Photo Henri M... Signature illisible. Edition inconnue. Document de la collection Balay.
Guillaume Balay est né dans une famille nombreuse de Crozon
le 30 avril 1871, d'un père instituteur. Il s'engage pour trois ans en
octobre 1889 dans le régiment « local », le 19ème
régiment d'infanterie. Ensuite, il reste sous les drapeaux et rejoint
le 5ème régiment d'infanterie de Paris en 1892 où il est le subalterne
de M.J. Vidal, frère du musicien compositeur Paul Vidal qui va en faire
un soliste éminent du cornet à pistons. Il est aussi l'élève de Vincent
d'Indy, autre compositeur et enseignant. Un talent évident qui lui permet
de se présenter au concours de sous-chef de musique de 1894 pour en obtenir
la première place ; puis quelques mois plus tard, le premier prix du conservatoire,
avec seulement huit mois de présence dans la classe de monsieur Mellet.
En août 1895, il rejoint en tant que sous-chef de musique, le 119ème d'infanterie
de Courbevoie.
Premier au concours de chef de musique de 1898, Guillaume Balay prend
ses fonctions de chef de musique le 7 mai 1900 au 154ème d'infanterie
à Lérouville jusqu'en 1904 où il est incorporé au 72ème d'infanterie à
Amiens.
En 1911, le chef de musique de la garde républicaine Gabriel Parès est
contraint de quitter ses fonctions pour raisons de santé. Comme le veut
la tradition, un concours de remplacement est ouvert, auquel Guillaume
Balay participe et obtient la première place une fois de plus. Il s'ensuit
une nomination, par le ministre de la guerre, au poste prestigieux de
chef de la légion de la garde républicaine le 1er juin de la même année.
Durant la première guerre mondiale, les musiciens sont à l'arrière et
leur travail consiste essentiellement à mettre en musique des cérémonies
funéraires ou commémoratives.
Après guerre, la musique de la légion de la garde républicaine participe
aux événements nationaux et internationaux. Balay raconte ainsi en 1919
: « Signature de la paix par MM. Wilson, Llyod Georges et Georges Clémenceau.
Nous jouâmes avec la Musique des Guides belges réunis sur la même estrade,
dans les jardins, pendant la ratification de la paix. Ce que nous remarquâmes,
nous musiciens, ce fut M. Clémenceau sortant furieux de la grande salle.
Que s'était-il passé ? ». A l'issu de la prestation, le chef Balay se
fait remarquer bien involontairement, il déclare devant les officiels
belges et les journalistes que la Belgique était le prolongement de la
France dans l'esprit de résistance à l'ennemi pense-t-il sans le préciser.
Les belges en sont offusqués, l'impérialisme français est décidément insupportable.
Les années d'après guerre sont parisiennes, sans moyens, avec peu de concerts
publics en kiosque. La reconstruction de la France est prioritaire. Au
delà de 1922, les déplacements à l'étranger sont fréquents et rencontrent
un succès flagrant.
Atteint par la limite d'âge de son grade, Guillaume Balay, professeur
de musique, soliste, compositeur, arrangeur... est mis à la retraite d'office
et participe néanmoins à la désignation de son successeur par voie de
concours, Pierre Dupont.
Retour à la vie civile et prise de fonction en tant que chef de la Grande
Fanfare Champenoise de la Marne et reste membre du jury au Conservatoire
(instruments à vents et cuivres) jusqu'en 1930.
A la fin de sa vie, il s'installe dans la région de Morlaix où il y meurt
le 13 décembre 1943.
Compositions non exhaustives : Douce France – Marche
apothéose – Au pays lorrain – Escorte marche – American stars – Eau dormante
– Défilé national – Ailes au vent – Sublime Belgique – Soleil levant –
Mam'zelle la victoire – Petite pièce concertante – La plainte du clocher
– Andante et allegro : pour cornet Sib ou saxhorn Sib ou trompette Ut
ou Sib et piano – Le Bourg en Fête : N°4 de la Rhapsodie Bretonne Armorique
– Sous-Bois – cahier de 15 études pour Trompette... Des pièces musicales
personnelles et des pièces musicales utilisées dans les concours et les
écoles de musique d'harmonie.
Guillaume Balay était aussi un arrangeur pour adapter les œuvres de compositeurs
: Camille Saint Saens, Félix Mendelssohn, Jules Massenet... aux orchestres
d'harmonie.
La méthode de Cornet Pistons, Trompette ou Saxhorn de Guillaume Balay,
est une méthode pour débutants en deux volumes. Éditions Alphonse Leduc.
Une référence rééditée y compris ses principales partitions toujours recherchées
par les trompétistes.
Des disques Gramophone du début du 20ème siècle restituent les œuvres
de ce musicien perfectionniste. Il a été sollicité ou s'est impliqué dans
la vie artistique de ses contemporains : Florent Schmitt (enregistrement
des œuvres), André Caplet (aide à l'orchestration de Douaumont 1916),
ce dernier aura un droit de regard sur la partition de l'Hymne de la Délivrance
de Balay qui admire ce chef d'orchestre.
Une peinture : Les musiques de la Garde Républicaine, dirigées par Guillaume
Balay au Théâtre des Champs-Elysées, 1924. Aquarelle gouachée de Jean
Dufy. 43 x 53 cm.
Oraison funèbre conservée par la famille Balay.
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