Avant l'installation et l'expansion de l'abbaye de Landévennec
qui serait le fait d'un don foncier du roi légendaire Gradlon à un moine
venu de la Bretagne insulaire (actuelle Grande-Bretagne) nommé Guénolé
qui sera, bien après sa mort, sanctifié, la presqu'île de Crozon est une
société bigarrée composée de gallo-romains mais aussi de Bretons venus
de la Bretagne Insulaire avec de surcroît des « réfugiés », des « fuyards
» du monde romain, des guerriers mercenaires et sans-doute quelques Saxons,
Frisons et Scots égarés suite à leurs raids barbares. Toute la Bretagne
est instable et sous l'emprise d'usurpateurs Romains qui se déclarent
tour à tour empereur de la province. Les populations se regroupent en
clans et vivent dans des villages fermés prêts à se défendre contre les
Bagaudes, des paysans sans terre, des esclaves non-affranchis, des déserteurs
de l'armée romaine et des brigands de toutes origines, profitant de la
déliquescence de Rome, pour pratiquer le rançonnement du 3ème au 5ème
siècle.
Un royaume post-romain s'installe dans le Sud-Ouest de l'Angleterre d'aujourd'hui,
royaume autonome nommé La Domnomée. Cette entité déborde sur l'actuelle
Bretagne appelée alors Petite Bretagne. Riwal du comté de Gwent au Pays
de Galles portant le titre de Dux (Chef militaire Breton) s'en désigne
le premier roi et s'installe en « Petite Bretagne » sur le littoral Nord
approximativement (Finistère Nord, Côte d'Armor...) qui devient alors
la Domnomée Armoricaine, ceci après avoir négocié avec les Francs et avant
tout avec Childebert 1er. Le marché conclu entre les deux rois est simple,
le prétendant au trône de Bretagne doit débarrasser le territoire des
envahisseurs barbares Goths et Frisons mené par le roi Corsold. Riwal,
ce comte devenu monarque Grand-Breton selon son bon vœu serait mort (en
toute incertitude) en 520. Les textes anciens le nomment aussi Rivelen
Mor Marthou (Grand chevalier) ou Rivelen Meurmazou. Des écrits religieux
édités postérieurement parlent de la venue miraculeuse de ce guerrier
qui, pense-t-on, aurait jugulé les troubles de son époque. Il serait à
l'origine de Saint Riware, saint breton. Il aurait existé un lien entre
Riwal et les moines de Landévennec mais il ne semble pas être défini clairement
bien que les nobles d'importance versent des offrandes substantielles
à l'abbaye de Landévennec pour avoir le droit d'y être inhumés.
La Petite Bretagne se fractionne en trois royaumes dès le 6ème siècle.
La partie Nord d'Ouest en Est conserve le nom de Domnonée, la partie Sud
d'Ouest en Est reprend un nom Britannique de Cornouaille du Sud (Bro Kernevou
ou Bro-Gernev) jusqu'au royaume de Bro Waroc ou Broérec selon les sources,
le pays Vannetais d'aujourd'hui. La frontière de la Domnonée avec la Cornouaille
est la rivière l'Elorn.
Les royaumes se subdivisent selon la multiplication des descendances et
des unions. Chaque nouvelle subdivision est appelée pagus sous l'autorité
d'un prince jusqu'au 9ème siècle. Pagus : subdivision territoriale médiévale
gallo-romaine désignant un clan plus qu'un royaume. Le pagus du Faou est
créé et à son Nord les pagi Achmensis (Brest Conquet) et Daoudour (Morlaix
Landerneau) au 9ème siècle. La Cornouaille du Sud se fractionne aussi
en pagi. Juste au Sud-Est de la presqu'île de Crozon, le pagus du Porzay.
