Le contexte de la chapelle, côté baie de Douarnenez.
Le cap de la Chèvre sous protection de St Nicolas. Un grain tombe sur Sein.
Le village de Rostudel.
La chapelle de Saint Nicolas a bel et bien existé puisqu'elle
est citée dans la nomenclature des édifices religieux de la presqu'île
de Crozon éditée à différentes reprises par l'évêché de Quimper. Une citation
néanmoins accompagnée d'une mention « pour mémoire » et à laquelle n'est
jamais attaché le moindre revenu connu dans le rôle des décimes – argent
des quêtes et dons entre autres.
Aucune trace de cette chapelle au Cap
de la Chèvre, il semble alors difficile d'en déterminer le lieu d'implantation.
La carte de Cassini du 18ème siècle mentionne « St Nicolas » avec un symbole
de chapelle au Sud du village de Rostudel. La chapelle n'aurait donc pas
été dédiée à l'usage privilégié des villageois mais aurait été construite
sur le plateau de lande du Cap, en plein vent, exposée aux déluges des
pluies océaniques, face à l'immensité de la mer avec pour saint protecteur
Nicolas. Un saint aux multiples patronages : enfants, célibataires, jeunes-femmes
en attente du mariage... et marins dans la tempête. Les habitants vivant
partiellement de la mer, allaient sans doute y prier pour bénéficier d'une
protection contre la noyade, le naufrage... Il est tout à fait concevable
que des familles endeuillées de la presqu'île de Crozon aient pu venir
en « pèlerinage » pour la mémoire des disparus. Il s'en passait tant au
large !
Une statue de bois polychrome du 15ème ou 16ème siècle, dite de St Nicolas,
est présente en la chapelle
de St Hernot en Crozon et serait le seul vestige de la chapelle démantelée.
La seule donnée affirmée et incontestable consiste à relever le fait dûment
enregistré par l'armée française que cette chapelle fut un magasin à poudre
jusqu'à la construction d'un magasin réglementaire en 1780.
Les batteries
de différents âges dont celle de Rouvalour
et de différents positionnement de la côte de l'anse de St Nicolas jusqu'au
Cap de la Chèvre, réclamaient un magasin pour mettre la poudre à canon
au sec mais quant à réquisitionner un édifice religieux en usage, cela
surprend. On peut supposer que la faiblesse du nombre d'habitants de Rostudel
et des environs, quand la chapelle fut défraîchie, l'évêché ne jugea pas
bon d'en restaurer la structure et préféra concentrer les efforts financiers
sur la chapelle de St Hernot un peu plus au Nord. L'Eglise a-t-elle loué
ou vendu l'édifice à l'armée ? Selon le positionnement de Cassini, la
chapelle était à équidistance très raisonnable de plusieurs corps de garde
et batteries.
Les chapelles éloignées et misérables avaient un sol en terre-battue incompatible
avec le stockage de barils de poudre à cause de l'humidité. Il fallut
assurément installer un plancher de bois en chêne sur un vide sanitaire
et ceci sans clou pour éviter la moindre étincelle. Il fallut changer
les gonds de fer en gonds de bronze des portes et condamner les éventuels
vitraux pour empêcher un rayonnement solaire direct pour les mêmes causes.
Il fallut obturer le clocher, voire le supprimer pour ne pas en faire
un amer, donc une cible ; et par contre installer des évents pour ventiler
le local.
Les boulets ennemis tirés des vaisseaux de ligne de la baie de Douarnenez,
ne pouvant atteindre un bâtiment sur un haut de falaise sans s'approcher
de la côte et se faire canonner par les batteries de côte française, l'idée
de cette utilisation militaire d'un lieu de culte n'était pas mauvaise.
Les batteries de St Nicolas puis du Cap de la Chèvre étaient purement
dissuasives et n'étaient en alerte que rarement dans l'année, hors période
napoléonienne. L'économie d'un magasin de poudre pour une armée qui avait
du mal à financer l'artillerie côtière de la France relevait du bon sens.
Quelques écrits incertains stipulent que la chapelle était considérée
en ruines en 1784.
Le Cap de la Chèvre étant devenu hautement militaire avec le temps, l'armée
ayant agrandi ses terrains militaires avec une interdiction de visite
du monde civil, qui sait si la chapelle ne fut pas réquisitionnée et détruite
par l'armée elle-même qui réemploya les pierres dans le sémaphore ou des
bâtiments adjacents.
Si la chapelle était sur parcelle civile, une vente par adjudication probablement,
passa le bien dans le domaine privé. La chapelle St Nicolas déconstruite,
ses pierres furent dans ce cas, récupérées par les habitants ou le nouveau
propriétaire de la parcelle et n'exista plus définitivement.
La zone connut une très relative autonomie agricole grâce aux troupeaux
de moutons pâturant la lande voisine avec l'agrément militaire qui y voyait
un moindre entretien.
L'Anse de St Nicolas, mouillage longtemps apprécié, renouant avec l'esprit
de protection tant prié, rappelle l'existence d'un lieu de sainteté complètement
évaporé à regret.
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