Ochestre reconnu en Bretagne et dans les Pays de Loire.
L'orchestre circule de ville en ville, de salle de danse
en salle de danse, quelquefois pour des soirées clandestines durant lesquelles
les jeunes se retrouvent à faire la fête. Tout ceci paraît bien naturel
aujourd'hui, cependant, il faut se souvenir qu'au 19ème siècle, les curés
tempêtaient à l'encontre des danses
diaboliques au delà du coucher du soleil. Il faut aussi se souvenir
que durant la seconde guerre mondiale (1939-1945), les autorités allemandes
interdisent les musiques et les rythmes rappelant les Amériques, l'Afrique,
interdisent les textes subversifs – tout étant suspecté de subversion,
seules les bluettes romantiques enchantent le public nazi qui cherche
à se distraire sans heurter la propagande Hitlérienne. Les artistes de
couleur, Tziganes ou juifs sont bien évidemment internés.
Le groupe musical se produit à Camaret-sur-Mer en 1943 en pleine période
de la montée de la résistance qui voit d'un bon œil les premières défaites
de l'armée allemande en Russie; des revers qui provoque la hargne germanique
dans la commune déclarée zone militaire infranchissable. L’anglicisme
de leur nom surprend. Comment la Kommandantur de Camaret a-t-elle pu laisser
les Boy's déambuler ? Ont-ils joué sans afficher leur nom réel ? Le groupe
a une composition variable selon les tournées.
Les artistes sont surveillés de près par la Gestapo car ils sont soupçonnés,
parfois à juste titre, d'être des agents de liaison entre les réseaux
de résistance. La moindre infraction quant à la programmation vaut une
arrestation, un procès (à Quimper), un emprisonnement. En cas de soupçon,
ou de simple intimidation, la déportation politique est prévue. Les peines
ne vont pas jusqu'à la mort tant qu'il n'y a pas rébellion physique à
l'encontre de l'autorité allemande.
L'après guerre est fatale pour de nombreux groupes musicaux car le jazz
devient incontournable, suivi du blues et enfin du rockabilly qui déferle
et emporte tout vers le yéyé plus tardif !
Les nombreuses salles de danse sont combles depuis leur création (fin 19ème siècle). On va davantage danser que l'on va au cinéma. Il n'y a pas de théâtre ni de salles d'exposition. La danse est un facteur de rencontre amoureuse très sérieux à l'époque. Une soirée est très codifiée, et seul-es les étourdi-es par l'alcool se perdent dans la "débauche". Un grand nombre d'enfants naturels furent conçus dans l'ivresse d'un soir.
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