La plage du Kerloc'h à gauche, la zone humide autrefois étang à droite de la route qui était à l'origine un sillon de galets comme ceux du Loc'h, du Fret...
L'emplacement du camp romain.
L'accès à l'étang au pied du camp.
Le village de Kerloc'h d'aujourd'hui fut du temps de l'invasion
romaine un camp avancé militarisé basé sur les berges de l'étang du Kerloc'h.
La situation en bord de mer permettait la veille de la côte avec une vue
jusqu'aux Cap de la Chèvre, Pointe de Dinan, et, si nécessaire, jusqu'à
la Pointe de Pen-Hir.
A l'époque, la démographie de la presqu'île de Crozon était très faible.
La population vivait en petits groupes disséminés et, selon les historiens,
la venue de soldats Romains organisés, n'avait pas créé de soulèvement
connu faute d'opposition, faute d'armée. D'un point de vue économique,
la presqu'île n'avait pas d'intérêt pour Rome, il n'y avait aucune activité
en dehors d'une certaine autosuffisance du peuple gaulois. L'anse de Dinan
était simplement une zone de mouillage provisoire pour les embarcations
de commerce romaines qui venaient de la Méditerranée, de la Loire, de
la Garonne, pour livrer des marchandises, dont du vin, aux colonies romaines
de l'Europe du Nord. La garnison de faible importance enfermée dans un
"fort" palissé de bois, bénéficiait de l'eau douce du Kerloc'h
et donc de la pêche aux anguilles et aux mulets dans les eaux de l'étang,
de la pêche aux coquillages sur la plage.
Entre le domaine maritime et la zone humide, il y avait un sillon de galets
qui permettait une circulation minimale mais ne permettait certainement
pas une invasion facile en terrain découvert. Depuis la modernité, le
sillon est devenu une route bitumée parfois submergée.
Durant l'occupation romaine à partir de 51 avant Jésus-Christ , les marées
à forts coefficients débordaient dans la zone humide et l'étang
du Kerloc'h, ce qui constituait une défense naturelle de la position
romaine. Une zone marécageuse, vaseuse, réapparaissait à marée basse.
Administrativement, ce territoire était un pagus (pagi au pluriel) que
l'on peut assimiler arbitrairement à un canton qui était sous l'autorité
de Vorgium (Carhaix), une concentration militaire romaine mêlée à une
population gauloise nommée Osisme qui s'étendait sur tout l'actuel Finistère
et la moité Ouest des Côtes d'Armor. Le mélange de population en presqu'île
fut plus lent tant le pays était "sauvage" mais il y eut bien
une génération gallo-romaine car les militaires Romains s'intéressèrent
aux Gauloises pauvres qui y trouvèrent une amélioration de leurs conditions
de vie auprès de leurs colonisateurs. Parmi ces familles "aisées",
les premières origines seigneuriales de l'aristocratie locale.
Kerloc'h – Ker = village, Loc'h = étang
soit le village de l'étang – appartenait à Crozon jusqu'en 1801
puis fut rattaché à Camaret ensuite. Il semblerait que la désignation
de sous-préfecture de la commune de Châteaulin (1801 création de l'arrondissement
de Chateaulin et date du premier recensement "sérieux") au dépend de Carhaix
entérina la décision de remanier le canton pour augmenter la population
de Camaret, cette dernière récupéra ainsi le hameau du Kerloc'h et son
voisinage.
Lors de la seconde guerre mondiale, une position
allemande Cr5 fut développée à proximité du hameau.
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