La vie d'un camp de concentration ayant existé 5 années est irracontable tant la complexité des situations et des individus est dense et génère une variété comportementale qui n'entre pas dans une seule page d'écriture. Le texte ci-dessous reflète quelques facettes éparses non exhaustives...
Suite à la déclaration de guerre de 1914 à l'encontre de
plusieurs nations (Allemagne, Autriche, Hongrie, Bulgarie, Turquie...)
les autorités françaises tentent, dans les jours qui suivent le début
des hostilités, de capturer tous les ressortissants masculins ennemis
sur le territoire comme en mer afin que ceux-ci ne rejoignent pas les
rangs des soldats qui vont se battre contre la France. Dès le mois d'août
1914, les préfets sont chargés de trouver des locaux ou d'en construire
pour accueillir des prisonniers qui vont arriver par centaines. Le préfet
du Finistère propose de réemployer le camp militaire de l'Île Longue dont
il est fait peu usage et qui a l'avantage d'être entouré de mer (l'Île
Longue est une presqu'île) et d'être un peu à l'écart de la population
crozonnaise. Accessibilité par mer par les navettes de la Rade de Brest.
L'estimation de capacité du futur camp de concentration est à hauteur
de 3500 prisonniers. En supplément de la zone militaire étatique, les
autorités ministérielles louent 7,5 hectares de terrains agricoles à des
petits propriétaires terriens vivant dans les fermes de l'Île Longue dont
la population est de 139 habitants..
Le 29 septembre 1914, le Génie monte des baraques types et des baraques
Adrian pour accueillir au plus vite des prisonniers civils qui attendent
sur des navires ponton, dans les forts tel que celui de Crozon.
Le camp en gestation est sous le commandement du commandant Alleau du
87e régiment d'infanterie
territoriale dont environ 350 soldats vont assurer la sécurité interne
et la garde externe entre les barbelés et la côte. Après la dissolution
du 87e RIT, le 19e RI prend la suite.
Le 5 novembre 1914, un premier contingent de prisonniers du paquebot
« Nieuw Amsterdam », internés à bord du croiseur désarmé « Charles
Martel » arrivent par navettes maritimes au camp en construction. Ils
vont devoir participer à cette construction d'environ 80 baraquements
en bois préfabriqués au toit recouvert d'un tissu goudronné qui se déchire
avec les tempêtes et ceci autant en chambrées qu'en sanitaires, bureaux
et infirmeries, un vrai village vivant en autarcie... Les autres passagers
du paquebot hollandais s'ajoutent peu à peu jusqu'au 24 novembre.
Parmi les prisonniers, ils sont 19 Allemands, Autrichiens et Turcs provenant
du paquebot hollandais « Tubantia » arraisonné par le cuirassé « Kléber
» et ayant eux-aussi transités par le « Charles Martel ».
A ce stade, le camp d'internés ne contient que des civils réservistes
de toutes les origines sociales dont une centaine d'artistes et d'intellectuels.
Chacun est fiché, avec un descriptif physique détaillé. Les possédants
doivent déclarer leurs biens saisis. En effet, certains Allemands ont
fait leur vie en France, tous leurs biens sont saisis au statut de prise
de guerre dont les détails des valeurs sont répertoriés.
Le comptable du camp de prisonniers de guerre de l'Île Longue recherche
un coffre-fort d'occasion dès le 30 novembre 1914.
Le « Charles Martel » reçoit des prisonniers jusqu'au 6 décembre 1914.
Dès le 7, 250 militaires vont être en casernement à bord, rejoints bientôt
par 250 autres. Dès lors, des prisonniers de guerre sont internés dans
le camp de l'Île Longue avec les civils.
L'esprit des civils se trouve en contradiction avec la mentalité des soldats
germaniques qui sont persuadés d'être mis à l'écart d'une grande défaite
prévisible de ces satanés Français que l'humiliation de 1870 n'aura pas
calmé. Pour les civils, si quelques-uns sont des va-t-en-guerre, la plupart
espèrent d'abord retrouver une vie familiale.
Les gardes sont contraints de raffermir leur autorité. Une cellule d'isolement
est à disposition à l'encontre des récalcitrants. Certains braillent toute
la journée, tentant de provoquer l'insurrection pour s'évader.