Suivi au Sud par le pagus de Cap-Sizun, le pagus de Cap-Cava (Quimper),
etc... Les tentatives des invasions franques des 8ème et 9ème siècle transforment
les configurations féodales de la Petite Bretagne sous l'égide du premier
roi réellement Breton Nominoë (roi de 845 à 851 / certaines sources considèrent
que seul son fils fut roi, lui aurait été un chef unificateur) qui permet
le rejet des envahisseurs et l'union des peuples bretons. Les pagi disparaissent
au bénéfice des comtés et des vicomtés. Les comtes sont les vassaux des
ducs de Bretagne. Le premier comte de Cornouaille qui laisse une trace
écrite se nomme Budic et serait mort au plus tard en 1019. Son fils Binidic
est un évêque, marié et père de famille. Une tolérance papale placée sous
l'égide d'une politique de stabilisation de la région. Une tolérance qui
fera naître une lignée de comtes-évêques.
L'évêque de Quimper de 1022 à 1064, Orscand, épouse Onven/Onwen/Orven,
fille de Rivelen/Rivalen de Crauzon/de Crozon premier seigneur connu en
Crozon, vers 1030. L'évêque est le frère du comte de Cornouaille, Alain
Cainard/Canhiard/Canhiart. Après la mort du comte évêque, son fils le
plus jeune hérite du titre de comte de Crozon. Les trois enfants de l'évêque
sont Benoist ou Bénédict (succéde à son père), Guigon (doyen de la cathédrale
de Quimper) et Conan. Conan de Cornouaille (plusieurs personnages portèrent
ce patronyme mais à des dates ultérieures) serait le second comte de Crozon
et dessine une lignée.
Le duc Alain III de Bretagne, suzerain de la région, est souvent en friction
avec le comte de Cornouaille un peu trop puissant à son goût d'autant
que le comte marie la comtesse Judith de Nantes ce qui fait de lui le
possédant de Nantes et de toutes ses vassalités. Le comte de Cornouaille
est aussi confronté à ses vassaux du Léon et à la vicomté du Faou qui
entrent en guerre contre lui après 1031. Guyomarch Ier vicomte de Léon
(aurait possédé des domaines dans le Kemenet-Héboé dans l'Évêché de Cornouaille)
et Morvan vicomte du Faou (attaché au Léon par mariage) cherchent sans-doute
un rayonnement plus grand pour ne plus être les vassaux du comte de Cornouaille.
Alain Cainard remet de l'ordre. Il meurt en 1058. Son frère Evêque, comte
de Crozon, décéde en 1064. Le fils aîné d'Alain Cainard, Hoël II de Cornouaille
prend le titre de comte de Cornouaille et devient plus tard aussi duc
de Bretagne. En effet, Hoël II, comte de Cornouaille par son père, comte
de Nantes par sa mère, est Duc de Bretagne après la mort de son beau-père.
Néanmoins après la mort de son épouse Havoise de Bretagne (1072), dont
le mariage lui permet d'être duc, l'aristocratie bretonne se déchire,
il peine à rétablir l'ordre, voire il n'y parvient pas réellement. Il
meurt en 1084. Son fils aîné Alain IV de Bretagne (1060-1109) prend la
suite et semble avoir une prégnance favorable sur les comtes du Léon qui,
peut-être, ont des facilités pour entrer en possession des terres de Crozon,
par achat, mariage ou autre agrément.
Les terres de la presqu'île de Crozon en Bretagne appartiennent ainsi
au Comté du Léon (Finistère Nord approximativement). La lutte des nobles
contre l'autorité d'Henri II «Plantagenêt» qui règne sur la Normandie,
le comté d'Anjou et l'Angleterre et qui de par son mariage avec Aliénor
d'Aquitaine, règne sur l'Aquitaine dont la Bretagne fait partie intégrante,
s'achève par le désaveu de Guyomarch IV de Léon. Guyomarch IV, assassin
de son oncle, est invité à partir en guerre sainte mais meurt prématurément
en 1179. Le duc Geoffroi II de Bretagne (fils du roi d'Angleterre et fiancé
à la duchesse Constance de Bretagne) entre en possession du comté du Léon.
Le comté est divisé en deux selon son ordre pour affaiblir les nobles
vassaux locaux. Une vicomté pour le fils aîné Guyomarch V et une seigneurie
pour le fils cadet qui ne peut prétendre au même rang que son frère aîné.
