L'ancienne voie romaine Camaret Kerloc'h.
La départementale d'aujourd'hui remplace la voie romaine en empruntant parfois le même trajet ou en étant parallèle à celle-ci.
Lors de l'évocation des voies romaines, on peut être tenté
d'imaginer des routes pavées rectilignes de la largeur de nos routes de
campagne. Ce fut le cas à proximité des cités majeures de la civilisation
romaine mais rien de tel en presqu'île de Crozon. La "capitale régionale"
était Carhaix.
La réalisation d'une "via" romaine était basée sur le principe
de la continuité causant autant de ruptures que nécessaire dans les obstacles.
La "via rupta" – voie frayée – était l'apanage du
génie romain à construire des routes de grande qualité et savamment entretenues.
L'armée, des prisonniers, des esclaves, la main d'œuvre était toujours
active. Avec le temps, rupta est devenue route en français.
Les historiens s'accordent à dire que le développement des voies romaines
dans les territoires économiquement faibles fut lent tant les enjeux étaient
modestes. Il semblerait que les chemins creusés par les Romains et dont
il subsiste quelques dizaines de mètres de-ci de-là en presqu'île, l'aient
été davantage à la fin de l'occupation romaine pour des impératifs militaires
quand l'empire romain était assailli de toute part par des invasions barbares
et que le pouvoir central de Rome ait perdu son autorité à cause des
empereurs illégitimes régionaux. En presqu'île, les Romains craignaient
un débarquement durant les premiers siècles de notre ère, le déplacement
des troupes devait être rapide. Toutes les royautés, les empires, jusqu'aux
premières républiques ont cultivé cette crainte de débarquements ennemis.
Durant la période gallo-romaine qui suivit et qui déboucha sur la période
médiévale, les chemins n'ont eut de cesse d'être en mauvais état avec
de surcroît la nécessité d'entretien par les serfs au bénéfice des seigneurs.
Chemins boueux, sinueux, impraticables malgré les corvées et les péages
que les nobles imposaient. Ils imposaient aussi les tracés des chemins
selon leurs besoins et non selon l'utilité publique ce que les Romains
ne pratiquaient pas. Les habitants qui le pouvaient préféraient circuler
sur les grèves par les chemins des goémoniers. La corvée royale, à partir
de 1738, imposait aux habitants trente jours par an d'entretien gracieux
des chemins. A la révolution de 1789, les cahiers de doléances contenaient
l'exigence de la suppression de cette corvée jugée injuste. Napoléon mit
en place des cantonniers qui travaillaient pour des entreprises adjudicataires
responsables de tronçons de routes durant un temps donné.
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