manque de place et par peur. Les Anglais occupent partiellement
un pont, coupent les cordages des ancres, hissent quelques voiles tout
en combattant aux fusils, mousquets et sabres. Le navire glisse doucement
vers le large. Les batteries côtières comprennent que le bateau est perdu
et font feu à tout va mais il est trop tard, dans la nuit tout est approximatif.
La corvette est ramenée en triomphe à Plymouth (Angleterre). Le navire
sans grande valeur n'a pas été incorporé dans la marine anglaise d'autant
que des tractations franco-britanniques diplomatiques existent alors et
que le moindre écueil peut les interrompre.
L'opération est un carnage dans les deux camps, davantage côté français.
Le butin n'en valait pas la peine. Simplement, l'amirauté britannique
avait besoin de rassurer la population sur la supériorité de sa flotte.
La gravure de la capture de la Chevrette a été longuement utilisée à titre
de propagande partout en Angleterre avec un vif succès. Dans les annales
de la Royal Navy, ce fait de guerre constitue l'excellence encore aujourd'hui.
En France, le fait d'arme est un aléa mineur...
« Seul » le consul Bonaparte semble avoir eu une indisposition à la lecture
des rapports qui lui sont soumis en septembre. Une pluie de sanctions
tombe :
Paris, 19 septembre 1801
ARRÊTÉ
Les Consuls de la République, sur le compte rendu, par le ministre de
la marine et des colonies, des circonstances du combat qui a précédé l'enlèvement
de la corvette la Chevrette dans la rade de Camaret, arrêtent ce qui suit
:
ARTICLE 1er - Les citoyens Louis-François Levasseur, Henry-Dominique Tourneur,
Antoine-Joseph Jaumont, enseignes de vaisseau; André Laura, lieutenant
d'infanterie; Louis Dupont, second chef de timonerie; Catherine, caporal
de la légion expéditionnaire; Jean Eugène, soldat dans la même légion;
Dubure, Loyer, Dort, Scelle, Jean-François Roppart, prévenus de lâcheté
dans la défense de la corvette la Chevrette, seront traduits devant la
cour martiale, pour être jugés conformément aux lois de la République
des 22 août 1790, 16 nivôse et 14 pluviôse an II, portant que les lâches
seront punis de mort.
ART. 2. - Seront mis également en jugement ceux des maîtres officiers
mariniers, matelots et soldats qui, d'après les nouvelles informations,
seront prévenus de n'avoir pas rempli leur devoir.
ART. 3. - Le ministre de la marine est chargé de l'exécution du présent
arrêté.
Paris, 19 septembre 1801
ARRÊTÉ
Les Consuls de la République, sur le compte rendu, par le ministre de
la marine et des colonies, des circonstances du combat qui précédé l'enlèvement
de la corvette la Chevrette dans la rade de Camaret, arrêtent ce qui suit
:
ARTICLE 1er. - Le citoyen Gabriel-Joseph Baron, natif de Seurre, Département
de la Côte-d'Or, capitaine commandant la compagnie franche, embarqué sur
la corvette la Chevrette, recevra les éloges dus au zèle, au courage et
au dévouement qu'il a montrés pendant le combat.
ART. 2. - Le citoyen Guillaume Steetz, natif de Hambourg, enseigne de
vaisseau provisoire, qui a reçu quatre blessures et a montré beaucoup
de bravoure pendant le combat, est promu définitivement au grade d'enseigne
: il prendra rang à compter du 2 thermidor an IX.
ART. 3. - Une grenade d'honneur est décernée, à titre de récompense nationale,
au citoyen Jean Gaillardie, natif de Lavernos, département de la Haute-Garonne,
sergent de la 5e demi-brigade d'artillerie de marine, et capitaine d'armes
à bord de la corvette la Chevrette, qui a reçu six blessures graves en
combattant avec la plus grande bravoure.
ART. 4. - Un mois de solde sera payé, à titre de gratification, aux soldats
et marins qui ont été blessés à bord de ladite corvette en défendant courageusement
l'honneur du pavillon de la République.
ART. 5. - Le ministre de la marine et des colonies est chargé de l'exécution
du présent arrêté.
Dans le déroulé de l'escarmouche archivé côté Britannique,
la version des faits est légèrement différente et plus élogieuse :
"Vers 1 heure du matin, le 22, les bateaux aperçurent la Chevrette;
qui ont ouvert un grand feu de mousquets et de boulets sur les assaillants.
Il était présentement secondé par un feu de mitraille venant du rivage.