Hervé Ier seigneur du Léon, époux de Marguerite de Rohan, est possesseur
de Landerneau et de Daoudour (de Landivisiau jusqu'à Penzé), de Coat-Méal,
Daoulas, Crozon, Porzay Quéménet-Even. Les quatre dernières seigneuries
sont en Cornouaille (Finistère Sud approximativement) mais sous autorité
de la noblesse Léonarde.
Le Vicomte Pierre de Léon (1269-après 1314) n'a pour unique passion que
les courses de chevaux, il s'endette jusqu'à devoir vendre sa vicomté
du Léon (approximativement le Nord Finistère et la presqu'île de Crozon
– évêché du Léon) en 1294 à son frère aîné Arthur II Duc de Bretagne.
De la Vicomté est détaché un fief (apanage), celui de la Roche-Maurice
(Landerneau) très étendu en définitive qui revient à un frère puîné auquel
est ajouté la pauvre presqu'île. Le nouveau fief est élevé au rang de
Seigneurie du Léon. Le dernier seigneur de Léon, Hervé VIII (1341-1363),
meurt à 22 ans sans descendance. Sa sœur Jeanne de Léon, dame de Léon,
hérite de la seigneurie qu'elle remet à son époux Jean Ier de Rohan. La
Maison de Rohan est possédante en Cornouaille (approximativement le Sud
Finistère – évêché de Quimper) jusqu'au berceau du fief en centre Bretagne,
le mariage réunit aussi le Léon à la Cornouaille. La presqu'île de Crozon
passe sous l'autorité de la vicomté de Rohan. Les Rohan pour asseoir leur
puissance régnante ont cherché à porter le titre de prince étranger envers
la couronne de France. Pour y parvenir, ils ont falsifié des documents
et modifié des ancrages surtout à partir du règne de Louis XIV et bien
après. Roc'h an, « le petit rocher » en breton est le lieu de construction
du château féodal des Rohan à Castennec en Bieuzy.
René Ier de Rohan, 1516 -1552, 18e vicomte de Rohan, vicomte de Léon,
marquis de Blain, comte de Porhoët : le titre de seigneur du Léon se mue
progressivement en vicomte de Léon de par le rang de noblesse de la famille
de Rohan – Vicomté. Mais comme si cela ne suffit pas, René Ier,
militaire d'armée de mercenaires (Condottiere), s'octroie le titre de
prince du Léon vers 1530 sans que le Léon ne soit une principauté. Le
titre persiste encore, titre dit de courtoisie. La famille de Rohan atteint
le titre de Duc avec le temps... Titre en cours ainsi que celui de Prince
du Léon...
Le Léon passe sous autorité Ducale en 1267. Les pagi du Nord deviennent
la vicomté du Léon (Bro Leon). Les pagi du Sud deviennent le comté de
Cornouaille. Le pagus du Faou devient une vicomté dont l'influence est
aléatoire, parfois en guerre avec le Léon, parfois sous l'influence de
l'évêché du Léon (St Pol de Léon), alliée du Léon ; parfois et sans doute
progressivement, soumise au comte de Cornouaille et donc à l'évêché de
Cornouaille (Quimper). Le vicomte du Faou devient le noble vers qui toute
la petite noblesse de Crozon. En 1371, la vicomtesse du Faou, Tiphaine,
épouse Jean du Quélennec, écuyer du duc de Bretagne. La lignée des Quélennec
porte désormais le titre de vicomte du Faou mais le dernier de celle-ci
est auprès du roi de Navarre et meurt à Paris. Charles du Quélennec est
tué en 1572 dans la cour du Louvre à l'âge de 23 ans, il portait les titres
de chevalier, 23e vicomte du Faou, baron du Pont et de Rostrenen. Catherine
de Parthenay, dame de Soubise, son épouse, se remarie avec René II de
Rohan, chevalier, 3e prince de Léon, 3e marquis de Blain, comte de Porhoët,
19e vicomte de Rohan, seigneur de Josselin, chef huguenot.