S'il y a de l'agitation dans le camp, il y en a aussi à l'extérieur dans
la population locale. Des familles de militaires français se plaignent
que la Marine ne fait pas beaucoup d'effort de régularité dans la distribution
du courrier y compris quand le navire concerné est en Rade de Brest. Elles
comparent la situation de l'Île Longue qui voit venir un remorqueur quotidien
qui transporte le courrier des prisonniers de nationalité ennemie et des
vivres. Il « pleut » des colis qui proviennent d'Allemagne pour les prisonniers
du camp. Colis fouillés contenant des vivres, des médicaments basiques
et quelques vêtements pour l'essentiel. Les prisonniers cultivés reçoivent
des livres qu'il faut expertiser afin de déterminer s'ils ne contiennent
pas d'encodages ou des contenus jugés subversifs. La fréquence des colis
va s'amenuiser à partir de 1916, l'Allemagne a faim.
La presse française réactionnaire (tout au long de la guerre) dénonce
les traitements de faveur des camps de concentration dans lesquels les
prisonniers Allemands ont une plus belle vie que les soldats français
dans les tranchées. La critique est à courte portée même s'il est vrai,
au plus dur de la guerre, qu'il est préférable d'être détenu en camp que
de mourir dans un énième assaut inutile sur le champ de bataille. Cependant,
si l'analyse va un peu plus loin, les « bons » traitements français à
l'égard des ennemis enfermés correspond à une attente de réciprocité afin
que les prisonniers français en Allemagne soient bien traités. Enfin,
pour une vue en gros plan, le camp compte 1500 prisonniers en moyenne,
avec une pointe de 2000 prisonniers en cours de conflit avec le jeu des
transferts incessants et des échanges de détenus. Une mutinerie de 1500
individus face à un effectif de 333 soldats français âgés (en 1916), un
effectif qui décroît jusqu'à 130 en 1918, aurait été un bain de sang avec
des conséquences en presqu'île car la population est très hostile face
à ces indésirables sachant que des pères, des fils et des frères tombent
au champ d'honneur. La haine est partout y compris dans la presse qui
nomme l'ennemi par le terme de boche avec tous les qualificatifs dénigrants
pour augmenter le ressentiment.
A l'intérieur du camp, les mois passant, deux courants de pensée surnagent
aux conditions d'incarcération usantes par l'ennui, l'incertitude sur
l'avenir et une réglementation intérieure dont le non-respect entraîne
des sanctions immédiates. D'un côté les nationalistes, en faveur d'une
Allemagne dominante exprimant le rejet de la France et de l'autre des
internationalistes prônant la paix et la liberté des individus dénonçant
les incarcérations arbitraires dont ils font l'objet. La Droite et la
Gauche en opposition y compris dans un camp d'internés.
Des soldats gardiens du camp (19è compagnie du 87e RIT) donnent des fruits,
du chocolat, du tabac, aux hôpitaux temporaires de la région pour les
blessés de guerre. Des campagnes de dons y compris chez les habitants
sont organisées régulièrement.
Réactions politiques vives : les prisonniers de guerre de l'Île Longue
ont obtenu un service religieux catholique à chaque dimanche en janvier
1915. Un service protestant était déjà en place et servi par un pasteur
civil déplacé dans un autre camp de concentration. Il sera remplacé.
Le 8 août 1915 au soir, trois prisonniers allemands parviennent à s'évader
du camp et empruntent une barque de service. A bord, il n'y a pas de rames,
ils doivent employer des planches abandonnées sur la grève. L'un d'eux
se blesse à la main avec une planche. Franko (mécanicien Hongrois, résidant
à New York arrêté sur le « Nieuw Amsterdam »), Wohler, Reinauer, parviennent
à la pointe d'Armorique vers deux heures du matin. Ce dernier est bilingue
et dispose d'une carte d'état major pour rentrer en Allemagne. Egarés,
cachés dans un champ de blé toute une journée, ils décident de demander
leur chemin pour aller au Faou. Le paysan questionné comprend la situation.
Les gendarmes arrêtent les fugitifs, les ramènent brièvement au Château
de Brest puis retour à la case départ : l'Île Longue.
35 prisonniers allemands dont un officier arrivent à l'Île Longue le 23
septembre 1915.
