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Rue Général Lamoricière

Les noms des rues vieillissent mal et ce qui fut honorable par le passé devient, le temps écoulé, une reconnaissance innommable. Christophe Louis Léon Juchault de La Moricière / Louis Juchault de Lamoricière (1806-1865) fut un militaire et politicien de la seconde république (polytechnicien - artilleur) qui fit carrière dans la colonisation de l'Algérie avec des troupes zouaves (infanterie coloniale dont l'uniforme aurait été dessiné par Lamoricière lui-même) dans des combats sanglants dits de pacification. A peine avait-t-il planté le drapeau français sur la Casbah d'Alger qu'il prépara des plans pour refondre la ville par de nouvelles rues à la française. Il créa ensuite un premier service de renseignement après avoir appris l'arabe et incita ses troupes à la guerre par razzia pour anéantir toute résistance algérienne. En toile de fond, il avait la protection d'un oncle colonel de la garde nationale et député dont le carnet d'adresses était fourni par des noms royalistes de haut vol.

A cette époque, la notion de crime de guerre (1945 procès de Nuremberg) n'existait pas. Les colonies françaises s'établissaient grâce à des officiers zélés à la violence assumée. Lucien de Montagnac, lieutenant-colonel sanguinaire, coupeur de têtes, écrivit le 1er février 1841 : « Vive Lamoricière ! Voilà ce qui s'appelle mener la chasse avec intelligence et bonheur ! ... Ce jeune général qu'aucune difficulté n'arrête, qui franchit les espaces en un rien de temps, va dénicher les Arabes dans leurs repaires, à vingt-cinq lieues à la ronde, leur prend tout ce qu'ils possèdent : femmes, enfants, troupeaux, bestiaux, etc.».

Des officiers moins enclins aux répressions aveugles regrettaient un avancement fulgurant d'un officier particulièrement dur avec ses troupes de zouaves et l'armée locale constituée au service de la France. On parlerait aujourd'hui de maltraitance. Et si la maltraitance offrait du grade, s'en priver eut été contreproductif. Colonel le 11 novembre 1837. Général le 21 juin 1840. Lieutenant Général le 9 avril 1843.

Certaines sources atténuent l'action de Lamoricière en mettant la responsabilité sur son supérieur le Maréchal de France Thomas Robert Bugeaud dont l'extrémisme est historiquement incontestable. Lamoricère aurait présenté sa démission, cette dernière refusée, Lamoricière aurait eu quelques scrupules à trucider les femmes et les enfants... L'émir Abd-El-Kader aurait négocié avec Lamoricière en évitant Bugeaud. Lamoricière en gage de l'engagement pacifique de la France aurait remis son épée en 1847 à l'émir vaincu...

Bugeaud supportait Lamoricère pour ses talents d'organisateur mais dénigrait l'homme de guerre : « Tout son bagage comme général se compose de quelques ghazias heureuses et de quelques petits combats dans lesquels il était numériquement supérieur aux Arabes. »

Le général de Lamoricière fut aussi député de la Sarthe (1846). Fait grand-officier de la Légion d’honneur, le 14 janvier 1848. Puis ministre de la Guerre (28 juin-22 décembre 1848). Le général souhaitait une Algérie occidentalisée par l'assimilation des populations locales à des manières servant l'intérêt français ainsi qu'à l'installation de populations occidentales sur place... Le projet originel des colons était de faire une colonie de militaires retraités de l'armée française en remerciement des services rendus et pas davantage.

Il participa à la répression armée de l'insurrection parisienne du 28 juin 1848, y fut blessé gravement en uniforme de colonel de la garde nationale... Il ordonna à la gendarmerie dans la capitale : « Du moment où l’action de la force armée devient nécessaire, elle doit intervenir avec énergie, décision, et sans parlementer avec l’émeute ; c'est le plus court et le plus sûr moyen de comprimer toute tentative de désordre ou d'y mettre fin s'il vient d'éclater. »

Son positionnement face au coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851 le mena en prison puis en exil en Allemagne et en Belgique mais avec un droit de perception de sa solde bien que mis à la retraite d'office. Cinq ans plus tard, il tenta un retour en politique en France en se présentant à la députation... Il fut battu significativement.

Retour en grâce, il demanda à l'empereur de le nommer aux troupes pontificales pour défendre la papauté grande propriétaire terrienne et la royauté contre les armées républicaines. La bataille de Castelfidardo, du 18 septembre 1860, fut un fiasco durant laquelle Lamoricière perdit son second, le Général Georges de Pimodan, lors d'une retraite face à un adversaire en surnombre. Justice immanente ? Après la bataille, le général ennemi piémontais Enrico Cialdini aurait déclaré à la lecture des noms des officiers des zouaves pontificaux morts au champ de bataille : « L'on dirait une liste d'invités à un bal de Louis XIV !». La noblesse catholique de France s'y était fortement engagée en tant que volontaire, Napoléon III aurait détourné son regard, Lamoricière fulmina mais se tut. L'Italie en tant que nouvel état aux projets démocratiques s'établissait enfin en 1861 ceci à l'encontre des espoirs de Lamoricière.

Le général comblé par l'autoritarisme à tout va, symbole d'une époque sombre, mourut rapidement à l'âge de 59 ans suite à des problèmes pulmonaires contractés lors de son internement.

Le parcours de cet homme honoré par un nom de rue en Crozon appartient donc à des grandeurs iniques que la justesse aurait dû désavouer désormais, malheureusement les motivations des attributions des rues s'oublient autant que les parcours discutables des personnalités distinguées. On ne saurait oublier l'Histoire et les patronymes de ceux qui la font mais on ne devrait pas en privilégier la mémoire par des mises en évidence maladroites. L'héritage des colonisations pèsent sur la géopolitique actuelle et alimente des rancœurs parfois criminelles. Mettre l'indélicatesse à un coin de rue n'augure d'aucune accalmie prochaine.

Quelques villes usent du nom de "rue de Lamoricière". L'attribution nantaise, par exemple, date de 1874. Il est évident que 9 ans après la mort du personnage politique et militaire Nantais, son aura était intacte et son instinct colonisateur encensé au nom de la grandeur de la France. A Paris, l'avenue Lamoricière date de 1932... Une période "folle" dont les colonies commençaient à organiser une première résistance silencieuse, réprimée et encore contenue.

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