Henri II de Rohan (1579 - 1638) est protestant et tente des rapprochements
avec la royauté anglaise pour imposer le protestantisme en France. Complots
et combats, tous perdus, le premier duc de Rohan chef de file des huguenots
Bretons, prince du Léon (entre autres), pair de France par Henri IV son
protecteur, ne conclut rien. L'assassinat du roi en 1610, met Rohan en
difficulté, il est sans appui bien "qu'ami" de Louis XIII mais
apprécié de la reine d'Angleterre Elisabeth 1ère. Ballotté entre le service
du roi et sa foi protestante, il est mis à l'exil à plusieurs reprises.
Richelieu s'y reprend à plusieurs fois pour obtenir une disgrâce permanente,
ce qu'il n'obtient pas. Malgré les aléas de son ambition contrariée, Henri
II de Rohan entame les travaux du château des Salles de Rohan en forêt
de Quénécan en 1623. Afin d'en assumer le financement, il vend les terres
de la seigneurie de Crozon et celles du Porzay à la famille de Rosmadec
pour 56000 livres.
En 1623, le représentant aîné de la famille Rosmadec est Sébastien II
de Rosmadec qui vécut son enfance à la cour de France sous le nom de Marquis
de Molac. Il préside les Etats de Bretagne à Nantes en 1621. Il se fait
remarquer du roi par ses faits d'armes, son esprit stratège et devient
la meilleure lame de France. Il est mondain, aime le luxe et est aussi
le plus beau parti de Bretagne. Il se marie en 1616 avec Renée de Kerhoënt
qui dispose d'un château en ruines, celui de Kergournadec'h en Léon. Il
est alors un jeune gouverneur de Quimper. En 1647, (toutes les sources
ne s'accordent pas sur cette date), il décide de faire reconstruire le
château de son épouse dans un chantier mi-féodal-mi-plaisance pharaonique.
Pour parvenir à cela, celui qui accessoirement porte le titre de comte
de Crozon vend tous ses biens de la presqu'île y compris le château en
ruines de sa famille à Jan (Jean) le Han conseiller au parlement de Rennes
qui est l'époux de Claude de Goulaine, baronne de Poulmic. La presqu'île
de Crozon a un seul propriétaire durant deux ans car Jean le Han meurt
en 1649. La veuve quitte le château du Poulmic pour vivre à Rennes et
y mourir en 1660. Le fils aîné, Eustache du Han de Poulmic reprend le
château/manoir et sa sœur aînée devient la propriétaire des terres de
Crozon, de Rosmadec et du Porzay. Louis Hercule du Han fils d'Eustache,
officier du régiment de Châteaurenault, vend, en 1696, le manoir à son
cousin germain François Louis-Rousselet de Châteaurenault futur Maréchal,
mort en 1716, époux de l'héritière des terres de Crozon et du Porzay Marie
Anne de la Porte (née du Han, épouse René de la Porte), fille d'Anne Marie
du Han. La presqu'île de Crozon a de nouveau un propriétaire unique. Les
rares présences du maréchal à Poulmic consistent à faire naviguer sa flotte
avec des signaux flottants dans la rade de Brest. Le fils aîné meurt en
1706 au combat. Son cadet, Emmanuel Rousselet, marquis de Châteaurenault
(Château-Renault), capitaine de vaisseau, lieutenant général de la Haute-Bretagne
à la mort de son père, épouse en 1724, en seconde noce Anne-Julie de Montmorency.
Il meurt en 1739. Sa descendance, Marie-Sophie de Rousselet de Châteaurenault,
dame d'Artois (1746), comtesse de Crozon (1747), marquise de Rosmadec,
baronne de Poulmic, épouse le futur dernier
Comte de Crozon Jean-Baptiste Charles Henri Hector Théodat d'Estaing
qui sera guillotiné en 1794.
En attendant la funeste échéance, le manoir de Poulmic et surtout les
terres du comté de Crozon, en l'absence permanente des possédants, sont
confiées à un fermier général secondé par des régisseurs qui prospèrent
hardiment. Le couple d'aristocrate signe une séparation de bien en 1756
non résolue ce qui évite la cession des terres et du manoir au profit
des biens nationaux et ce qui permet le partage des biens entre les descendants
de la famille du Han qui en bénéficiera jusqu'en 1829. Emmanuel Marie
Jean l'Evangeliste Le Gentil de Quélern – Emmanuel Le Gentil de
Kélern (1773-1843) du manoir
de Quélern en Roscanvel – en fait l'acquisition aux enchères
le 1er octobre de la même année et devient propriétaire de la presqu'île
jusqu'à sa mort. Sans descendance directe, le domaine est fractionné selon
le partage des héritiers collatéraux et les acquisitions de fermiers et
investisseurs fortunés. Le manoir de Poulmic en ruines transformé en ferme
et les terres du voisinage sont rachetés par l'armée pour construire la
base de Lanvéoc Poulmic.
