Six moulins à vent apparaissent sur les hauteurs de Camaret.
20 tableaux d'Eugène Boudin ont été peints dans cette perspective. L'artiste y voyait un port de pêche et de mouillage de grands navires marchands.
Eugène Boudin (1824-1898) exécuta une soixantaine d’œuvres
ayant pour thème Camaret-sur-Mer. Ses peintures essentiellement portuaires
furent mises en forme lors des séjours de l'artiste qui connaissait le
Finistère (à partir de 1857) si bien qu'il épousa une Hanvecoise ! Sa
venue à Camaret-sur-Mer fut bien plus tardive. Alors qu'il avait déjà
peint la Rade de Brest, Eugène Boudin n'avait jamais poussé sa curiosité
jusqu'au petit port de pêche qui était déjà très fréquenté par les artistes
de toutes origines car l'étape y était formatrice. Le cadre, les lumières,
tout était fait pour la peinture en extérieur sans avoir à forcer l'inspiration,
il suffisait de contempler et d'interpréter à sa manière.
Le peintre et son épouse connurent la précarité et les logements insalubres
sous les toits et ce ne fut que très progressivement, grâce à des succès
d'estime et à des tableaux de paysages maritimes, que les finances s'améliorèrent
progressivement.
• L'année 1869 semble incertaine. Deux œuvres dites : « Camaret,
pêcheurs et barques » datées de 1869 ne semblent pas représenter le décor
camarétois dans sa réalité de l'époque mais plutôt les alentours du Goulet
de Brest.
• L'année 1870 a jamais perdue. Il est possible que Boudin
découvrit Camaret à l'été 1870, il y aurait fait de nombreuses études
mais aurait égaré celles-ci roulées lors de son retour à Paris dans le
tumulte de la guerre avant de se réfugier à Bruxelles.
• L'année 1871, un bon début ! Boudin fut présent à Camaret
en octobre et y peignit le Toulinguet. Il s'agit d'une étape car l'artiste
avait séjourné autour de la Rade pour peindre différentes vues dans des
villages variés.
• L'année 1872, un bon cru. 15 tableaux achevés et une soixantaines
d'études soigneusement conservées cette fois.
• L'année 1873, la plus prolifique. 23 tableaux achevés.
Une dizaine d’œuvres furent achevées ultérieurement et portent les dates
de 1872 ou 1873.
• Eugène Boudin, peintre de marines, changea de cap et ne revint
à Camaret qu'en 1878 pour 2 tableaux...
Le peintre n'hésitait pas à réinstaller son chevalet sur le même lieu,
27 tableaux sont travaillés sur une cinquantaine de mètres du Styvel au
Notic et ceci non loin de l'auberge de la veuve
Dorso où il fut supposé qu'il logea comme tous les artistes ou presque,
de passage. Il représentait la vie d'alors avec un peu moins de réalisme
que l'académisme l'exigeait sans être encore un impressionniste. Il réglait
son impression sur l'importance des choses. Un détail mineur était volontairement
diminué en forme et en couleur, un élément majeur était surdimensionné,
plus précis, juste ce qu'il faut, sans exagération aucune.
Dans les notes qu'il adressa à Ferdinand Martin, marchand de tableaux
et ami, il transmit son enthousiasme pour la lumière camarétoise mais
critiqua le manque d'arbres de la lande et les odeurs nauséabondes de
la rogue et des sardines baignant dans la saumure dans le port. Malgré
cette restriction, Eugène Boudin « photographiait » la vie des pêcheurs
avec précision et respect bien que l'artiste construisit sa réputation
avec ses ciels et ses eaux en touches de peinture non mélangées mais ajoutées
comme les futurs impressionnistes allaient l'expérimenter à leur tour.
Au final, les œuvres de Camaret sont disséminées dans des collections
privées, des musées à l'international et au Musée d'Orsay.
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