700 soldats allemands capturés en Artois arrivent à Brest le 29 septembre
1915. Ils sont conduits par remorqueurs à l'Île Longue.
600 prisonniers allemands sont conduits vers Brest puis vers Rouen sous
bonne garde pour des travaux, le 5 novembre 1915.
6 prisonniers du camp de Belle-Isle sont transférés à celui de l'Île Longue
le 4/5 janvier 1916.
Décision ministérielle d'harmonisation afin de faire taire les voix criant
au scandale. A partir du 26 janvier 1916, les prisonniers auront la même
quantité de nourriture que les prisonniers français en Allemagne soit
460 grammes de viande par semaine, 300 grammes de pain par jour. L'abaissement
de la quantité de viande sera compensé par des légumes plus abondants.
Dans certaines activités économiques régionales, on manque de bras. Des
corporations aimeraient employer des « boches ». Les autorités renâclent.
Pourtant, des prisonniers travaillent dans les forts français de la presqu'île
et de la région brestoise pour des travaux de manœuvre car les bras militaires
manquent. Des prisonniers travaillent aussi à Brest dans des services
administratifs pour gérer les fichiers des internés, assurer les traductions
et confirmer les statuts envers la Croix Rouge qui invite les autorités
françaises à échanger des prisonniers malades ou à les confier à un hôpital
de Genève.
10 février 1916 : 11 prisonniers allemands civils affaiblis ou infirmes
rejoignent Brest, direction Genève, pour être échangés contre des otages
français en Allemagne.
Dans le camp un médecin français suit les cas médicaux y compris lors
de la diffusion de la grippe espagnole. Des représentants de la Croix
Rouge font des contrôles avec la présence régulière des représentants
de l'Union Chrétienne des Jeunes Gens.
132 prisonniers font du travail rémunéré à 0,30 fr par jour dans le camp
même... Dans les cuisines, l'intendance, l'administration, la poste...
A nouveau, de nombreux détracteurs critiquent les commodités du camp.
Il y a de l'enseignement des langues, de comptabilité, de géographie,
de géologie, de natation... Des baignades communes sont organisées dans
la rade, recommandées et non obligatoires. Les douches sont accessibles
journellement en dehors des périodes de sécheresse durant lesquelles la
douche est hebdomadaire, chaque samedi. Pour alimenter le camp en eau
potable, il avait fallu installer des canalisations avec des pompes pour
refouler l'eau potable captée à St Fiacre vers le château d'eau du camp
d'internés alors que la population de Crozon vit d'eau de sources dont
la qualité sanitaire est remise en cause fréquemment.
Georg Wilhelm Pabst est un cinéaste allemand capturé qui avec quelques
intellectuels du camp fondent une compagnie de théâtre, organisent des
soirées d'opéra, créent un atelier lithographique, publient des revues
poétiques, un journal du camp parfois sulfureux... Les artistes se cotisent
pour acheter un piano... Derrière la façade culturelle, il y a aussi la
fondation d'une loge maçonnique – In Ketten zum Licht – Des
chaînes à la lumière, et des textes codés circulent. Les autorités du
camp doivent composer ou réprimander en fonction des réactions internes,
externes, journalistiques, politiques, géopolitiques... Tout est sous
pression variable. Durant certaines relâches, un comité de prisonniers
organise des contestations pour améliorer l'ordinaire, les officiers français
sont conciliants, trop parfois ? En période coercitive, les gardes sont
restrictifs avec des affichages de punitions bien en vue. Tous ces artistes
produisent néanmoins des dessins, des écrits. Les scientifiques poursuivent
des recherches dans leur spécialité. Mais toute cette agitation bonhomme
ne concerne pas tous les prisonniers. La privation de liberté affûte l'agressivité
des têtes-brûlées. L'inertie des intellos est source de conflits.
Cependant, les transferts de prisonniers arrivant ou partant brisent les
intentions. 200 prisonniers allemands sont versés au camp de Chastenay
le 24 avril 1916.
16 août 1916, le camp de prisonniers de l'Île Longue détenant des militaires
allemands redevient entièrement civil sous l'égide d'un régime pénitentiaire
du ministère de l'intérieur. Les surveillants de l'intérieur sont civils,
par contre le 37e RIT/19e RI reste à l'extérieur.
Les journaux français arrivent dans le camp.
