Dans les communes de la presqu'île de Crozon, dès qu'il
y a un soupçon de concentration urbaine, des maisons ou de petits immeubles,
actuellement des habitations, rappellent qu'ils furent des petits commerces
de proximité. Il est de plus en plus difficile de deviner quelle fut leur
spécialité bien qu'un bon nombre concernait les débits de boissons.
Un commerce d'alimentation, une appellation en voie de disparition. Les
épiceries n'existent plus. Les nouvelles générations peineront à croire
que faire ses comissions à pied avec un cabas - d'ailleurs qu'est-ce qu'un
cabas - était une activité journalière qui faisait du lien social sans
écran aucun. On payait un bon prix, certes, mais on ne dépensait que le
strict nécessaire. Les produits secs étaient rangés sur des étagères en
bois ciré. On achetait un yaourt en pot de verre, un oeuf ou deux, à la
douzaine on en avait 13. Les fruits et légumes venaient de la région et
l'orange était le fruit exotique de Noël. Les enfants achetaient les friandises
à la pièce, sans emballage. Le commerçant faisait vivre sa famille et
ne chômait pas. Il vivait souvent à l'étage et faisait "son beurre" dans
l'espoir qu'un de ses enfants reprenne l'affaire et si l'argent était
suffisant les études étaient un projet de fierté familiale.
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