Quelques familles nobles vassales en Crozon :
Hirgars,
Le
Jar du Clesmeur, Moellien-Gouandour,
Pentrez, Poulpatré, Quélern, Quillivenguy...
Porter noblesse nécessite un service d'arme à disposition
du Duc de Bretagne ou du Roi de France selon les époques. Le noble doit
se présenter armé, si demandé, aux convocations (monstres / montres) du
chef de région, lui-même titré. Une monstre générale réunit la noblesse
par fief et permet de faire l'état des forces militaires et nobilaires.
Grâce à cette repésentation militaire obligatoire les gentilshommes étaient
exempts d'impôts mais devaient fournir leur équipement. Le niveau d'équipement
exigé était ralatif aux rentes du noble. Fortes rentes, grands équipements...
Exemples : Entre 300 et 400 livres de rente, équipage d'homme d'armes
avec deux archers, un coutilleur et un page soit 5 chevaux. Au dessous
de 60 livres de rente, en brigandine ou en paltoc (vêtement sans manches)
avec lesches ou mailles sur les bras, avec faculté de se servir d'arc
ou de juzarme.
A noter que toute personne possédante de terres pouvait d'office être
anoblie et devait donc se mettre au service de son suzerain. Si le propriétaire
était une femme ou un jeune descendant, ceux-ci devaient présenter un
homme en arme aux monstres.
Dans le livre "Antiquités de la Bretagne : Finistère" du chevalier de
Fréminville, édité en 1852, il est repris la monstre générale de 1562.
Monstre générale de l’Euesché de Cornouailles, faicte à Quimper
les 15e et 16e du mois de may 1562. (Extrait)
C’est le procès uerbal de la monstre des nobles subjects au ban et arrière-ban
de l’euesché de Cornouailles, faict en rôle seulement, à Quimper-Corentin,
les 15e et 16e de may 1562, suivant la lettre de monseigneur le duc d’Estampe,
comte de Penthièvre, chevalier de l’Ordre, gouverneur et lieutenant général,
pour le Roy, au païs de Bretagne. Dans lesquelles lettres la teneur s’ensuit
:
« Messieurs,
Voyant les troubles et divisions qui sont aujourdhuy en ce royaume, et
craignant que cela nous peut amener quelques grands inconvénients, nos
voisins s’en meslant, j’ay advisé, selon le commandement que j’en ay reçeü
du Roy, de faire la monstre des arrière-bans, laquelle nous assignons
pour l’euesché de Cornouailles, au lieu accoutumé, le 15e du mois prochain,
en robes seulement, leur faisant mander de tenir leurs armes et chevaux
prests pour marcher si besoing est, et il leur soit commandé. N’entendant,
au demeurant, que personne, pour quelqu’occasion que ce soit, puisse estre
excusé ni exemté ; ni que ceux qui doivent le service de leur personne,
faillent s’y représenter audict terme, dans lequel jour je vous advertiray
de ce qu’ils auront à faire suivant l’intention de sa majesté. Cependant,
je prierai nostre seigneur, vous donner messieurs, ce que désirez.
À Nantes, le 23 apvril 1562.
En soubscription :
Vostre bien bon amy Jehan de Bretaigne.
Et en superscription :
À messieurs de la justice, en la jurisdiction de Quimper-Corentin.
A laquelle monstre a été procédé par nous Charles de Plœuc, sieur de Plœuc,
du Timeur, Queuzon, Ergué et commissaire de l’arrière-ban audict Cornouailles.
