La Janine CM 231634 (CM3073).
La Janine fut un langoustier de taille raisonnable (L =
18.5m) ainsi donc bien en deçà des capacités des langoustiers mauritaniens,
est construit à Camaret par les chantiers Kéraudren en 1955-1956 pour
le patron pêcheur André Ménesguen dont l'épouse se prénommait Janine.
Les pêches à la langouste s'effectuaient dans les eaux portugaises ou
marocaines et étaient conservées à bord dans un vivier. Certaines pêches
étaient déchargées à Marseille.
Après l'affaiblissement de la pêche à la langouste, la reconversion naturelle
se porta vers la pêche aux casiers pour le crabe dans des mers plus proches.
La Janine devenue un caseyeur changea plusieurs fois de patron pêcheur
jusqu'à la faillite du dernier en 2003.
Une association défendant le patrimoine maritime le rachèta dans l'espoir
d'une restauration en 2004.
Ce chalutier est le dernier de sa génération, le dernier bateau de pêche
à vivier ouvert qui fut cimenté un temps.
En 2007, La Fondation du patrimoine maritime et fluvial décerna la label
BIP (Bateau d'intérêt patrimonial) bien que partiellement modifié avec
le temps et les nécessités d'usage.
L'association « Bateaux Ulysse » fit les démarches d'un classement en
tant que monument historique dont le statut fut obtenu suite à un rapport
favorable du service des Monuments historiques de Bretagne : "Par sa taille
et la rusticité de son équipement mécanique, ce type de bateau semi-hauturier
reste à la portée d'un armement familial et d'une exploitation artisanale
contrairement au "mauritanien" qui franchit le pas dans les années soixante
de la l'exploitation industrielle".
Consolidée au chantier Tanguy à Douarnenez en 2011, la Janine attend patiemment
à Pouldavid en bord de route une issue administrative et financière. En
2011, les travaux étaient estimés à 700000€ dont 60% pris en charge par
l'état et 40% à la charge de l'association, somme « introuvable ». Le
statut de monument historique empêche toute intervention en dehors d'un
chantier accrédité, ainsi le bateau ne peut être ni restauré, ni détruit...
En 2018, mise en vente au chantier Tanguy...
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