La première école du hameau de Kerloc'h (1882) est une
grande maison privée louée par la mairie de Crozon à peine salubre qui
reçoit 50 élèves et dont le grenier non aménagé sert de logement à l'instituteur.
L'académie propose la construction d'une école neuve aux normes standards
de l'époque. Le projet patauge dans la lande marécageuse avant de désigner
un terrain.
La construction est enfin réalisée à minima sans préau, sans adduction
d'eau ni réserve avec des malfaçons notoires en 1896 jusqu'au 12 janvier
1897. Impossible d'y faire classe sans regrouper les élèves en toute mixité
ce que propose l'inspecteur d’académie. Les parents refusent et veulent
une classe de filles avec une maîtresse et une classe de garçons avec
un maître. L'ancienne école reste ouverte jusqu'en 1899 en renfort. La
nouvelle école est le refuge d'une jeunesse tapageuse qui vient y danser
et faire le chambard le dimanche.
En 1906, le hameau de Kerloc'h comme d'autres est rattaché à la commune
de Camaret-sur-Mer dont la municipalité développe l'école au fur et à
mesure que la population locale croît mais avec une lenteur qui défie
l'entendement. Les garçons ont un préau et une cheminée pour chauffer
la gamelle de midi, pas les filles... 110 élèves pour deux classes en
1934... En 1938, l'école a enfin trois classes et un préau mixte.
L'école est réquisitionnée le 6 janvier 1941 par l'armée allemande. Les
filles ont école à la chapelle St Julien. Les garçons à Camaret dans une
grande salle à Croas-Vari. La maternelle dans une grange à côté d'un bunker
de la plage du Kerloc'h. Des troupes s'en servent comme dortoir. L'école
est dégradée.
Un groupe d'artilleurs s'y installe en janvier 1942 en même temps qu'ils
installent un télémètre à proximité pour guider des tirs antiaériens.
Des aviateurs Anglais repartant vers Kerbonn avant le retour en Angleterre
et ayant pris soin d'avoir bombardé la base du Poulmic passent au-dessus
de l'école. L'expérience prend fin un mois plus tard, du jour au lendemain
l'école est vide.
En Mars 1943, l'école devient un dépôt allemand de ciment sous haute surveillance.
Le ciment est aussi précieux que le carburant. Les constructions du mur
de l'atlantique de Camaret-sur-Mer consomme du béton de façon frénétique.
Le bricolage des particuliers est interdit pour éviter que les Camarétois
n'utilisent le moindre matériau de construction. Les entreprises réquisitionnées
font l'ensachage elles-mêmes sur place.
Après guerre, jusque dans les années soixante et la construction d'une
quatrième classe (1967 - préfabriquée), l'école du Poteau Bleu ou du Kerloc'h
selon sa dénomination est en croissance constante. Malheureusement, la
population va commencer à décroître, l'école entre en survivance jusqu'à
ce qu'en 1997 les 48 élèves et les deux classes subsistantes soient transférées
à l'école du Lannic.
L'école est alors en situation de blocage administratif jusqu'en 2015,
celle-ci étant sous le coup d'une servitude d'emplacement réservé au titre
du Pos (Plan d'occupation des sols) permettant à la commune de Camaret
d'étendre l'école à volonté. Le conseil municipal dut lever cette servitude
à l'unanimité pour rendre les locaux à l'abandon compatibles avec une
vente dans le domaine privé, ce qui fut fait. Avant le passage au privé,
la vieille école servit de salle d'exposition de peintures pour une association
(Sillon des Arts), ceci de façon périodique.
Un conseil de préfecture (Châteaulin) s'est tenu le 27 mai 1898 afin de traiter les dossiers administratifs des litiges. Parmi les dossiers on retrouve alors celui de l'entreprise Le Roux de Landivisiau qui a construit l'école du Kerloc'h et une classe à l'école de St Hernot. Des malfaçons ont été constatées par la municipalité de Crozon qui formule une demande d'indemnités. A lépoque l'école se situe sur le territoire de la commune de Crozon.
Camaret à découvrir
Aller à l'essentiel
Alignements de Lagatjar et plus...
Table de sacrifice ou pierre plate ?
Patrimoine religieux
Pointe du Grand Gouin - du Couvent
Le port, les quais...
Etang de Prat ar Pont & submersions
Pressage des piles de sardines
Fresque murale Sevellec Henriot
Des pierres...
Villas de la Montagne – des artistes
Rues de Reims, Dixmude, de la Marne
Histoire
Divers
Patrimoine militaire
°°°
Une information, une demande, patrimoine, nature, hors tourisme :
© 2012-2023