Raccordement à l'électricité en presqu'île de Crozon

Développement du réseau électrique en presqu'île de Crozon. La Compagnie d'Electricité de Brest et extensions & l'Union Electrique Finistère couvrent une partie du Finistère seulement, soit Lannilis, Le Conquet, Brest, Châteaulin, Carhaix. De Douarnenez à Quimper la société Lebon et Compagnie et Sud Finistère Electrique se chargent du développement du réseau électrique. La région de Morlaix est couverte par la Société Lebon et Compagnie.

Ainsi la presqu'île de Crozon est progressivement électrifiée par la société l'Union électrique du Finistère. Compagnie créée en 1925 ayant pour capital 700 000 frs, filiale/partenaire de la Compagnie d'Electricité de Brest et extensions, elle-même filiale de la Compagnie Générale d’Électricité (CGE) de Paris. Vers 1931, le capital est porté à 3 000 000 francs par émission de 4600 actions à 500 francs. En 1942, le capital est à 4 000 000 francs.

Pour exemple, l'électrification de Morgat commence en 1932 mais la municipalité de Crozon se plaint en 1934 que le môle ne soit toujours pas éclairé et espère des réverbères en fonte comme dans les gares... Les poteaux en béton seront installés. L'éclairage public du Fret, Saint Fiacre, Saint-Driec, Taladerc'h se fait attendre.

La distribution électrique arrive dans les foyers par des installations de 5 ampères d'un voltage de 110/125 volts. Cela est suffisant pour l'éclairage domestique. Il n'y a pas d'appareils électriques de puissance. L'invention de la machine à laver électrique va imposer des installations triphasées...

Dans le secteur de la concession, Lannilis, Brest et St Herbot dans les Monts d'Arrée, ont des usines électriques basées sur des moteurs thermiques diesel. Viendra s'ajouter la Centrale Hydro-Electrique de Traon-Elorn, ex Grande Briqueterie de Landerneau (rachetée) qui produira du courant triphasé de 110/220 volts à partir de groupes hydrauliques et diesels.

Le concessionnaire tente d'augmenter les tarifs à chaque extension du réseau. Une concession comporte un cahier des charges pour un certain nombre d'années.

Pendant l'occupation allemande de 1940 à 1944, l'armée germanique exerce des pressions pour un meilleur réseau électrique. Camaret-sur-Mer bénéficie de ce coup de pousse.

La nationalisation des compagnies électriques après la seconde guerre mondiale met un terme à la surenchère locale et à la confrontation des maires envers les industriels de l'électricité.

Dans les premiers temps, la fée électricité ne séduit pas tout le monde, payer pour y voir clair n'est pas du goût des habitants ruraux. A l'inverse, la bourgeoisie en fait un critère social. Le réseau électrique est donc incomplet durant des décennies. Les années 1960 vont brancher tous les presqu'îliens, le réfrigérateur, l'aspirateur, le fer à repasser, la télévision... L'heure de la consommation électrique met sous tension les campagnes.

Pour la petite histoire du réseau électrique de la presqu'île de Crozon :
Partout des poteaux en bois ou en béton... La pointe de Pen-hir. Le sillon de Camaret. Le boulevard de la plage de Morgat... Des fils et des isolateurs en porcelaine ou en verre. Des cibles pour les enfants qui font des concours de lance-pierre. Les coupures de courant dans les quartiers chics agacent les abonnés. Les "tirs" se poursuivent jusqu'en 1941/42. Les autorités allemandes considèrent ces actions comme des actes de terrorisme. La plupart des villas sont occupées par des officiers...

Enfouissement de lignes électriques Argol Crozon Landévennec Lanvéoc Roscanvel

Un plan exceptionnel d'investissement et de maintenance (PEIM) des réseaux aériens d'alimentation électrique révélé en janvier 2018 engage la société Enedis dans un enfouissement de lignes électriques haute tension, dans le remplacement de postes de distribution publique, dans la suppression de poteaux électriques en béton et dans la sécurisation des lignes basse tension jusqu'en 2020. Les communes d'Argol, Crozon, Landévennec, Lanvéoc et Roscanvel sont concernées par la suppression de 560 poteaux devenus inutiles et correspondant à 59 km de lignes électriques aériennes. Coût pour la région 4 M€, plus 1 M€ pour la sécurisation du réseau basse-tension financé par le Syndicat départemental d'énergie et d'équipement du Finistère (Sdef).

Cet enfouissement fut rendu nécessaire par les dégâts occasionnés par les différentes tempêtes depuis 2013. A ce titre des postes électriques ont poussé comme des champignons et des kilomètres de câbles ont été répartis sur le bas côté des chaussées. Tranchées ouvertes mécaniquement aussitôt rebouchées dès la pose des câbles avec un filet avertisseur rouge, comme la réglementation l'impose pour signaler le danger en cas de nouveau creusement.