La briqueterie de Quélern.
Les maisons basses furent les séchoirs de la briqueterie puis des maisons d'habitation.
Des tuyaux de drainage insérés dans un mur de la briqueterie de Quélern à titre de ventilation. Le drainage à la romaine est ancien, ce sont donc des tuyaux d'une trentaine de centimètres de long alignés dans une tranchée avec une pente minimale d'1cm par mètre. La tranchée est comblée. L'eau de pluie pénètre en terre et se met à circuler dans le tuyau discontinu et part au plus bas, un ruisseau, une zone non cultivée, etc.
L'entreprise de Quélern a une production de chaux (2 fours
à chaux) et une briqueterie dont une partie de la structure subsiste mais
sans activité.
Méry Vincent, sur les « conseils » de sa belle-famille Rideau du Sal,
s'active dans le métier à Brest depuis 1789 et en contrat avec l'armée,
est promu directeur (1803) des différentes activités de fours sur Quélern
et à Postermen.
Les productions au début du 19ème siècle servent aux améliorations des
fortifications de Quélern ainsi que certains marchés brestois desservis
par voie maritime. Côté terre cuite, la production est essentiellement
constituée de briques, de tomettes en carré, de tuyaux de drainage...
La fourniture aux militaires est certes lucrative, les volumes de vente
sont vertigineux (400000 briques par an et 20 millions de tomettes), 40
à 50 employés travaillent durement, mais l'essor s’essouffle d'autant
plus que les prix pratiqués sont plus chers que ceux des briqueteries
de Landerneau et Brest qui sont en plein développement. L'ouverture au
marché civil est hors de portée durable car le transport par bateaux dans
la Rade de Brest est un surcoût incontournable. Les Presqu'îliens quant
à eux n'utilisent pas la brique dans leurs constructions, trop chères
et pas assez rassurantes question solidité face à la mer et ses tempêtes.
Quelques bourgeois venus de la ville affectionnent les conduits de cheminée
en brique et les encadrements de fenêtre façon gare mais le marché est
marginal. La prometteuse entreprise de Roscanvel « étouffe ». Le bois
de chauffe est importé de Brest, ce qui n'arrange rien, il n'y a pas de
bois en presqu'île à exploiter. L'argile provenait de Lanvéoc (Sévéléder
carrière propriété de la briqueterie), elle était lavée à grande eau,
moulée sous presse (10 presses mues par un moteur à vapeur de 12 CV),
cuite au four, et séchée longuement dans des séchoirs couverts, les actuelles
petites maisons en bord de route.
L'entreprise change de main plusieurs fois et ferme définitivement en
1886. Il a été envisagé une reconversion du bâti en centre pénitentiaire
en 1889, l'idée est vite abandonnée...
Un seul des propriétaires donne du lustre à la briqueterie : Claude Théodore
Kermarec dont la production est signée. Il est lui même propriétaire de
trois sloops (bateaux) de transport et compte sur cet avantage pour diminuer
les coûts. L'entrepreneur durant son expansion, se fait construire une
maison et dessiner un jardin aux allures exotiques sur place. La future
Pagode... Un ultime
sursaut dans la faïence décorative est tenté mais face à la notoriété
quimpéroise, Henriot, tout particulièrement, l'échec commercial est patent.
Mr Kermarec, au delà de son entreprise, et ses bâtiments "industrieux",
achète progressivement des hectares de terre alentours pour y planter
des arbres et ainsi créer un espace de vie remarquable. Malheureusement,
l'heure de vendre le bien sonne. En 1883, un certain Marie Jules Lenormand
se porte acquéreur pour une brève activité de trois ans. En 1904, un journaliste,
écrivain, voyageur, gastronome rachète la propriété pour en faire une
pension-villa de luxe. Austin de Croze rêve en grand...
48° 18' 2.1" N
4° 33' 24.4" O
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