Ce cheval postier breton d'aujourd'hui emprunte le chemin de la malle-poste d'autrefois. Et c'est exactement là que s'opéraient les attaques de diligences postales avant que le pont enjambant le ruisseau ne fut construit. Ses aïeux pataugeaient dans la boue en attendant la délivrance.
Un des rares tronçons du chemin de la diligence d'antan. Les terres agricoles ont effacé le tracé.
Après une halte au relais de poste de la rue Poulpatré
en Crozon, tenu par un maître de poste, l'attelage de 4 à 5 chevaux
postiers bretons poursuivait sa course vers la vallée du ruisseau
du Kerloc'h au niveau de Lescoat. Les chevaux roux – alezans
– descendaient un chemin boueux, les passagers tenaient le chapeau,
les colis bringuebalaient, les valises aussi. Le chef d'attelage, le postillon
employé du maître de poste, n'emmenait pas large, non pas que la boue
lui faisait peur, pas même l'accident, mais la montée subite des eaux
du ruisseau qu'il vivait chaque hiver l'inquiétait.
Des inconnus dressaient un barrage en aval. Le ruisseau grossissait tant,
rapidement, qu'aucune malle-poste ne pouvait le traverser sans être versée.
La diligence s'arrêtait, on faisait descendre les voyageurs bien fagotés
que l'on conduisait poliment jusqu'au manoir
de Lescoat, tout proche, où le seigneur les recevait avec largesse
et bonnes manières. Tout compte fait, le retard était joyeux pendant que
le piège des brigands était démonté avec l'aide des fermiers des alentours...
Tout compte fait, la halte était coûteuse car tous les objets de valeur
disparaissaient des bagages... Le postillon de Crozon n'aimait pas la
saison des pluies même s'il était recommandé aux voyageurs d'écrire leur
testament et de porter une arme sachant que le terminus du voyage pouvait
être la montée au ciel pour une destination éternelle. Crozon était connu
pour ses dépouillements !
48° 15' 34.5" N
4° 29' 29.8" O
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