Les traits épais correspondent à des murs de bâtiments. Les minces concernent les limites de la cour.
Le manoir de Keroumen en Crozon (proximité Ouest Nord-Ouest
de Tal ar Groas - 400m) est considéré en ruines sur le cadastre de 1830-1831.
Cependant, le cadastre représente encore les emplacements de différents
bâtiments de ce qui était une grande propriété terrienne sans pour autant
être une seigneurie en l'absence de moulin à vent.
Le manoir était sur les terres du Comté de Crozon. Le manoir disposait
de terres allouées aux paysans. Si le propriétaire était titré, il bénéficiait
du droit de ban, c'est-à-dire qu'il percevait moult redevances auprès
des paysans qui cultivaient ses terres et s'occupaient du bétail, jusqu'à
percevoir une redevance selon la teneur du poulailler et la qualité pondeuse
des poules ! Une part des revenus était reversée au seigneur local ou
au leude – seigneur de rang élevé ne résidant pas sur place auquel
il était inféodé. Géographiquement, la seigneurie de Trébéron (plus au
Sud-Ouest) était la plus proche.
Fortune n'était pas faite si les terres étaient peu nombreuses et/ou sans
rendement de sorte que les descendants avaient tendance à vendre des parcelles
pour maintenir leur niveau de vie.
Après la révolution, les aristocrates se firent discrets et reconnaissaient
que les terres exploitées n'étaient pas rentables et qu'il était donc
ridicule de risquer sa tête pour conserver un manoir au demeurant très
rustique plutôt que de le vendre à un propriétaire foncier qui y mettrait
un métayer. Les manoirs furent pour la plupart transformés en grandes
fermes. Le bâti malcommode et coûteux à l'entretien ne faisait pas que
des heureux. Les nouvelles générations d'agriculteurs préféraient une
maison neuve à dimension humaine. A ce titre, si les terres intéressaient
les investisseurs, les grandes maisons de pierres au milieu de nulle part
trouvaient difficilement preneurs. Le mauvais entretien amenuisait encore
les possibilités de rachat à une époque où les maisons secondaires n'existaient
pas encore. La bourgeoisie privilégiait les villas de villégiature en
bord de mer.
Difficile de retracer l'histoire du manoir de Keroumen dont il ne subsisterait
que des talus de pierres non appareillées, le nom lui-même de Keroumen
n'est plus lisible sur les cartes d'aujourd'hui. Bien souvent les pierres
abandonnées sur place servaient à d'autres constructions. On récupérait
en priorité les pierres d'angle, les cheminées et leurs corbeaux, etc.
Etudes de Me Gassis, avoué licencié à Châteaulin,
et de Me Conan, notaire à Telgruc.
Vente d'immeubles par licitation.
Le samedi 19 août 1911, à deux heures du soir, en l'étude et par le ministère
de Me Conan commis par jugement du tribunal civil de Châteaulin, du 27
juin 1911, il sera procédé à la vente en 3 lots, des immeubles ci-après
:
Au village de Keroumen, en la commune de Crozon, une pièce de terre nommée
Prat-Kéroumen, dite aussi Prat-Kerguel, n°870, section 25.
Premier lot :
Une portion au Couchant de l'issue, d'une contenance d'environ 56 ares
65 centiares.
Deuxième lot :
Une portion au Levant du 1er lot, d'une contenant d'environ53 ares 75
centiares.
Troisième lot :
Une portion au Levant du 2e lot, d'une contenance d'environ59 ares 35
centiares.
Pour tous renseignements, s'adresser à Me Conan, notaire, dépositaire
du cahier des charges.
La licitation provoque la vente publique aux enchères d'un bien en indivision.
1 are = 100m², 1 centiare = 1m²