Le dolmen de Voulven en St Nic nommé aussi Miné Mein
– Tormez Guermeur – situé dans la Montagne d'Argol, versant
Sud, aux limites communales Argol/St Nic fut assimilé à un temple de druides
lors de l'élaboration de la carte de Cassini. Il s'agit en réalité d'une
sépulture de l'âge de bronze sans doute pour recevoir la dépouille d'une
personnalité reconnue de l'époque. Dolmen fouillé, car creusé en profondeur
sous sa table dans l'espoir de trouver un trésor. Dans les parages, les
seuls trésors déterrés furent, vers 1905, des haches de pierre...
Les communes de la presqu'île de Crozon : Camaret-sur-Mer
- Roscanvel
- Crozon
- Lanvéoc
- Landévennec
- Argol
- Telgruc-sur-Mer
- disposent encore de mégalithes dont certains sont exposés à la disparition
n'étant pas signalés en tant que patrimoine à protéger.
La carte de Cassini du 18ème siècle porte trois mentions
« Ancien Temple des Druydes » de part et d'autre de la crête de la Montagne
d'Argol. Un temple sur le sol de la commune d'Argol et deux sur le sol
de la commune de St Nic, la séparation physique étant un tronçon du «
Grand Chemin ».
Les druides ont une image de bienveillance au travers d'une célèbre bande
dessinée, dans la réalité, chaque druide en exercice avait droit de vie
ou de mort sur chaque citoyen de son territoire d'influence. Certes, un
peu médecin, herboriste, religieux, juge, il sacrifiait aisément des femmes
et des esclaves au cours de cérémonies d'immolation afin d'offrir des
morts nouveaux au peuple des morts. La civilisation gauloise d'origine
celte en Armorique très avancée encourageait la recherche du pouvoir par
les chefs de guerre et les druides qui se partageaient les attributions
sociétales.
La presqu'île de Crozon était habitée par les Osismes, une tribu gauloise
qui avant l'invasion romaine en 56 av JC, pratiquait l'élévation de mégalithes
« partout » depuis la préhistoire. Les menhirs, les allées couvertes,
les dolmens, il y en avait « à foison ». Une très grande majorité a été
dispersée, réemployée, à une époque où la notion de patrimoine historique
n'existait pas d'autant que les rochers employés n'avaient subi aucune
taille esthétisante. Les archéologues du 19ème siècle faisant des inventaires
réguliers ont pu constater les disparitions pour cause d'agriculture toujours
plus intense... Quant à la réalité d'un temple sous la forme que l'on
entend couramment, soit une salle ou un périmètre construit dédié à la
perpétuation d'un culte, il n'y en eut pas en presqu'île de Crozon apparemment.
Les alignements de menhirs avaient supposément un lien astronomique et
un rôle de commémoration de croyances célestes et cela devait suffire
aux intentions émises.
Il semblerait que le ou les cartographes du 18ème siècle ayant parcouru
la Montagne d'Argol, terre de lande et de tourbière, dépourvue d'arbres
ou de végétations hautes, ont sans doute observé trois petits monticules
de pierres appareillées dont l'agencement ressemblait quelque peu à un
temple romain, la stylisation en moins. Bien que la fonction de la carte
de Cassini fut de placer les moulins, châteaux, hameaux, villages et villes
en situation topographique, il leur a semblé indispensable de mentionner
ce qui leur parut construit en terrain découvert. Pourquoi n'ont-ils fait
de même avec d'autres monuments mégalithiques de la presqu'île ? Mystère
! A moins que d'autres éléments d'appréciation aient existé et dont la
disparition nous conduit dans l'expectative insatisfaite. Notons tout
de même que l'archéologue Bachelot de la Pylaie a visité la montagne en
1850 sans mentionner la moindre ruine druidique tout en notant la présence
des mégalithes.
Question temple, les vestiges d'un temple romain ont bien été signalés
sur les pentes du Ménez Hom côté St Marie du Ménez-Hom. Une activité religieuse
semble probable sur les pentes du mont. Statuettes païennes et chrétiennes
furent aussi découvertes.