De chaque côté du Louise Michel, un plastique bleu collé sur la cabine masquant une œuvre de street-art de Bansky dont une petite fille en gilet de sauvetage, brandissant une bouée en forme de cœur.
Les douanes françaises disposent de vedettes
de surveillance qui sont remplacées par d'autres vedettes plus modernes
après de nombreuses années de navigation. Chaque vedette rayée du service
trouve une reconversion parfois inattendue. Le navire "Louise Michel"
en escale technique à Camaret-sur-Mer en mars 2020 était pour l'heure
un bateau de sauvetage "privé" destiné à des missions de sauvetage
en mer dans la Méditerranée. Rose et blanc aujourd'hui, il fut gris par
le passé avec l'immatriculation DF 42.
Navire Suroit DF 42
Date de construction : 1988
Coque : bois lamellé collé acajou, en triple bordé
Longueur : 30,80m
Largeur : 5,80m
Jauge brute : 118 tonneaux
Tirant d'eau : 1.90m
Moteur 2x810 Kw SACM UD23 V12 M5 D
Vitesse à PMP : 27 nœuds
Autonomie à 15 nœuds : 1275 miles
Chantier naval de l'Esterel Cannes
Cette vedette de classe "Avel Gwalarm" semble avoir été construite
en deux exemplaires seulement - L'Avel Gwalarn en 1984 et le Suroit en
1988.
Le navire Avel Gwalarm ex DF 41 a été rebaptisé Al-Kalamoun par la marine
libanaise lors de son versement en 2009, et ceci du nom d'un village côtier
situé au Nord du Liban.
Etrange facétie de l'histoire, Louise Michel a transité à Roscanvel avant
d'être déportée en Nouvelle Calédonie après la commune de Paris. Les vestiges
de la cale Sourdis
s'en souviennent encore.
L'artiste millionnaire Banksy qui a le talent de l'anonymat
fructueux et de la peinture de rue lucrative, a contacté Pia Klemp en
septembre 2019, ancienne commandante d'un navire humanitaire - Sea-Watch
3 - poursuivie par la justice italienne pour aide à l'immigration illégale.
L'accord semble simple, la commandante se voit munie d'un navire plus
petit mais plus rapide que les vedettes lybiennes des gardes-côtes. Des
déclarations dans la presse à l'été 2020 annoncent des engagements plus
larges que le défi humanitaire :
Pia Klemp : « Je ne vois pas le sauvetage en mer comme une action humanitaire,
mais comme faisant partie d’un combat antifasciste ».
Lea Reisner, infirmière à bord : « C'est un projet d’abord anarchiste,
puisqu’il entend défendre la convergence des luttes pour la justice sociale,
dont les droits des femmes et des LGBTQI, l’égalité raciale, les droits
des migrants, la défense de l’environnement et les droits des animaux
».
10 membres d'équipage dont seules les femmes sont autorisées à s'exprimer
selon les médias. Serait-ce un féminisme "intégral" qui voilerait
la liberté d'expression de la moitié de l'humanité ?
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