1er décembre 1916. Des Crozonnais se plaignent d'avoir à museler leurs
chiens et d'avoir à les tenir en laisse avec de surcroît une taxe annuelle
à honorer, tout ceci sous l'égide d'un arrêté préfectoral interdisant
la divagation des chiens en Crozon. Plainte appuyée par le fait que des
prisonniers du camp ont un chien sans laisse (une centaine d'animaux selon
la rumeur) et que, lors de leurs travaux en presqu'île, les chiens affolent
le bétail, tout ceci sans payer la moindre taxe.
Vers la fin avril 1917, trois prisonniers allemands s'évadent et sont
rattrapés le 28 au Cap de la Chèvre puis ramenés au camp d'internement.
25 juin 1917, la marine américaine entre ostensiblement dans la rade de
Brest. Les moyens et le contingent sont importants. Les prisonniers allemands
ont une vue directe sur les manœuvres et comprennent que la tournure
de la guerre pourrait changer tristement.
13 septembre 1917, des marins du croiseur « Dupetit-Thouars »
au mouillage dans la rade tirent au fusil vers l'Île Longue sans faire
de blessés. L'affaire est prise au sérieux par les autorités militaires
car cela peut déboucher sur une enquête internationale déplorable.
Dans la nuit du 23/24 novembre 1917, deux prisonniers fracturent la porte
du local des réserves alimentaires pour emporter de la graisse, du fromage,
du sucre et du café qu'ils vont dissimuler dans une caisse enterrée dans
leur baraquement. L'ancien chef de la sûreté de Brest, Mr Bastard, diligente
une enquête qui débouche rapidement sur une arrestation et une mise au
cachot en attendant un jugement demandé par le procureur de Châteaulin.
Le soldat Jean L. de l'Île Longue est arrêté à Brest le 12 août 1918 pour
défaut de présence à son poste au camp depuis le 7 août.
Exposition de la société d'horticulture, catégorie des potagers militaires
: le bataillon de place, soit la garnison des gardes de lÎle Longue, obtient
en octobre 1918, la médaille d'argent. Activité distractive et nutritionnelle
des militaires et dont les journées sont aussi longues que celles des
prisonniers. Le sergent Jules Bizet reçoit un diplôme le 6 octobre 1918.
Le gestionnaire du camp d'internés civils de l'Île Longue cherche à acheter
un char à bancs avec capote à la mi-octobre 1918.
L'armistice est signé le 11 novembre 1918.
L'année 1919, au camp de concentration, va connaître de très vives tensions
; les prisonniers encore enfermés s'impatientent quant à leur libération.
17 avril 1919, trois prisonniers allemands sont conduits au dépôt disciplinaire
de l'Île de Groix pour inconduites répétées.
Le 1er mai 1919, les baraques portent des drapeaux rouges peu appréciés
des autorités françaises. Un drapeau noir flotte sur la baraque n°1 sur
lequel est marqué 1er Mai, Vive l'Internationale, Vive la révolution sociale,
Liberté et bien être au peuple, Mort à la canaille. Un Autrichien et un
Hongrois sont condamnés à cinq jours de cellule d'isolement.
Le 10 mai, deux évadés envisagent de rejoindre les Américains à Brest
pour être reconduits en Allemagne.
Deux versions d'une même histoire du 16 juin 1919 :
• Un garde ivre tire à plusieurs reprises sur des prisonniers
allemands et en tue un tout en en blessant un second à l'épaule.
• Un garde sobre n'étant pas parvenu à faire respecter la réglementation
à trois reprises successives, a fait usage de son arme une seule fois
par intimidation.
Apparaissent quelques complications administratives, le Traité de Versailles
en préparation stipule que les provinces allemandes qui souhaitent être
rattachées à leur pays d'origine vont devoir organiser un plébiscite nécessitant
un vote populaire marquant cette volonté de rattachement. Les autorités
françaises sont dans l'obligation d'identifier parmi les prisonniers,
les internés devenus en quelque sorte ennemis de l'Allemagne impérialiste.
L'Île Longue détient 18 internés de la Sarre et 14 détenus du Slesvig
qu'il faut en priorité expulser de France pour qu'ils puissent voter à
leur domicile. Ces derniers sont en état de choc en apprenant la nouvelle
après tant d'années de captivité et se trouvant moins ennemis que prétendu.
