Sépultures des deux sœurs Le Bastard au cimetière de Lanvévennec.
Le manoir de Lescoât est attesté en 1426 comme appartenant
à Jehan de Poulmic, branche cadette des seigneurs / barons de Poulmic.
Le nominatif est Sieur de Leschouat dans les textes anciens et les réformations.
En 1615, la fille de Poulmic, héritière du manoir, épouse Jacob de Kérigou
dont la famille conserve le manoir durant deux siècles. Puis ce dernier
passe de familles en familles : Heusaff d'Ouessant 1778, de Boye 1799,
Campoury 1813, Trédern (comte de) transaction familiale en faveur des
Le Bastard de Mesmeur (1826) comme le fief de Kerbiriou (1842) en Crozon
appartenant dans le temps aux Kerguisiou.
La famille le Bastard de Mesmeur n'est pas originaire de Crozon et n'a
aucun titre de noblesse ancien bien que certains représentants de la lignée,
au 19ème siècle, se sont affublés du titre de comte et d'un blason constitué
d'éléments de familles nobles introduites dans la filiation par le mariage.
La famille le Bastard comporte plusieurs branches et la constitution de
la branche Le Bastard de Mesmeur s'est forgée comme suit :
Le sieur du Parc-au-Bastard, Alain le Bastard épouse Marie Caouen vers
1630.
Le fils, François le Bastard, propriétaire terrien en Tréméoc, en devient
le sieur de Mesmeur, il épouse Françoise Cozic vers 1662.
La famille Le Bastard de Mesmeur est commerçante et terrienne jusqu'au
18ème siècle. A partir de là, les fils de la famille se démènent dans
la magistrature...
Nicolas Le Bastard de Mesmeur (1730-1760) : avocat du roi au présidial
de Quimper (1755-1760).
Le fils, Pierre Jacques (1757-1825) devient magistrat de l'amirauté jusqu'à
la Révolution. Il s'éclipse durant la période des troubles puis intègre
l'administration départementale et démissionne en 1795 pour raisons de
santé. Il profite de ce retrait salutaire pour acquérir des biens nationaux
bradés. Puis il ressurgit dans la magistrature napoléonienne et est nommé
conseiller départemental vers 1800. Lors de la Restauration, il redevient
magistrat au tribunal de Quimper en tant que vice-président honoraire
du tribunal de grande instance afin de juger les révolutionnaires, les
bonapartistes, etc... Il est impitoyable.
Le fils, Alain Jacques (1794-1860) est chevau-léger de la garde du roi
en 1815. Il épouse Jeanne Chauveau de Kernaëret, d'une famille terrienne
(par la mère) et magistrate dont le père est maire de Fouesnant. Au décès
de celui-ci, Alain Jacques est élu maire durant trois ans. L'épouse hérite
des biens de la famille Trédern (mère) dont le manoir de Lescoat en Crozon
fait partie. Le couple fortuné s'installe au manoir en 1826. En cette
année, Alain Jacques est conseiller de préfecture, poste qu'il déserte
quand il lui faut prêter serment à la République. Il se replie dans son
manoir et travaille pour son plaisir, l'histoire régionale, l'archéologie,
le patrimoine architectural. Il est aussi éditeur. Le couple vit aisément
des fermages. En 1848, il est au conseil municipal de Crozon mais doit
démissionner en 1852 à cause de l'article 14 de la Constitution de 1852
qui impose aux élus de prêter serment à la République. Il arrête toute
activité et vit au manoir jusqu'à son dernier souffle. Il a financé la
restauration du calvaire de Saint-Jean-Leïdez et mis à l'abri des pierres
ouvragées du manoir
de Goandour.
Trois enfants sont à naître : Anne (1823-1909), Alain (1824-1876); tous
deux à Quimper et Ernest (1827-1886) à Crozon. Ce dernier vit sur les
terres de Lescoat sans profession officielle et reste le seul à donner
une postérité, quatre filles qui perdent le nom de Le Bastard de Mesmeur
par le mariage mais dont au moins une vit, avec sa descendance à Lescoat
jusqu'en 2019 environ. Epouse : Anne Louise de Mellon (1831-1905). Fille
aînée : Armelle (morte enfant). Fille cadette : Marthe (morte enfant).
Fille : Ernestine (1861-1906) se marie avec Louis de Chalus. Fille dernière
: Marie Modeste Aline Renée (1870-1916) se marie avec Henri Alphonse Anatole
Brosset de la Chaux, Lieutenant de Vaisseau. Une descendance : Jean Brosset
de la Chaux, résistant fusillé.
Alain est un magistrat au parcours dégradé dans des palais de justice
secondaires. On se méfie de lui. Il tente la politique et y échoue à plusieurs
reprises dont les cantonales à Crozon. Il est réputé moralisateur et d'une
religiosité excessive. Il n'hésite pas à donner des peines lourdes à des
affaires de mœurs qu'aucun juge ne s'attarde à juger.
L'emblématique Anne
Le Bastard de Mesmeur devenue religieuse de la congrégation des Filles
du Saint Esprit est une figure ultra-conservatrice et cléricale de Crozon.
Fondatrice de la première école du canton : l'école
Sainte Anne. Sa lutte pour une éducation gratuite mais religieuse
des enfants et son aversion pour Napoléon III, sa pugnacité à vouloir
remettre de la royauté dans une république balbutiante, fait de ce caractère
bien trempé, un personnage romanesque.
Le manoir d'origine était nettement plus mesuré que celui actuel qui est
le fait d'un usage de pavillon de chasse au 18ème siècle et d'une grande
extension de plaisance du 19ème siècle.
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