Les chiffres d'émission des permis de conduire et des immatriculations
prouvent que la presqu'île de Crozon a suivi l'essor de ce nouveau mode
de transport.
En 1931 : 266 voitures
En 1936 : 389 voitures
Crozon est dans la moyenne nationale avec une voiture pour 27 habitants.
En décembre 1930, il circule en France 1109006 voitures avec la répartition
suivante par catégories sociales :
7% de rentiers
17% de représentants de commerce
26% d'employés et fonctionnaires
31% de professions libérales
19% de loueurs et revendeurs
En presqu'île, il y a certainement quelques rentiers. Les voyageurs de
commerce ne résident pas sur place, ils viennent des grandes villes. Il
y peu d'employés et de nombreux fonctionnaires résidant au bourg de Crozon,
quartier administratif de la presqu'île. Parmi les professions pouvant
se permettre l'achat d'une automobile, les notaires, les médecins, quelques
familles brestoises ayant investi en presqu'île, quelques militaires hauts
gradés en séjour, en réserve ou en retraite et peu à peu certains instituteurs.
Ces derniers conserveront le droit de circuler en période de seconde guerre
mondiale après avis de la kommandantur
752. Exemple : Mme veuve PHILIPPE institutrice à l'école St Fiacre
obtient un permis de circuler à bord de la voiture automobile 1032 FJ
3, le 13 mai 1942, délivré par le préfet avec accord allemand et remis
par le maire à la propriétaire. Cette autorisation implique un accès à
l'essence sous
forme de bons ce qui en cette période de restriction est un grand privilège
très convoité. Ce sont les hôtels avec leurs voitures de location, leurs
voitures de prêt, leurs bus, les voitures taxi qui sont les plus équipés,
surtout à Morgat. Le trafic automobile est dense sur les quais du Fret
pour accueillir les touristes des bateaux à vapeur. Certaines villas locatives
mettent aussi à disposition un véhicule avec chauffeur si demandé. Ainsi
la répartition des catégories sociales concernées par la propriété d'un
véhicule diverge quelque peu de la moyenne nationale. L'Est de la presqu'île
est bien moins équipée car plus agricole. Par ailleurs, la pauvreté des
pêcheurs leur permet à peine d'envisager une bicyclette dans toute une
vie de labeur et à quoi bon d'ailleurs, la marche à pied en sabots de
bois reste le moyen de transport populaire.
Permis de conduire délivré dans le Finistère à titre indicatif :
1921-1931 : 22275
1932-1933 : 6542
1934-1936 : 8578
1937-1938 : 5878
1939 : 3604
Les immatriculations du Finistère :
La première plaque minéralogique : 1 FJ - délivrée le 01/10/1928. Ensuite
la suivante sera 2 FJ jusqu'à 9999 FJ puis 1 FJ 1, etc.
Au 31/12/1936 : 8477 FJ 2
Au 31/12/1939 : 6433 FJ 3