Lors d'une garde, le 19 juillet 1919, le soldat Perament du 19ème
RI enfonce une cartouche à blanc dans la serrure de la porte du quartier
disciplinaire. Pour déloger celle-ci, il utilise sa baïonnette. L'explosion
lui abîme le visage, il est hospitalisé.
2 août 1919. Sur plusieurs jours, 600 marins militaires allemands internés
dans différents camps en France et ailleurs, sont regroupés au camp avant
un rapatriement prochain.
27 septembre 1919, recrutement de surveillants civils pour le camp d'internés
par le biais de la sous-préfecture de Brest. Les ministères ne veulent
plus immobiliser de personnels sur place.
Le 4 octobre 1919, deux prisonniers civils allemands s'évadent du camp
de concentration et sont arrêtés à la gare de Châteaulin juste avant de
prendre le train du matin, ceci par la gendarmerie.
A partir de la mi-octobre, les prisonniers sont ramenés au train de Brest
en partance pour l'Allemagne. Deux groupes de 600 prisonniers...
Il ne subsiste que quelques prisonniers pris en charge par quelques gardes
civils. La nourriture ne vient plus de grossistes brestois, ce sont des
villageois des alentours qui fournissent le nécessaire. La chose est mal
appréciée car bien des Crozonnais ne sont pas revenus dans leurs foyers.
L'Etat restitue au compte goutte ses prisonniers car si les hostilités
sont achevées par la défaite de l'Allemagne et ses alliés, les traités
de paix entre le 28 juin 1919 et le 10 août 1920 ne se signant qu'avec
lenteur, l'utilité de la détention de ressortissants ennemis se fait sentir,
néanmoins le camp est fermé le 31 décembre 1919.
Le 15 mai 1920, vente aux enchères du mobilier du camp d'internés par
le receveur des Domaines. 5% de frais par vente. Une vente qui concerne
70 buanderies, 13 citernes de buanderie, 73 poêles, 127 lampes tempête.
Le 7 juin 1920, les baraquements en bois démontables sont mis en vente
par adjudication sur soumissions cachetées par la mairie de Crozon.
Un ancien interné a pratiqué l'activité de dentiste à Crozon. Joseph Shubel
se trouve être condamné pour pratique illégale de la médecine à hauteur
de 300 fr. Le praticien de fortune n'étant pas si dentiste qu'il le prétendait.
17 juillet, nouvelle vente aux enchères sur place. 8 baraques Adrian,
8 baraques lavabos, 1 buse en ciment , 18 guérites en bois, 37 buanderies
en mauvais état, 25 caisses de pain de guerre.
Une fois le camp démantelé, les propriétaires civils, à peine dédommagés,
retrouvent leurs terres agricoles complètement dénaturées avec des chemins
empierrés en plein champs et des friches insondables...
Quelques chiffres : 5300 prisonniers auraient transité dans le camp d'internement
de l'Île Longue. Jamais plus de 2000 à la fois. Un prisonnier coûte 91
centimes par jour en été, 1 franc en hiver. Au fil de la guerre, il y
a néanmoins des privations de chauffage et d'éclairage à cause des pénuries
nationales. 30 prisonniers sont décédés selon les autorités françaises
(dont 15 en 1918 et 1919 de la grippe espagnole) et 13 ont réussi leur
évasion pour un bien plus grand nombre de tentatives. Les prisonniers
sont catégorisés selon leur dangerosité. Il est à noter que certains prisonniers
allemands seront assassinés par le nazisme en devenir en Allemagne –
exemple : Hermann
von Boetticher – et que d'autres seront des nazis convaincus
jusqu'à faire la promotion de la solution finale lors de la seconde guerre
mondiale – exemple : Fritz Sauckel condamné à mort au procès de
Nuremberg en 1946.
Le camp était de forme heptagonale orienté Nord-Est
avec en fond l'ancien fort
initial devenu une double infirmerie externe au camp. Plein Nord, l'ancienne
batterie de canons désarmée avec ses abris de traverse. Chaque abri (grande
salle voûtée recouverte d'une épaisse couche de terre hors façade d'entrée
ex soute à munitions) avait une fonction de réutilisation. D'Ouest en
Est, soute à munitions et réserve de petits bois, charbon et colis postaux,
réserve à bois, salle de police et fourrage, prison, cellule d'isolement.
