Publicité 1970.
L'école Sainte Anne a été démolie en 2014 pour faire place à un hôpital.
Nouvelle école Sainte Anne, déplacée.
L'école Sainte-Anne, élevée grâce aux pierres des carrières
de Poulpatré, fut alors dirigée par Sœur Anne de Jésus (1823-1909),
née Anne Désirée Jacquette Jeanne Marie Le Bastard de Mesmeur, d'une famille
légitimiste de notables du manoir
de Lescoat en Crozon. Cette religieuse, de son vivant, fut une intellectuelle
reconnue dans la région pour ses livres religieux en langue bretonne et
son livre d'histoire de la Bretagne. Présumée bachelière, il n'en fut
rien et ne fut donc pas la première bachelière de France comme le bruit
courut. Néanmoins son livre d'histoire à lire à haute voix et composé
de veillées est reconnu pour être relativement fidèle à l'histoire bretonne.
La population découvrait ainsi son histoire au travers d'une langue qu'elle
pratiquait mais qu'elle ne lisait pas. La création de l'école Saint Anne
fut son projet. Une école de 1856/57, la première du canton, avec un statut
privé ; puis par manque de fonds, elle devint subventionnée par la municipalité.
La loi Falloux de 1850 permettait une école publique dirigée par des religieux
faute d'instituteurs laïques disponibles. Le maire, de fait républicain,
était en charge de la surveillance des recrutements des enseignants ;
face à lui, une religieuse royaliste, ultra-conservatrice, œuvrant
pour le retour de l'ancien régime, voulant mettre un terme à la république
décadente, espérant la fin de Napoléon III au plus vite... Entre les deux
camps, 130 élèves, filles et garçons, pris en charge gratuitement pour
la plupart, issus de familles pauvres. Les parents s'interrogeant s'il
était bien raisonnable de savoir lire et écrire quand il y avait tant
de travail à la ferme ou sur un embarquement de pêche... L'école connut
des soubresauts qui animèrent la vie politique locale. Le fameux clivage
gauche droite s'installait dans une société en mutation, qu'Anne de Mesmeur
refusait. L'éducation religieuse et monarchiste, oui ! Une éducation républicaine
pervertie prônant l'égalité des êtres, jamais !
La loi qui supprima les écoles congrégationnistes toucha les Filles du
Saint Esprit de Crozon. Le gouvernement d'Emile Combes mit en application
la loi du 1er juillet 1901 qui interdisit aux associations et aux congrégations
religieuses tous salaires, revenus ou avantages... L'armée fut mise à
contribution pour déloger les Filles du Saint Esprit de Crozon !
Aucun sang ne fut versé mais les noms d'oiseau volèrent !
Lettre du Préfet du Finistère au Ministre de l'Intérieur
et des cultes du 30 septembre 1902 :
"Il résulte des enquêtes que j'ai prescrites à l'effet de rechercher les
membres du clergé qui ont pris part aux mnaifestations organisées à Crozon
à l'occasion de la fermeture de l'école privée dirigée par les Filles
du Saint Esprit, que, lors de l'exécution du décret de fermeture, le 11
août, quatre prêtres appartenant au clergé de Crozon se trouvaient dans
la cour de l'école des sœurs.
Le portail donnant entrée à l'établissement et que précède la cour de
l'école avait été barricadé à l'intérieur. Une barricade de 2m50 de hauteur
avait été édifiée derrière le portail. Les deux commissaires de police
après avoir fait les sommations légales, ont dû faire enfoncer le portail.
Secondés par trois brigades de gendarmerie et un détachement d'infanterie
fourni par la garnison du fort de Crozon, ces deux fonctionnaires ont
été dans la nécessité d'escalader la barricade édifiée derrière le portail
pour pénétrer dans la cour de l'école où ils ont été bousculés par un
certain nombre de manifestants qui, au nombre d'environ 800, se trouvaient
dans l'établissement des soeurs et la cour qui le précède.
Parmi ces manifestants, se trouvaient les abbés Hénaff, Mocaër, Dréau
et Fertil, tous les quatre vicaires attachés à la paroisse de Crozon .
Deux vicaires seulement sont, à Crozon, rétribués par l'Etat; ce sont
en ce moment, MM Hénaff, dont la présence est établie par les mnifestants
et Le Roy. En me reportant à l'état du clergé rétribué, j'ai constaté
que le traitement de M. Dréau qui était au nombre des manifestants a cessé
de lui être payé le 17 avril 1902, lors de la nomination de M. Hénaff;
que celui alloué par l'Etat à M. Mocaër a également cessé de lui être
payé le 3 octobre 1899, lors de l'installation de M. Hily. Je me suis
donc demandé si ces deux prêtres qui semblaient avoir quitté Crozon aux
dates indiquées ci-dessus étaient revenus dans cette commune pour se joindre
aux manifestants. Il est résulté des renseignements supplémentaires que
j'ai recueillis que ces deux prêtres n'ont pas cessé de faire partie du
clergé de Crozon, mais qu'il est d'usage que, quand un vicaire vient à
quitter Crozon, le plus ancien vicaire abandonne son traitement de l'Etat
au nouveau venu et est, à partir de ce moment, salarié par la Fabrique.
C'est ainsi que MM Mocaër et Dréau sont salariés aujourd'hui par la Fabrique
et que le traitement qu'ils ont touché est aujourd'hui attribué à MM Hénaff
et Le Roy. De cette façon, les prêtres qui, pendant quelques années, ont
fait preuve d'une hostilité qui peut motiver une suppression de traitement
se mettent à l'abri de toute mesure disciplinaire, en se faisant rétribuer
par la Fabrique. Malgré leur présence à la manifestation, je me vois donc
dans l'impossibilité de proposer la suppression du traitement de MM Mocaër
et Dréau, puisqu'ils sont rétribués par la Fabrique. Il en est de même
de M. Fertil qui, lui, n'a jamais été rétribué par l'Etat. Restent MM
Hénaff et Le Roy..."
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