Le manoir de Goandour en 1970.
Dans les textes rappelant l'histoire du patrimoine de Goandour,
on trouve aussi le nom de Gouandour quand il est fait mention de la famille
d'origine détentrice des biens fonciers de la seigneurie. Mais en remontant
encore la chronologie des textes les plus anciens, le nom originel serait
Gouffandour.
Le manoir de Goandour est le fruit d'une très longue évolution architecturale
qui a dû s'adapter à toutes les périodes de l'histoire de France avec
des phases d'extension alternant avec des phases de réduction de surface.
Manoir médiéval sans doute puisque la seigneurie est très ancienne et
serait la possession ancestrale de la famille Gouandour sans pour autant
établir une datation précise, tout en s'étonnant de la survivance de cette
petite seigneurie se pérennisant à l'ombre du comté de Crozon auquel elle
« succombera » par le mariage. En 1426, des textes relatent le mariage
de Catherine de Gouandour avec Hervé Crauzon, fils cadet de la maison
de Crozon qui endossa les privilèges et les insignes honneurs de son épouse.
Hervé Crauzon devint Hervé Crauzon de Gouandour. Devenue veuve, Catherine
épousa ensuite Alain le Rabiner.
…
Allain I, Sodanne et Clémence étaient nés du second mariage de Jean II
et de Jeanne de Kersanguy en 1537.
Allain I de Gouandour, écuyer, épousa Béatrice de Kervenozael en1588.
Mariage qui donna naissance à Thomas de Gouandour qui épousa Renée le
Faucheux de Kerfleurec, puis naissance de Charles de Gouandour, Seigneur
de Kervenozan, qui fut prêtre recteur d’Isinsac. La branche aînée des
Gouandour, par le fait d'Allain I, ne vécut plus en presqu'île de Crozon.
Sodanne de Gouandour épousa Morice de Kerbecau.
Clémence de Gouandour épousa Jean le Rougeard, poète publié grâce à sa
conjointe.
...
Les Gouandour se lièrent par le mariage aux Pluvié dont le fief se trouvait
proche de Vannes, la famille Pluvié de Gouandour apposa son blason dans
les murs.
...
Conjointement, par le mariage encore, une branche de la famille Gouandour
fut affiliée aux Cléguer. Le 26 novembre 1612, suite au décès de Marguerite
Richard dame de Gouandour, cette dernière fit pour héritier, Alain de
Gouandour du Cléguer de Mezros.
...
La dernière des Gouandour du manoir (ayant vécu sur place) fut Gabrielle
qui épousa Nicolas I de Moëllien dont la seigneurie était à Plonévez-Porzay,
ceci vers 1620. L'aîné des Moëllien était capitaine garde-côte à Douarnenez.
Il fut requis par Richelieu à deux reprises en 1635 et 1637 pour défendre
la baie contre un débarquement espagnol. Ace titre et de par son mariage,
il devint écuyer du manoir de Gouandour. Le blason des Moëllien fut apposé
dans les murs du manoir. ... Lors de la Réformation de 1670, un contrôle
de l'état de noblesse permettant de vérifier l'attribution des privilèges
et des exemptions, la famille de Gouandour fournit des justificatifs de
noblesse sur 9 générations.
...
Messire Guy Louis de Moëllien, chevalier de Gouandour, chef d'escadre
de la marine du département de Brest, chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis en date du 9 août 1683, conseiller d'honneur au rôle des
compagnies en date du 7 juin 1694, est inhumé dans le chœur de l'église
des Cordeliers de Quimper après avoir tiré des revenus du fermage de Gouandour.
...
A la fin du 18ème siècle, le manoir - Ar coz Maner - fut loué bien que
resté dans la famille Moëllien. Un bail de 9 ans fut signé entre les Moëllien
et les sieurs Louis Le Rividic et Yves Kerinec, le 28 novembre 1785.
A la Révolution, Le manoir était propriété du capitaine aide-major au
régiment du Roi-Infanterie Guy-René-Marie-Bruno de Moëllien qui ne devra
son salut qu'à l'émigration.