Dans le camp lui-même, 72 longues chambrées pour internés, 8 grandes cuisines,
de nombreux bâtiments administratifs, d'intendance, une menuiserie, un
tailleur, des lavabos, des latrines, un terrain de sport, deux captages
de source avec citernes, un château d'eau. Les baraquements de la troupe
sont accolés au camp, au Sud, tandis que le mess est au Nord. Tout étant
en bois, tout fut démonté.
Le site est occupé par la batterie
allemande Cr324 durant la seconde guerre mondiale.
Aujourd'hui, le terrain est celui de la base
sous-marine de l'Île Longue.
La défense côtière avant 1939
Postes de projecteur du Goulet Roscanvel
Lunette à micromètre G de côte
Les postes de télémétrie Audouard 1880 Rosvanvel : Kerviniou - Capucins Sud réemployé - Capucins Sud - Capucins - Capucins Nord - Stiff - Espagnols Sud - Espagnols.
Poste d'observation 1920 de Cornouaille Roscanvel
Batteries : Basse de Cornouaille Roscanvel - Batterie de Beaufort Roscanvel - Vieille Batterie Roscanvel - Haute de Cornouaille Roscanvel - Poul Dû Crozon - Mort Anglaise Camaret - Capucins Roscanvel - Kerbonn Camaret + projecteur Camaret - Kerviniou Roscanvel - Pen-Hir Camaret - Tremet Roscanvel - Ty-Du Morgat - Portzic Crozon - Stiff Roscanvel - Pourjoint Roscanvel - Haute Pointe des Espagnols Roscanvel - Petit Gouin Camaret - Sud des Capucins Roscanvel - Batteries hautes des Capucins Roscanvel - Batterie de rupture ou bombardement - Batteries haute et basse du Kador Morgat - Rouvalour Crozon - Batteries Est de Roscanvel Roscanvel - Batterie du Run / Pont-Scorff Roscanvel - Batterie de l'île de l'Aber Crozon - Batterie extérieure de la Tour Vauban Camaret - Batterie de Dinan Crozon
Cabines téléphoniques de batterie
Camp Sanitaire des Capucins Roscanvel
Casernement bas de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement haut de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Abri groupe électrogène Roscanvel
Fortifications de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Casernement de Kerlaër Roscanvel
Casernement de Lagatjar Camaret
Camp d'internés de l'Île Longue
Corps de Garde 1846 / Fort : Aber Crozon - Camaret Camaret - Kador Morgat - Postolonnec Crozon - Roscanvel Roscanvel - Rulianec Morgat
Loi de déclassement des corps de garde 1846
Loi du 17 juillet 1874 - système Séré de Rivières
Loi du 3 juillet 1877 - réquisitions de l'armée
Caserne Sourdis & cale Roscanvel
Les forts : Fraternité Roscanvel - Landaoudec Crozon - Lanvéoc Lanvéoc - Toulinguet Camaret - Crozon Crozon
Lignes de Quélern Ouest Roscanvel
Pointe des Espagnols - Ligue Roscanvel
Poste d'inflammation des torpilles Roscanvel
Poudrière de Quelern Roscanvel
Repère d'Entrée de Port R.E.P. Roscanvel
Canon de 95mm Lahitolle Mle 1888
Histoire et évolution des calibres des canons
Abri du champ de tir de l'Anse de Dinan
L'arrivée de la téléphonie dans les postes d'observation
Les Ancres de Roscanvel Roscanvel
Château-fort de Castel bihan Poulmic Lanvéoc
La ligne d'artillerie terrestre de 1914
Les piliers des terrains militaires
Sous-marin Nautilus de Robert Fulton Camaret
1404 la chute de l'Anglais à Lam Saoz Camaret
La BAN de Lanvéoc-Poulmic Lanvéoc
La défense antiaérienne avant 1939
Position de DCA en presqu'île avant 1939
Batterie de DCA de Kerguiridic Crozon
Batterie de 100mm Pointe des Espagnols Roscanvel
Projecteur et écoute de Pen ar Vir Lanvéoc
Projecteur et écoute du Grand Gouin Camaret
Abri de projecteur de la Pointe des Espagnols Roscanvel
Station d'écoute aérienne de Messibioc Lanvéoc
Autres positions françaises de projecteurs
°°°
°°°
Une information, une demande, patrimoine, nature, hors tourisme :
© 2012-2023