Malgré tout cela, les Britanniques se sont lancés sans vergogne vers le
navire. Les bateaux de Beaulieu, commandés par le lieutenant Maxwell,
secondés par le lieutenant James Pasley, et le lieutenant de marine James
Sinclair, montèrent à bord du navire à tribord; les hommes du Uranie,
sous les ordres du lieutenant Martin Neville, et ceux du Robust, sous
les ordres de l'aspirant Robert Warren, et ceux du Doris, sous les ordres
du lieutenant Walter Burke, à l'avant du navire. Les Français, avec leurs
armes à feu, leurs sabres, leurs haches et leurs piques, ont résisté à
la tentative de monter à bord. Malgré cette formidable opposition, et
que dans leurs tentatives pour la vaincre, les Britanniques avaient perdu
toutes leurs armes à feu, ainsi avec leurs épées seulement, ils effectuaient
leur embarquement. Ceux qui avaient reçu l'ordre d'aller plus haut se
frayèrent un chemin; et, bien que certains aient été tués et d'autres
gravement blessés, le reste gagna les ponts de la corvette. Ici, les marins
trouvèrent les cordes attachées; mais, surmontant tous les obstacles,
les camarades intrépides exécutèrent rapidement le service pour lequel
ils avaient été commandés. Ainsi, en moins de trois minutes après l'embarquement
du navire et au milieu d'une lutte de plus de trois fois supérieur au
nombre, la Chevrette est envahie. Le câble, entre-temps, ayant été coupé
à l'extérieur et une brise légère ayant jailli du sol, le navire a commencé
à dériver hors de la baie.
A peine les Français ont-ils vu les voiles hissées de leur bateau que
certains d'entre eux ont sauté par-dessus bord; tandis que d'autres baissaient
les bras et descendaient dans les écoutilles. Les Britanniques ont alors
pris possession du gaillard; qui, bien que cinq minutes seulement s'étaient
écoulées depuis le début de l'assaut, étaient presque recouverts de cadavres.
Les membres de l'équipage de la corvette, qui avaient fui en contrebas,
maintenaient toujours un feu de fusil ciblé depuis le pont principal et
les écoutilles, mais ils étaient enfin maîtrisés et contraints de se soumettre.
À sa sortie, pendant un court intervalle de calme, la Chevrette fut exposée
à un feu de grenailles provenant des batteries; mais une brise légère
du nord-est a rapidement chassé le navire du tir. C'est à peu près que
les six bateaux du lieutenant Losack se sont joints à la compagnie; et
le lieutenant Maxwell, bien sûr, a été remplacé dans le commandement.
Les Britanniques avaient pour pertes un lieutenant de marine (James Sinclair),
un aspirant (Robert Warren), sept marins et deux marins tués, deux lieutenants
(Martin Neville et Walter Burke, le second mortellement), un second (William
Phillips), trois aspirants (Edward Crofton, Edward Byrn et Robert Finnis),
42 marins et neuf marins blessés, et un marin noyé dans le chaland du
Beaulieu coulé par le tir de l'ennemi; au total, 11 tués, 57 blessés et
un noyé ou disparu. La perte subie par la Chevrette était beaucoup plus
lourde. La corvette avait son capitaine, deux lieutenants, trois aspirants,
un lieutenant de troupes et 85 marins et troupes tués, un lieutenant,
quatre aspirants et 57 marins et soldats blessés; Au total, 92 tués et
62 blessés."
La défense côtière avant 1939
Lunette à micromètre G de côte
Les postes de télémétrie Audouard 1880 : Kerviniou - Capucins Sud réemployé - Capucins Sud - Capucins - Capucins Nord - Stiff - Espagnols Sud - Espagnols.
Poste d'observation 1920 de Cornouaille
Batteries : Basse de Cornouaille - Batterie de Beaufort - Vieille Batterie - Haute de Cornouaille - Poul Dû - Mort Anglaise - Capucins - Kerbonn + projecteur - Kerviniou - Pen-Hir - Tremet - Ty-Du - Portzic - Stiff - Pourjoint - Haute Pointe des Espagnols - Petit Gouin - Sud des Capucins - Batteries hautes des Capucins - Batterie de rupture ou bombardement - Batteries haute et basse du Kador (Beg ar Gador - Morgat) - Rouvalour - Batteries Est de Roscanvel - Batterie du Run / Pont-Scorff - Batterie de l'île de l'Aber - Batterie extérieure de la Tour Vauban
Cabines téléphoniques de batterie
Casernement bas de la Pointe des Espagnols
Casernement haut de la Pointe des Espagnols
Fortifications de la Pointe des Espagnols
Corps de Garde 1846 : Aber - Camaret - Kador - Postolonnec - Roscanvel - Rulianec
Loi de déclassement des corps de garde 1846
Loi du 17 juillet 1874 - système Séré de Rivières
Les forts : Fraternité - Landaoudec - Lanvéoc - Toulinguet - Crozon
Poste d'inflammation des torpilles
Repère d'Entrée de Port R.E.P.
Canon de 95mm Lahitolle Mle 1888
Histoire et évolution des calibres des canons
Abri du champ de tir de l'Anse de Dinan
L'arrivée de la téléphonie dans les postes d'observation
Château-fort de Castel bihan Poulmic
La ligne d'artillerie terrestre de 1914
Les piliers des terrains militaires
Sous-marin Nautilus de Robert Fulton
1404 la chute de l'Anglais à Lam Saoz
La défense antiaérienne avant 1939
Position de DCA en presqu'île avant 1939
Batterie de DCA de Kerguiridic
Projecteur et écoute de Pen ar Vir
Projecteur et écoute du Grand Gouin
Abri de projecteur de la Pointe des Espagnols
Station d'écoute aérienne de Messibioc
Autres positions françaises de projecteurs
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BUNKERS - MUR DE L'ATLANTIQUE 1940-1944
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