...
Le prêtre réfractaire Gabriel Raguenez / Raguenès, ancien vicaire de Landudec,
donnait la messe dans une grange du manoir. Certains récits ajoutent que
sous la grange qui n'était autre que le vestige de l'ancienne chapelle
familiale, subsistait un souterrain suffisamment vaste pour y célébrer
des messes catholiques alors interdites par la constitution révolutionnaire
dévouée au culte de l'être suprême. Suite à une dénonciation, l'homme
d'église en pleine clandestinité fut arrêté le 10 avril 1794 - 21 germinal
de l'an II, sortant du manoir en tenue de meunier. Il sera décapité à
Quimper et les locataires seront inquiétés puis élargis faute de preuves.
Extrait du rapport de mission relative à l'arrestation du fugitif : «
Un détachement fut conduit à 8 heures du matin par un officier municipal
à la ferme nommée Gouandour appartenant ci-devant à un émigré. Les grenadiers
ayant pris leurs dispositions pour entourer cette ferme, tout à coup,
le grenadier aperçoit un gros paysan qui lui paraît suspect et lui crie
: Halte là ! Tu es prêtre. Celui-ci voulut s'évader aider de quelques
femmes clientes, mais le brave sans-culotte en a bientôt imposé à cette
séquelle fanatique et a amené avec ses camarades ce gros réfractaire à
la municipalité qui sur le champs l'a fait conduire par douze grenadiers
à Ville-sur-Aulne (Châteaulin) au grand désespoir de toutes les bigotes
de cette commune. Précédemment, j'avais donné le signalement de ce reptile
au maître cordonnier du bataillon qui loge dans la maison de la mère de
ce coquin en cas qu'il eût des habitudes dans cette maison ; mais il paraît
qu'il n'y est pas venu depuis notre arrivée ici... »
...
Le manoir peu valorisé et des dépendances – Ar Maner bihan –
en ruines à Pen-ar-Menez furent estimés du 22 au 29 juillet 1794 –
4 au 11 thermidor an II, après la confiscation par la Nation. La mise
aux enchères publiques du bien national fut remportée par Gaspard Alexandre
Pennarun / Penarun (1764-1803), un financier de Rosporden, ceci à la date
du 5 novembre 1794. Cette famille occupa les lieux jusqu'en 1921. A cette
date, le manoir de Goandour devient la propriété de la famille Drévillon-Marchadour.
...
Au 17ème siècle, le manoir est en cours fermée par des murs élevés et
des tourelles aux angles si l'on en croit un plan datant de 1672 conservé
aux archives de la mairie de Crozon. Une restauration de 2004, en fait
retrouver deux fondations des fameuses tours. Cela supposerait un souci
de défense comme il se devait en des temps troubles. La structure du manoir
n'aura de cesse d'évoluer vers des dispositions plus agricoles et de plaisance
comme toute maison de noble qui traverse des siècles plus apaisés. Chapelle,
moulin à vent, moulin
à marée du Fret, colombier, granges multiples, maison à pain, puits
de cour, étables, granges... Certains bâtis passent les âges, d'autres
disparaissent.
Le manoir est touché par des explosions en 1944 dont un pavillon détérioré
par un obus puis il sera rénové ultérieurement. Les terres de Goandour
jouxtent la position allemande Cr21 de Pen-ar-Menez composée de bunkers
669 de l'armée de terre.
L'ultime souvenir de la famille Gouandour serait l´enfeu des Gouandour-Moëllien
provenant de l´ancienne église paroissiale de Crozon conservé au manoir
de Lescoat à l'instigation de l'historien Le Bastard de Mesmeur. Il fut
un temps, où la famille Gouandour avait sépulture dans l'église même de
Crozon.
Blason des Gouandour :
D'argent à trois chouettes de sable, becquées, membrées et allumées de
gueules – un chevron accompagné d'un arbre, chargé d'une barre.
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