Presant noble et puissant Tanguy de Rosmadec, sieur dudict lieu, Tyvarlen,
Mollac, et capitaine des dicts nobles audict euesché de Cornouailles,
et pareillement en présence de maistre Georges Lesandeuez, Seneschal de
Cornouailles, et les lieutenants, advocats et procureurs du Roy audict
lieu. Presants et assistants o eux à ladicte monstre les Seneschaux des
cours de Concq, Châteaulin, Châteauneuf-du-Faou et Gourin. Lieutenant
de Carhaix, et les procureurs du Roy des dicts lieux. Jehan Kerampuil,
commis pour le procureur du Roy à Carhaix, et le procureur de Kemperlé,
juges et procureurs respectivement audict euesché en suivant les lettres.
Et après que lesdicts gens de la justice nous auraient relaté l’assignation
de la dicte convocation et monstre, pour ce jour et heure estre faicte
et portées de ceste ville de ladicte assignation, nous dicts commissaires
en la compaignie des capitaines, sommes transporté en la place du tour
du Chastel audict Quimper-Corentin, ce jour d’hui 15 de may mil cinq cens
soixante deux. Auquel jour aurions faict appeller les nobles par nom et
surnom leurs qualités et paroisse, leurs héritiers et bien tenans, ainsi
qu’ils estaient en roles ès anciens livres et registres du greffe d’office
au siègle présidial de Quimper-Corentin, après avoir faict, à maistre
Riou de Kerguelen, greffier audict siège presant et assistant audict procès
verbal, lire nostre mandement de commissaire des dicts ban et arrière-ban.
Et en y procédant avons faict appeler,
...
Les nobles de Croson.
Le sieur de Kerdiergartz, presant, dict faire arquebusier à cheval.
Le sieur de Tréberon, presant par Jehan Provost son fils, dict faire arquebusier
à cheval.
Alain de Kerlengui, sieur de Tremyedic, presant, dict faire arquebusier
à cheval.
Jehan Pencoet, sieur de Quilimengui, presant, dict faire arquebusier à
cheval.
Le sieur de Landaoudec, dict faire arquebusier à cheval.
Morice Kerberyou, par Yvon Kersaudy, dict faire pique sèche.
Jehan Kerret, sieur de Launay, par Bouteville son beau-fils, presant,
dict faire corselet.
Charles Provost, S.r de Treyer, par le S.r de Landaoudec son garde, dict
qu’il est sous l’esdict.
Les héritiers de M.tre Jehan du Mené, default.
Le sieur de Gouandour comparu par Olivier le Comble, dict faire arquebusier
à cheval.
Jehan de Poulmic, S.r de Kerprovost, presant, dict faire pique sèche.
Hervé Gouzien, presant, dict qu’il est sous l’esdict.
Jehan de Kerhouantenan, presant, dict faire pique sèche.
Bertrand de Poulmic, presant par Jehan de Poulmic, son frère, dict qu’il
est sous l’esdict.
Le sieur de Rostellec, presant, dict faire arquebusier à cheval.
M.tre Henry le Boucquin, sous l’esdict.
Henry Juquel, sous l’esdict.
...
Montre générale de l'évêché de Quimper des 4 et 5 septembre 1481.
(Extrait)
Montre/Monstre générale des gens d'armes, de trait et autres gens de guerre,
nobles, ennoblis et autres tenants fiefs et héritages nobles et sujets
aux armes de l'évêché de Cornouaille tenue et faite à Kerahaes les 4e
et 5e de septembre 1481 par noble et puissant le sire du Pont et de Rostrenen
et noble écuyers Bertran de Lanros, seigneur de Lanros, Yvon de Tréanna,
seigneur de Mouros, et chacun commis quant à ce dudit notre souverain
seigneur, présent Maître Jehan Lodic procureur de Cornouaille, commis
du duc pour rapporter et faire enregistrer par écrit ladite montre en
faisant laquelle fut par nosdits sieurs les commissaires pris et en le
serment des nommés ci-après et chacun de bien et loyaument servir le duc
notre dit souverain seigneur contre tous ceux qui peuvent vivre et mourir,
fait lesdits 4e et 5e jours de septembre 1481.
Argol : Hervé le Men voulge en paltoc, (vouge = hallebarde primitive).
[Seul gentilhomme presqu'îlien présent]
°°°
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