Lotissement du Zorn de 1969/1970.
Rue Enez-Hir (Île Longue), rue du Mur, rue de Kernaleguen, rue de Kermeur : des dénominations de lieux et villages qui rappellent l'expulsion des habitants des hameaux de l'Île Longue en 1968 quand le site est devenu une base sous-marine militaire. Les habitants se sont vus proposés une construction dans un quartier vierge nommé alors Zorn du Haut. Le Zorn "du bas" est une zone littorale classée comme patrimoine géologique : coupe du Zorn.
Le PLUiH 2020 intègre les réglementations ci-dessus.
Dans les années 1960-1970, les municipalités décident d'affecter
certaines terres agricoles à la construction de maisons individuelles
principales ou secondaires pour offrir un plus grand accueil à une population
en décrue jusqu'à la réalisation des travaux pour la base sous-marine
de l'Île Longue. Déjà, les considérations de l'urbanisme et celles de
la sauvegarde des sites (on ne parle pas alors d'environnement, pas plus
que de protection de la nature) se confrontent durement. Le conseil municipal
de Crozon perd deux de ses conseillers municipaux en 1970, lors des discussions
finales pour l'attribution des parcelles constructibles et la mise à l'écart
de celles qui ne le seront pas dans le tout nouveau lotissement du Zorn
proche de l'Île
Longue. Des décisions étirées dans le temps qui prennent du retard.
Cette période "lotissement éloigné des bourgs" est achevée depuis lors.
Communauté de communes oblige, le PLU devient PLUiH – Plan Local
d'Urbanisme intercommunal et Habitat.
Dès 2012, Crozon dessine un nouveau PLU approuvé par le conseil municipal
le 9 juillet 2015, celui-ci est partiellement retoqué le 27 avril 2018
car l’empiétement sur les terres ayant une valeur environnementale semblait
trop important bien que dans la continuité urbanisée de ce qui existait
déjà. Viendront ensuite les nouveaux arbitrages du tribunal administratif
du 29 août 2019, tolérant certains terrains constructibles et déclassant
certains autres devenus de simple terres agricoles ou ayant un caractère
environnemental, voire patrimonial, ceci au grand désespoir de propriétaires
qui voyaient ainsi la valeur monétaire de leur patrimoine foncier jusqu'alors
constructible, fondre comme neige au soleil.
L'éparpillement urbain n'est plus à la mode, la concentration est de rigueur,
les terres constructibles devenant rares, elles deviennent toujours plus
onéreuses et à la seule portée de candidats aisés venus de régions parfois
lointaines et souvent d'un âge propice à une retraite bien méritée. La
presqu'île de Crozon est engoncée entre la nécessité de faire croître
sa population et la nécessité de préserver son environnement.
Pour mémoire, les juges administratifs ayant eu à départager les vues
de la Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la
France (SPPEF) et celles du conseil communautaire, purent constater que
le PLU s’appuie sur un Scot (Schéma de cohérence territoriale) du Pays
de Brest incompatible avec la Loi Littoral.
Le Plan Local d’Urbanisme intercommunal tenant lieu de Programme Local
de l’Habitat (PLUiH) est applicable sur l’ensemble de la Communauté de
Communes depuis l'approbation du conseil communautaire du 17 février 2020.
Les documents de projection publiés par la communauté de communes en 2012
tablaient sur une augmentation continue de la population de 0,7% par an...
La population n'a de cesse de baisser faute de logements et d'emplois...
La publication du PLUiH de 2020 s'accompagna d'une projection de la création
de 3400 logements sur 20 ans... En l'absence d'un projet communautaire
de protection et de valorisation de l'environnement et du patrimoine en
vue d'une attractivité raisonnée au service d'un tourisme de qualité,
ces logements abriteront des personnes sans avenir local.
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